[— JOUEUR / JOUEUSE —]

(c) Lux Aeterna

Personne qui représentera votre personnage :Dianna Agron. Nom : Berry Prénom : Loeva Celeste. Date de naissance : 4 juin. Groupe : Sorcière. Camp : Ordre du Phénix. Rang : Elève de dernière année. Maison souhaitée/Maison d'appartenance: Poufsouffle. [color] Baguette : ... (ATT : ... | DEF : ... | SOIN : ...) Ajonc, chemins menants à un but (lié au dieu celte Lug) (Att : 20, Def : 5, Soin : 5). - Plume de Phénix (Att : 7, Def : 7, Soin : 6). Patronus : Une colombe.

1. Votre Personnage



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Atout(s) (… /15) :

- Voyant 10 pts. ( Vous jugez ça comme un atout, mais honnêtement, c’est assez affreux. Je ne me rappelle jamais mes moments « visions ». On m’a juste dit que je prenais une voix extrêmement flippante et que je racontais des choses. Des choses qui se reproduisent toujours. Ca ne m’est pas arrivé beaucoup de fois, allez, quatre aux maximum, mais j’ai bien effrayé les gens autour de moi…)

- Ambidextre 3pts. ( C’est ainsi. Au départ, j’étais gauchère, mais ma mère était très supertitieuse et m’interdisait de me servir de cette main maudite à la maison. Donc, à l’école, ma maîtresse me laissait écrire à gauche, et à la maison, j’étais du côté droit. Au fil des ans, j’ai appris à maîtriser parfaitement les deux mains pour tous genre d’activités, et c’est assez pratique lors de duels, et très déstabilisant pour le sorcier en face lorsque je change de main pour ma baguette magique…)


Handicap(s) (… /15) :

- Maniaco-dépressif 2 pts. ( C’est plus fort que moi, il y a des moments de grosse anxiété où je dois m’occuper, faire quelque chose de mes mains. Quand e ne tourne pas inutilement en rond, je cherche quelque chose de plus intelligent, mais sinon, je ne peux pas rester assise deux minutes quand je fais une crise. Heureusement, ça m’arrive moins souvent avec le temps…)

- Phobie 4 pts. Du noir… ( Je n’ai jamais supporté le noir. C’est idiot et psychologique. On m’a dit des centaines de fois « Mais que veux-tu qu’il t’arrive ? Si tu ne vois pas tes ennemis, ils ne te verront pas non plus. Le noir est au contraire lieu de sûreté, non ? » Non, non, non, mille fois non ! Je tremble comme une feuille et ne supporte pas l’absence de lumière. Je dois voir un minimum autour de moi, reconnaître toutes les ombres. Je n’ai plus quatre ans mais je suis terrifiée, par la guerre, par ces fous, et donc pas le noir…)

- Impulsif 1 pt. ( A qui n’est jamais arrivé une réaction spontanée, irréfléchie ? Ca va avec l’instabilité, je suppose. Je réagis comme ça et réfléchis aux conséquences après coup. Heureusement pour moi, j’agis la plupart du temps comme il faut. J’évite de faire des bêtises trop énorme, quand même…)

- Instable 1 pt.( Instable, lunatique, imprévisible… Oui, ça me correspond tout à fait. Il suffit de rien pour m’émerveille ou, au contraire, m’agacer. Je change d’avis, de raisonnement, d’humeur très facilement. C’est parfois déstabilisant ou ennuyeux pour la personne en face, mais je suis juste ma propre logique.)

- Loyale 4 pts. ( La loyauté est essentielle pour moi. On peut considérer ça comme un défaut autant qu’une qualité, sachant que mes amis savent qu’ils pourront toujous compter sur moi… Mais je n’accorde pas cette loyauté qu’en connaissant parfaitement quelqu’un. Et je suis loyale envers moi-même, surtout, je n’abandonne jamais un projet ou une idée. Mais ça vire un peu dans l’entêtement… )

- Anorexique 1pt. (Autrefois, et à présent, plus maigre qu’anorexique. Je ne mange pas beaucoup mais j’essaie de ne pas ressembler à nouveau à un squelette sur patte. Je préfère qu’on me qualifie de mince qu’anorexique.)




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Histoire & Famille


Tout a commencé il y a dix sept ans et neuf mois environ. Melinda Berry, dans la salle de bain depuis dix bonnes minutes, venait de lâcher le test et de bousculer la poubelle à côté, qui tomba dans un bruit assourdissant. Elle tremblait tellement qu’elle ne s’aperçut pas immédiatement du vacarme produit. En fait, elle n’en eut conscience que quand la voix de son fiancé s’éleva derrière la porte :

« Mel, tout va bien ? »

Elle ne répondit pas, replaçant la poubelle à sa place, attendit qu’il parte. Ce qu’il finit bien évidemment par faire, habitué à ses maladresses depuis trois ans déjà. Trois ans. Elle avait aujourd’hui vingt-et-un an et n’avait pas du tout prévu de tomber enceinte si tôt. En fait, elle n’avait pas prévu de tomber enceinte du tout, et elle ne savait pas si la nouvelle était réjouissante ou catastrophique. Elle jeta le test dans la poubelle, encore toute bouleversée. Elle jeta un dentifrice encore à moitié plein, des mouchoirs qu’elle froissa, des tas de trucs inutiles dans la poubelle pour être sûre qu’il ne s’apercevrait de rien. Il ne fallait pas le dire. C’était trop tôt. Elle devait d’abord comprendre elle-même ce qui lui arrivait…

**

- Alors, le travail ?
- Mmh. Je cherche encore cet ancien partisan de Tu-sais-Qui. Je trouve ça assez inutile, sachant que je ne crois pas du tout à un éventuel retour. Ils ne sont plus dangereux, juste désespérés. Askaban les achève, mais ils sont déjà pas mal abîmés. Je ne pense pas qu’ils soient encore dangereux, mais tu sais, pour ces familles détruites, ces gens innocents tués… Mon métier est encore utile. Je sais que tu désapprouves. Mais je trouve que c’est juste. Simplement juste.

Non. Tout était injuste. L’homme en noir, ce matin de novembre. Sa voix qui se voulait rassurante, qui tremblait pourtant un peu. L’annonce. Le mangemort retrouvé. Pris de folie. Les éclairs verts qui avaient jaillis, partout. Les corps qui étaient tombés. Dont le sien, celui de Mr Berry, de l’homme qu’elle aimait... Non, non, c’était impossible.
Elle était allongée sur le canapé du salon, l’homme lui avait pris la main et tentait vainement de la réconforter. Mais la voix de cet homme, aussi chaleureuse soit-elle, était lointaine, lointaine. Comme un songe. Ou plutôt un cauchemar. Elle voulait s’éveiller, maintenant, maintenant ! Mais rien. Juste le monde qui s’écroulait. L’homme avait arrêté de parler et la dévisageait. Elle n’avait pas réagi. Pas du tout. Elle s’était allongée, n’avait rien dit, versé aucun larme, encore sous le choc. Elle n’y croyait pas. Ne voulait pas y croire. Voir le corps, toucher une jour chaude, sentir un souffle infime, voir les yeux verts de son homme s’ouvrir et lui dire que c’était une simple et stupide plaisanterie de très mauvais goût. Mais l’homme avait cette mine sombre, ces vêtements noirs, ces cernes sous les yeux… Peu à peu, la réalité s’imposait à elle, aussi tranchante qu’une lame de guillotine.

- Je suis enceinte. Je savais que j’aurais dû lui dire... Je le savais, je ne lui ai rien dit… Rien du tout… Je n’osais pas… Et maintenant, maintenant, c’est trop tard.

Elle le fixa un instant, perdue, victime d’une douleur soudaine, qui semblait enfler en elle, grossir, exploser. Son cœur éclatait. Et elle aussi, elle éclatait. En sanglots.

**

Témoignages ;
Sa mère ; « Il était gaucher, blond, aux yeux verts. Il avait ce sourire constant sur le visage, cette douceur apaisante dans la voix, cet air curieux et jaloux.
Elle écrit de la main gauche, a cette même chevelure de blé, ce même regard vert, ce même sourire inépuisable planté sur ce petit minois, cette même légèreté enfantine, cette expression sur le visage quand elle pose des questions et que je n’y réponds pas. Elle s’appelle Loeva, parce qu’il m’a un jour dit qu’il adorait ce prénom.
Il voulait une fille, il en a une, mais il n’est plus là pour la voir. Elle lui ressemble tant. Trop. Ça me fait juste mal de la voir, un mal de chien, malsain, vicieux, terriblement douloureux. Alors je lui attache les cheveux pour ne pas trop les voir, j’évite son regard, je l’oblige à écrire de la main droite. Quel genre de mère suis-je ? Je ne peux pas vivre sans lui, c’est tout simple. Mais je dois vivre pour lui. Alors je vis. Comme je peux. En vérité, je ne vis pas, j’existe, je survis. Je fume, je bois. J’ai tellement honte de ce que je suis devenu que je ne peux plus faire marche arrière pour affronter la réalité. J’ai tellement honte. Elle est tellement différente de moi. Tellement courageuse. »

Maîtresse de CM1 ; « Elle n’écoute rien en classe, une vraie tête à claque ! J’ai beau donner rendez-vous à sa mère, celle-ci ne daigne venir. Alors je punis cette enfant, mais cela ne la freine sûrement pas. Elle n’est jamais punie par ses parents, ça, c’est certain ! Il faut bien quelqu’un pour le faire… Ah, mais elle mignonne, quand elle veut. Un peu étrange et folle sur les bords. L’autre jour, tiens, des élèves en pleurs sont venus se plaindre. Elle aurait annoncé un terrible accident de voiture ( très ensanglanté, d’après le détails) avec une voix très grave. Je l’ai punie, et elle a juré n’avoir jamais parlé à ces élèves. Mais ils étaient trois et elle toute seule. Trois élèves sages et une élève dissipée. Je n’avais pas vraiment l’option du doute… Et puis, ce matin, j’ai reçu un coup de téléphone. Un terrible accident, à deux rues d’ici. Une petite de l’école est morte, renversée par une voiture, et je l’ai annoncé à la classe, désolée. Loeva m’a regardée avec un air de défi. Mais elle a sept ans, et je connais bien les enfants. Je mettrais ma main à couper qu’elle était en vérité terrifiée et bouleversée. On ne l’a pas revue de la journée, elle s’est enfuie de l’école. Sa mère nous a appelé pour nous dire qu’elle était rentrée en pleurant chez elle. Cette affaire m’a troublée également, mais je n’en ai pas touché un mot à sa mère. »

Une ancienne camarade de classe ; « Loeva était gentille, mais on l’évitait. Elle était assez strange, et tout l’monde le savait. Pendant les récrés, elle jouait à la balançoire solo, et juré que je l’ai vue plusieurs fois rester suspendue dans les airs sans que la balançoire retombe… Ça défie les lois de la physique et tout ça – j’y connais que dalle mais je sais que ça c’pas tout à fait normal- et c’est trop délirant, mais j’suis pas tout à fait folle, j’sais c’que j’dis. Sans compter qu’elle avait prévu la mort de ma meilleure amie deux semaines avant qu’ça arrive. Et pis, à l’âge de onze ans, elle a complètement disparu d’la population. Ça m’arrive d’la recroiser parfois vers Noël, mais elle m’ignore complètement. J’habite pas loin de chez elle, et je l’ai déjà entendue se fâcher avec sa mère depuis ma maison… Et elle a de la voix… »

J'ai de la voix. Pour crier. Pour chanter. Vous savez, enfermée dans une maison avec comme seule compagnie une mère moldue et dépressive, il faut trouver de quoi s'occuper. Chanter, dessiner, je connais. J'étais surtout une fana de lecture... Et je me débrouille au piano... Le piano. J'ai tout un passé avec le piano. J'allais souvent à la bibliothèque de ma ville. ( Si vous vous demandez laquelle c'est, sachez que c'est un coin paumé pas trop loin de Londres.) J'empruntais plein de livres et passais mon temps à en dévorer, j'y passais parfois mes nuits. C'était ce qui me maintenait la tête à la surface, vous savez, ce petit bonheur qui vous fait espérer et vous aide à vivre un peu mieux tous les jours, ce qui vous apporte espoir, joies et peines. Mes expériences passées, je les ai lues sans les livres. Je connaissais l'effet du chagrin d'amour avant de tomber amoureuse, les noms d'auteurs connus et leurs dates de publications mieux que mes instituteurs. Je sautais à la bibliothèque dès que je sortais de l'école et ne sortait qu'à la fermeture. Ma mère ne s'est jamais inquiétée du pourquoi je revenais si tard, tant que je ramenais de bonnes notes.

Ce fut, je crois, au mois de mai, alors que les oiseaux vous réveillent le matin, que l'hiver sombre est derrière vous, que les fleurs reviennent et vous redonnent le sourire oublié dans le froid. Oui, vers cette époque... Je le rencontrai. Oh, je vois vos yeux s'agrandirent de surprise - elle va rencontrer l'amour de sa vie!- ehhh... Non. Désolée de vous décevoir, en vérité, je parle d'un vieux bonhomme d'environ quatre-vingt ans. Un papi aux cheveux aussi blanc que la lune, au regard aussi vert que le feuillage tout neuf qui naissait à l'extérieur. Un pianiste. Je l'entendis pour la première fois jouer alors que je lisais tranquillement un bouquin poussiéreux, assise sur un des fauteuils confortables rouge vif de la bibliothèque.
A l'étage, il y avait des salles de concert, et une vieille pièce vide avec un piano. Je le savais parce que j'avais entendu les gens en parler. Je n'étais jamais montée. Mais là, là, entendre cette mélodie m'a éveillée, emportée. Je me suis levée sans réfléchir, je suis montée le plus vite possible avant que le morceau ne soit fini, et j'ai vu le vieil homme. Je n'avais jamais vu quelqu'un jouer de piano, je n'avais jamais essayé, j'étais terrifiée, émue, bouleversée... Et il s'est arrêté de jouer. Brusquement. Il s'est levé et il est parti. Chaque soir, je l'écoutais en cachette, et ce quelque chose en moi remuait, cette envie de m'assoir devant le piano, de laisser glisser mes doigts sur le clavier, et d'entendre raisonner une mélodie selon ma volonté. Jusqu'à fin juin, je l'écoutais chaque soir. Et puis un jour, il ne vînt plus.
Je m'approchais alors du piano. Le silence était total, mais si je jouais, je savais que la bibliothèque entière entendrait mes erreurs. Tant pis. Je m'assis, hésitante, et un de mes doigts tremblants frôla une touche blanche. Un son jaillit, fort, magique. Je sursautais, surprise par le volume que ce son prenait dans la pièce, de son ampleur.
Et puis, tout doucement, j'essayais une touche noire, puis une autre. Je tentais d'imiter la rapidité et la mélodie de l'homme que j'avais entendu, ce qui eut un effet assez désastreux. Peu fière du résultat, je tentais autre chose, puis autre chose, sans entendre l'arrivée retardataire du pianiste.

- C'est extrêmement laid, tu en es consciente?

Cette colère dans la voix me fit perdre mes moyens. Je fis volte-face et vis cette grimace sur ce visage ridé. La violence de cette image s'imposa brutalement à moi et... Et je sursautais, l'unique vitre de l'unique fenêtre de la pièce ayant explosé, reflet exact de ce que je ressentais. Je fusillais l'homme du regard avant de le bousculer - comme un enfant de neuf ans peut bousculer un adulte- et de partir.
Je ne revins à la bibliothèque qu'un mois plus tard, après avoir fréquenté pendant un moment le seul magasin de piano de la ville, sans aller à l'école, pour m'entraîner, m'entraîner, m'entraîner toute la journée. Le vendeur m'ayant prise en pitié m'avait appris quelques trucs.
Je revins, m'arrêtais sur le seuil. L'homme me dévisagea. Il me reconnaissait, ou du moins il avait intérêt.
Je lui fis signe de me laisser la place, ce qu'il fit volontiers. Je posais une partition sur le piano - je ne savais pas du tout lire les notes inscrites sur la portée- et commençais à jouer un morceau - pas du tout celui écrit sur la partition. Je mis mon énergie, mon courage, ma volonté de réussir dans ce morceau, sans prendre conscience que les pages des partitions du livre se tournaient d'elles-même.
Le morceau terminé, une lueur de défi dans les yeux, je lui adressais un regard.

- J'étais certain que tu reviendrais. Après t'être entraînée. Tu as progressé... Et tu es bien la personne que je croyais. Berry, n'est-ce pas?
- Hein?
- Les pages de la partition se sont tournées, pile après le nombre de pulsations qu'il fallait, alors que ce n'était pas le même morceau. Elles se sont tournées toutes seules. Comme ça, pfiu ! Tu es consciente que n'importe qui n'est pas capable de faire ça, n'est-ce pas?
- Euuh, j'ai pas vu les pages se tourner.
- J'ai vu les pages se tourner comme la fenêtre a explosé la dernière fois. Tu es une sorcière, petite. Comme ton père.
Je ne relevais pas le "petite", trop intéressée par le "comme ton père."

Cet homme avait connu mon père. Il me parla de lui, un peu tous les jours, m'apprit à jouer du piano, m'apprit à aimer la musique et mon père que je ne connaissais pas. Il avait des yeux verts, alors il était comme le papa que je n'avais pas eu. Et puis je reçus la lettre de Poudlard, comme il l'avait prévu. J'étais heureuse, trop heureuse de mon départ pour songer à mon adieu avec le vieil homme.
J'y pensais dans le train. Ce fut la dernière fois que je pensais à lui avant longtemps. Découvrir le monde magique me bouleversa et m'émerveilla trop pour penser encore à lui. Ce fut donc honteuse, à treize ans ( on dit que treize porte malheur, mais, en tant que née gauchère, je n'y croyais pas. Habituellement...) que je revins dans cette vieille bibliothèque. Je reconnaissais tout, mais il y manquait ce quelque chose qui avait fait son charme... Cette mélodie. Cette joie qui se respirait autrefois. Je montais immédiatement, trouvant un piano poussiéreux, la vitre toujours pas réparée, et le silence, lourd, profond, inquiétant.

- Il ne t'a jamais oubliée, lui.

Je fis volte-face. Ce lieu me prenait toujours pas surprise. La bibliothécaire, un peu vieillie, le visage neutre, le regard perdu au loin, comme si elle ne me voyait pas.

- Il est mort il y a deux mois. Chaque jour, il regardait à la fenêtre en espérant y voir une chouette s'y engouffrer. Chaque vacances il pensait te voir dans le village. Et il t'as vue. Tu ne l'as peut-être pas remarqué, toi. Tu l'as oublié.

Elle avait un ton accusateur, une intonation violente, et chacun de ses mots me faisaient mal. Il était mort. Il m'avait attendue. Il m'en avait voulu ces trois dernières années. La femme nous laissa seule, moi et mes regrets...

**

Seize ans. En face d'un piano depuis la première fois depuis longtemps. Je joue, je joue pour lui, pour m'excuser. Je ne sais pas s'il m'entend, mais je lui demande mon pardon. Et puis l'émotion me submerge, je donne un coup de poing violent sur le clavier, qui produit un son brusque, -" extrêmement laid "-, je m'effondre, pleure, avale la poussière, tousse, crache, pleure de nouveau, tape sur le clavier, jure, injure, crie, crie de nouveau, pleure, tousse, encore et encore.

**

Je n'ai plus jamais touché à un piano. Mais lors de mes crises d'angoisse, je pianote encore la chanson que je lui avais jouée lorsque les pages s'étaient tournées seules... Et j'ai tellement mal en y repensant. Ma mère ne me parlant jamais de mon père, il était la seule personne avec qui je pouvais parler. Je ne m'entends pas très bien avec ma mère, et quand on se parle, c'est pour se disputer...
J'ai des amis, bien sûr... Mais personne, personne n'a jamais su à part cette bibliothécaire qui m'en veut tant que je connaissais cet homme.



Physique & Caractère


« Le portrait craché de sa mère à son âge. »
Oui, juste à son âge alors. Je ne compte pas finir avec un visage marqué si rapidement, de voir mes yeux soulignés de cernes violettes, conséquence de nuits blanche, ni d’avoir la dentition abîmée par la cigarette, ou le regard lointain, perdu au beau milieu de nulle part. Non, je serais plus forte qu’elle, je me le suis promis. Je suis déjà plus forte mentalement. Bien sûr, j’ai eu aussi des périodes difficiles, j’ai été anorexique il y a quelques années, et, si j’ai pris plusieurs kilos, je ne suis toujours pas très épaisse. Juste mince. Heureusement, la mode va dans ce sens et je n’ai pas d’excuse à inventer. Je suis très mauvaise menteuse. L’idée d’avoir des tuyaux reliés à mon bras me terrifie trop, et je déteste vomir plus que personne, alors je mange. Je fais du mieux que je peux pour rester forte. Je me suis imposé cette loi dès l’âge de six ans. Évidemment, il y a ces choses irréversibles de la vie, ces peurs, ces tics, ces trucs idiots qui arrivent sans prévenir qui gâchent l'idée du héros que vous voulez être. Mais au fond, on est un héros de vivre avec...

Il fallait que je sois forte et que je reste moi-même sans céder devant les atrocités que m’offrait ce qu’on appelle la vie. Je ne peux pas en vouloir à ma mère. Mais j’espère que je ne lui ressemblerais pas trop. En vérité, à part notre visage fin, notre nez un petit peu trop long d’après moi, nos dents à peu près alignées et blanches – elles ne le sont pas restées longtemps pour elle, je vous l’accorde-, nous n’avons pas grand-chose en commun. Je ne connais pas mon père, mais elle m’a dit que je tenais mes yeux verts de lui. Ils sont verts, mais pas ce vert qui pète à la Potter, quelque chose de plus doux, plus marron, plus… naturel. J’ai toujours envié les descriptions des bouquins, mais, honnêtement, qui a déjà croisé quelqu’un avec des yeux émeraudes ? Non, ça ne court pas les rues. Alors j’ai des yeux verts, oui, mais voilà.

J’ai aussi la chevelure de mon père. En effet, en voyant ma mère brune aux yeux bleus et moi blonde aux yeux verts… Je suis sûre que vous êtes aussi sceptiques que moi, il faut chercher la ressemblance. Mais elle existe, toute petite mais bien là. Je me rappelle encore de l’époque où le premier de la classe avait fait une blague comme quoi les blondes étaient idiotes d’après son père. Je me rappelle surtout de son expression en voyant que j’avais de meilleures notes que lui. Je me débrouille en classe, mais ne m’imaginez pas en tant que Serdaigle. En vérité, c’est un miracle que j’aie de bonnes notes parce que sérieusement, demandez aux gens autour de moi, je préfère bien m’amuser. Ce n’était pas vraiment le cas avant, où le travail était le seul réconfort que j’avais, le soir à la maison, ma seule occupation.
Je suis d’une curiosité maladive – c’est parfois gênant d’avoir affaire à moi, alors je fais de mon mieux pour ne pas poser de questions indiscrètes. Mais comme je suis quelqu’un d’impulsif, il me suffit d’imaginer une question pour qu’elle s’échappe de mes lèvres sans que je ne l’aie voulu. Revenons sur ma curiosité et mes cours ; j’adore découvrir de nouvelles parties de Poudlard et ne pas suivre le couvre-feu pour examiner de nouveaux recoins, découvrir de nouveaux passages secrets. C’est encore plus amusant lorsque c’est interdit ! Donc quand vous me voyez travailler… C’est en colle. Mmh. Pas de commentaire sur ça. Et je n’aime pas parler de moi. J’aime en savoir sur les autres mais ils n’ont pas à en savoir trop sur moi. Mon prénom est suffisant, non ? C’est pour ça que je me tais, j’en ai déjà dit assez.




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2. Vous

Votre Pseudo - PUF : Laïma
Comment avez-vous connu HP RPG ? Je cherchais un forum qui corresponde à ce que je voulais, et tadam !
Votre niveau en RP : Correct, je pense.
Avez-vous lus le règlement ? Donnez le code de Validation : OKFANY ( J’adore le « Ce code nous prouvera que vous avez au moins survolé le règlement ».)
J'accepte que mon personnage soit intégré dans l'Histoire d'Harry Potter RPG™ et qu'en cas de non-activité de ma part il soit repris par un(e) autre joueur (joueuse) : OUI [] NON [x]

Autre : /

[Localisation]

(c) Lux Aeterna

Personne qui représentera votre personnage :Dianna Agron. Nom : Berry Prénom : Loeva Celeste. Date de naissance : 4 juin. Groupe : Sorcière. Camp : Ordre du Phénix. Rang : Elève de dernière année. Maison souhaitée/Maison d'appartenance: Poufsouffle. [color] Baguette : ... (ATT : ... | DEF : ... | SOIN : ...) Ajonc, chemins menants à un but (lié au dieu celte Lug) (Att : 20, Def : 5, Soin : 5). - Plume de Phénix (Att : 7, Def : 7, Soin : 6). Patronus : Une colombe.

1. Votre Personnage



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Atout(s) (… /15) :

- Voyant 10 pts. ( Vous jugez ça comme un atout, mais honnêtement, c’est assez affreux. Je ne me rappelle jamais mes moments « visions ». On m’a juste dit que je prenais une voix extrêmement flippante et que je racontais des choses. Des choses qui se reproduisent toujours. Ca ne m’est pas arrivé beaucoup de fois, allez, quatre aux maximum, mais j’ai bien effrayé les gens autour de moi…)

- Ambidextre 3pts. ( C’est ainsi. Au départ, j’étais gauchère, mais ma mère était très supertitieuse et m’interdisait de me servir de cette main maudite à la maison. Donc, à l’école, ma maîtresse me laissait écrire à gauche, et à la maison, j’étais du côté droit. Au fil des ans, j’ai appris à maîtriser parfaitement les deux mains pour tous genre d’activités, et c’est assez pratique lors de duels, et très déstabilisant pour le sorcier en face lorsque je change de main pour ma baguette magique…)


Handicap(s) (… /15) :

- Maniaco-dépressif 2 pts. ( C’est plus fort que moi, il y a des moments de grosse anxiété où je dois m’occuper, faire quelque chose de mes mains. Quand e ne tourne pas inutilement en rond, je cherche quelque chose de plus intelligent, mais sinon, je ne peux pas rester assise deux minutes quand je fais une crise. Heureusement, ça m’arrive moins souvent avec le temps…)

- Phobie 4 pts. Du noir… ( Je n’ai jamais supporté le noir. C’est idiot et psychologique. On m’a dit des centaines de fois « Mais que veux-tu qu’il t’arrive ? Si tu ne vois pas tes ennemis, ils ne te verront pas non plus. Le noir est au contraire lieu de sûreté, non ? » Non, non, non, mille fois non ! Je tremble comme une feuille et ne supporte pas l’absence de lumière. Je dois voir un minimum autour de moi, reconnaître toutes les ombres. Je n’ai plus quatre ans mais je suis terrifiée, par la guerre, par ces fous, et donc pas le noir…)

- Impulsif 1 pt. ( A qui n’est jamais arrivé une réaction spontanée, irréfléchie ? Ca va avec l’instabilité, je suppose. Je réagis comme ça et réfléchis aux conséquences après coup. Heureusement pour moi, j’agis la plupart du temps comme il faut. J’évite de faire des bêtises trop énorme, quand même…)

- Instable 1 pt.( Instable, lunatique, imprévisible… Oui, ça me correspond tout à fait. Il suffit de rien pour m’émerveille ou, au contraire, m’agacer. Je change d’avis, de raisonnement, d’humeur très facilement. C’est parfois déstabilisant ou ennuyeux pour la personne en face, mais je suis juste ma propre logique.)

- Loyale 4 pts. ( La loyauté est essentielle pour moi. On peut considérer ça comme un défaut autant qu’une qualité, sachant que mes amis savent qu’ils pourront toujous compter sur moi… Mais je n’accorde pas cette loyauté qu’en connaissant parfaitement quelqu’un. Et je suis loyale envers moi-même, surtout, je n’abandonne jamais un projet ou une idée. Mais ça vire un peu dans l’entêtement… )

- Anorexique 1pt. (Autrefois, et à présent, plus maigre qu’anorexique. Je ne mange pas beaucoup mais j’essaie de ne pas ressembler à nouveau à un squelette sur patte. Je préfère qu’on me qualifie de mince qu’anorexique.)




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Histoire & Famille


Tout a commencé il y a dix sept ans et neuf mois environ. Melinda Berry, dans la salle de bain depuis dix bonnes minutes, venait de lâcher le test et de bousculer la poubelle à côté, qui tomba dans un bruit assourdissant. Elle tremblait tellement qu’elle ne s’aperçut pas immédiatement du vacarme produit. En fait, elle n’en eut conscience que quand la voix de son fiancé s’éleva derrière la porte :

« Mel, tout va bien ? »

Elle ne répondit pas, replaçant la poubelle à sa place, attendit qu’il parte. Ce qu’il finit bien évidemment par faire, habitué à ses maladresses depuis trois ans déjà. Trois ans. Elle avait aujourd’hui vingt-et-un an et n’avait pas du tout prévu de tomber enceinte si tôt. En fait, elle n’avait pas prévu de tomber enceinte du tout, et elle ne savait pas si la nouvelle était réjouissante ou catastrophique. Elle jeta le test dans la poubelle, encore toute bouleversée. Elle jeta un dentifrice encore à moitié plein, des mouchoirs qu’elle froissa, des tas de trucs inutiles dans la poubelle pour être sûre qu’il ne s’apercevrait de rien. Il ne fallait pas le dire. C’était trop tôt. Elle devait d’abord comprendre elle-même ce qui lui arrivait…

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- Alors, le travail ?
- Mmh. Je cherche encore cet ancien partisan de Tu-sais-Qui. Je trouve ça assez inutile, sachant que je ne crois pas du tout à un éventuel retour. Ils ne sont plus dangereux, juste désespérés. Askaban les achève, mais ils sont déjà pas mal abîmés. Je ne pense pas qu’ils soient encore dangereux, mais tu sais, pour ces familles détruites, ces gens innocents tués… Mon métier est encore utile. Je sais que tu désapprouves. Mais je trouve que c’est juste. Simplement juste.

Non. Tout était injuste. L’homme en noir, ce matin de novembre. Sa voix qui se voulait rassurante, qui tremblait pourtant un peu. L’annonce. Le mangemort retrouvé. Pris de folie. Les éclairs verts qui avaient jaillis, partout. Les corps qui étaient tombés. Dont le sien, celui de Mr Berry, de l’homme qu’elle aimait... Non, non, c’était impossible.
Elle était allongée sur le canapé du salon, l’homme lui avait pris la main et tentait vainement de la réconforter. Mais la voix de cet homme, aussi chaleureuse soit-elle, était lointaine, lointaine. Comme un songe. Ou plutôt un cauchemar. Elle voulait s’éveiller, maintenant, maintenant ! Mais rien. Juste le monde qui s’écroulait. L’homme avait arrêté de parler et la dévisageait. Elle n’avait pas réagi. Pas du tout. Elle s’était allongée, n’avait rien dit, versé aucun larme, encore sous le choc. Elle n’y croyait pas. Ne voulait pas y croire. Voir le corps, toucher une jour chaude, sentir un souffle infime, voir les yeux verts de son homme s’ouvrir et lui dire que c’était une simple et stupide plaisanterie de très mauvais goût. Mais l’homme avait cette mine sombre, ces vêtements noirs, ces cernes sous les yeux… Peu à peu, la réalité s’imposait à elle, aussi tranchante qu’une lame de guillotine.

- Je suis enceinte. Je savais que j’aurais dû lui dire... Je le savais, je ne lui ai rien dit… Rien du tout… Je n’osais pas… Et maintenant, maintenant, c’est trop tard.

Elle le fixa un instant, perdue, victime d’une douleur soudaine, qui semblait enfler en elle, grossir, exploser. Son cœur éclatait. Et elle aussi, elle éclatait. En sanglots.

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Témoignages ;
Sa mère ; « Il était gaucher, blond, aux yeux verts. Il avait ce sourire constant sur le visage, cette douceur apaisante dans la voix, cet air curieux et jaloux.
Elle écrit de la main gauche, a cette même chevelure de blé, ce même regard vert, ce même sourire inépuisable planté sur ce petit minois, cette même légèreté enfantine, cette expression sur le visage quand elle pose des questions et que je n’y réponds pas. Elle s’appelle Loeva, parce qu’il m’a un jour dit qu’il adorait ce prénom.
Il voulait une fille, il en a une, mais il n’est plus là pour la voir. Elle lui ressemble tant. Trop. Ça me fait juste mal de la voir, un mal de chien, malsain, vicieux, terriblement douloureux. Alors je lui attache les cheveux pour ne pas trop les voir, j’évite son regard, je l’oblige à écrire de la main droite. Quel genre de mère suis-je ? Je ne peux pas vivre sans lui, c’est tout simple. Mais je dois vivre pour lui. Alors je vis. Comme je peux. En vérité, je ne vis pas, j’existe, je survis. Je fume, je bois. J’ai tellement honte de ce que je suis devenu que je ne peux plus faire marche arrière pour affronter la réalité. J’ai tellement honte. Elle est tellement différente de moi. Tellement courageuse. »

Maîtresse de CM1 ; « Elle n’écoute rien en classe, une vraie tête à claque ! J’ai beau donner rendez-vous à sa mère, celle-ci ne daigne venir. Alors je punis cette enfant, mais cela ne la freine sûrement pas. Elle n’est jamais punie par ses parents, ça, c’est certain ! Il faut bien quelqu’un pour le faire… Ah, mais elle mignonne, quand elle veut. Un peu étrange et folle sur les bords. L’autre jour, tiens, des élèves en pleurs sont venus se plaindre. Elle aurait annoncé un terrible accident de voiture ( très ensanglanté, d’après le détails) avec une voix très grave. Je l’ai punie, et elle a juré n’avoir jamais parlé à ces élèves. Mais ils étaient trois et elle toute seule. Trois élèves sages et une élève dissipée. Je n’avais pas vraiment l’option du doute… Et puis, ce matin, j’ai reçu un coup de téléphone. Un terrible accident, à deux rues d’ici. Une petite de l’école est morte, renversée par une voiture, et je l’ai annoncé à la classe, désolée. Loeva m’a regardée avec un air de défi. Mais elle a sept ans, et je connais bien les enfants. Je mettrais ma main à couper qu’elle était en vérité terrifiée et bouleversée. On ne l’a pas revue de la journée, elle s’est enfuie de l’école. Sa mère nous a appelé pour nous dire qu’elle était rentrée en pleurant chez elle. Cette affaire m’a troublée également, mais je n’en ai pas touché un mot à sa mère. »

Une ancienne camarade de classe ; « Loeva était gentille, mais on l’évitait. Elle était assez strange, et tout l’monde le savait. Pendant les récrés, elle jouait à la balançoire solo, et juré que je l’ai vue plusieurs fois rester suspendue dans les airs sans que la balançoire retombe… Ça défie les lois de la physique et tout ça – j’y connais que dalle mais je sais que ça c’pas tout à fait normal- et c’est trop délirant, mais j’suis pas tout à fait folle, j’sais c’que j’dis. Sans compter qu’elle avait prévu la mort de ma meilleure amie deux semaines avant qu’ça arrive. Et pis, à l’âge de onze ans, elle a complètement disparu d’la population. Ça m’arrive d’la recroiser parfois vers Noël, mais elle m’ignore complètement. J’habite pas loin de chez elle, et je l’ai déjà entendue se fâcher avec sa mère depuis ma maison… Et elle a de la voix… »

J'ai de la voix. Pour crier. Pour chanter. Vous savez, enfermée dans une maison avec comme seule compagnie une mère moldue et dépressive, il faut trouver de quoi s'occuper. Chanter, dessiner, je connais. J'étais surtout une fana de lecture... Et je me débrouille au piano... Le piano. J'ai tout un passé avec le piano. J'allais souvent à la bibliothèque de ma ville. ( Si vous vous demandez laquelle c'est, sachez que c'est un coin paumé pas trop loin de Londres.) J'empruntais plein de livres et passais mon temps à en dévorer, j'y passais parfois mes nuits. C'était ce qui me maintenait la tête à la surface, vous savez, ce petit bonheur qui vous fait espérer et vous aide à vivre un peu mieux tous les jours, ce qui vous apporte espoir, joies et peines. Mes expériences passées, je les ai lues sans les livres. Je connaissais l'effet du chagrin d'amour avant de tomber amoureuse, les noms d'auteurs connus et leurs dates de publications mieux que mes instituteurs. Je sautais à la bibliothèque dès que je sortais de l'école et ne sortait qu'à la fermeture. Ma mère ne s'est jamais inquiétée du pourquoi je revenais si tard, tant que je ramenais de bonnes notes.

Ce fut, je crois, au mois de mai, alors que les oiseaux vous réveillent le matin, que l'hiver sombre est derrière vous, que les fleurs reviennent et vous redonnent le sourire oublié dans le froid. Oui, vers cette époque... Je le rencontrai. Oh, je vois vos yeux s'agrandirent de surprise - elle va rencontrer l'amour de sa vie!- ehhh... Non. Désolée de vous décevoir, en vérité, je parle d'un vieux bonhomme d'environ quatre-vingt ans. Un papi aux cheveux aussi blanc que la lune, au regard aussi vert que le feuillage tout neuf qui naissait à l'extérieur. Un pianiste. Je l'entendis pour la première fois jouer alors que je lisais tranquillement un bouquin poussiéreux, assise sur un des fauteuils confortables rouge vif de la bibliothèque.
A l'étage, il y avait des salles de concert, et une vieille pièce vide avec un piano. Je le savais parce que j'avais entendu les gens en parler. Je n'étais jamais montée. Mais là, là, entendre cette mélodie m'a éveillée, emportée. Je me suis levée sans réfléchir, je suis montée le plus vite possible avant que le morceau ne soit fini, et j'ai vu le vieil homme. Je n'avais jamais vu quelqu'un jouer de piano, je n'avais jamais essayé, j'étais terrifiée, émue, bouleversée... Et il s'est arrêté de jouer. Brusquement. Il s'est levé et il est parti. Chaque soir, je l'écoutais en cachette, et ce quelque chose en moi remuait, cette envie de m'assoir devant le piano, de laisser glisser mes doigts sur le clavier, et d'entendre raisonner une mélodie selon ma volonté. Jusqu'à fin juin, je l'écoutais chaque soir. Et puis un jour, il ne vînt plus.
Je m'approchais alors du piano. Le silence était total, mais si je jouais, je savais que la bibliothèque entière entendrait mes erreurs. Tant pis. Je m'assis, hésitante, et un de mes doigts tremblants frôla une touche blanche. Un son jaillit, fort, magique. Je sursautais, surprise par le volume que ce son prenait dans la pièce, de son ampleur.
Et puis, tout doucement, j'essayais une touche noire, puis une autre. Je tentais d'imiter la rapidité et la mélodie de l'homme que j'avais entendu, ce qui eut un effet assez désastreux. Peu fière du résultat, je tentais autre chose, puis autre chose, sans entendre l'arrivée retardataire du pianiste.

- C'est extrêmement laid, tu en es consciente?

Cette colère dans la voix me fit perdre mes moyens. Je fis volte-face et vis cette grimace sur ce visage ridé. La violence de cette image s'imposa brutalement à moi et... Et je sursautais, l'unique vitre de l'unique fenêtre de la pièce ayant explosé, reflet exact de ce que je ressentais. Je fusillais l'homme du regard avant de le bousculer - comme un enfant de neuf ans peut bousculer un adulte- et de partir.
Je ne revins à la bibliothèque qu'un mois plus tard, après avoir fréquenté pendant un moment le seul magasin de piano de la ville, sans aller à l'école, pour m'entraîner, m'entraîner, m'entraîner toute la journée. Le vendeur m'ayant prise en pitié m'avait appris quelques trucs.
Je revins, m'arrêtais sur le seuil. L'homme me dévisagea. Il me reconnaissait, ou du moins il avait intérêt.
Je lui fis signe de me laisser la place, ce qu'il fit volontiers. Je posais une partition sur le piano - je ne savais pas du tout lire les notes inscrites sur la portée- et commençais à jouer un morceau - pas du tout celui écrit sur la partition. Je mis mon énergie, mon courage, ma volonté de réussir dans ce morceau, sans prendre conscience que les pages des partitions du livre se tournaient d'elles-même.
Le morceau terminé, une lueur de défi dans les yeux, je lui adressais un regard.

- J'étais certain que tu reviendrais. Après t'être entraînée. Tu as progressé... Et tu es bien la personne que je croyais. Berry, n'est-ce pas?
- Hein?
- Les pages de la partition se sont tournées, pile après le nombre de pulsations qu'il fallait, alors que ce n'était pas le même morceau. Elles se sont tournées toutes seules. Comme ça, pfiu ! Tu es consciente que n'importe qui n'est pas capable de faire ça, n'est-ce pas?
- Euuh, j'ai pas vu les pages se tourner.
- J'ai vu les pages se tourner comme la fenêtre a explosé la dernière fois. Tu es une sorcière, petite. Comme ton père.
Je ne relevais pas le "petite", trop intéressée par le "comme ton père."

Cet homme avait connu mon père. Il me parla de lui, un peu tous les jours, m'apprit à jouer du piano, m'apprit à aimer la musique et mon père que je ne connaissais pas. Il avait des yeux verts, alors il était comme le papa que je n'avais pas eu. Et puis je reçus la lettre de Poudlard, comme il l'avait prévu. J'étais heureuse, trop heureuse de mon départ pour songer à mon adieu avec le vieil homme.
J'y pensais dans le train. Ce fut la dernière fois que je pensais à lui avant longtemps. Découvrir le monde magique me bouleversa et m'émerveilla trop pour penser encore à lui. Ce fut donc honteuse, à treize ans ( on dit que treize porte malheur, mais, en tant que née gauchère, je n'y croyais pas. Habituellement...) que je revins dans cette vieille bibliothèque. Je reconnaissais tout, mais il y manquait ce quelque chose qui avait fait son charme... Cette mélodie. Cette joie qui se respirait autrefois. Je montais immédiatement, trouvant un piano poussiéreux, la vitre toujours pas réparée, et le silence, lourd, profond, inquiétant.

- Il ne t'a jamais oubliée, lui.

Je fis volte-face. Ce lieu me prenait toujours pas surprise. La bibliothécaire, un peu vieillie, le visage neutre, le regard perdu au loin, comme si elle ne me voyait pas.

- Il est mort il y a deux mois. Chaque jour, il regardait à la fenêtre en espérant y voir une chouette s'y engouffrer. Chaque vacances il pensait te voir dans le village. Et il t'as vue. Tu ne l'as peut-être pas remarqué, toi. Tu l'as oublié.

Elle avait un ton accusateur, une intonation violente, et chacun de ses mots me faisaient mal. Il était mort. Il m'avait attendue. Il m'en avait voulu ces trois dernières années. La femme nous laissa seule, moi et mes regrets...

**

Seize ans. En face d'un piano depuis la première fois depuis longtemps. Je joue, je joue pour lui, pour m'excuser. Je ne sais pas s'il m'entend, mais je lui demande mon pardon. Et puis l'émotion me submerge, je donne un coup de poing violent sur le clavier, qui produit un son brusque, -" extrêmement laid "-, je m'effondre, pleure, avale la poussière, tousse, crache, pleure de nouveau, tape sur le clavier, jure, injure, crie, crie de nouveau, pleure, tousse, encore et encore.

**

Je n'ai plus jamais touché à un piano. Mais lors de mes crises d'angoisse, je pianote encore la chanson que je lui avais jouée lorsque les pages s'étaient tournées seules... Et j'ai tellement mal en y repensant. Ma mère ne me parlant jamais de mon père, il était la seule personne avec qui je pouvais parler. Je ne m'entends pas très bien avec ma mère, et quand on se parle, c'est pour se disputer...
J'ai des amis, bien sûr... Mais personne, personne n'a jamais su à part cette bibliothécaire qui m'en veut tant que je connaissais cet homme.



Physique & Caractère


« Le portrait craché de sa mère à son âge. »
Oui, juste à son âge alors. Je ne compte pas finir avec un visage marqué si rapidement, de voir mes yeux soulignés de cernes violettes, conséquence de nuits blanche, ni d’avoir la dentition abîmée par la cigarette, ou le regard lointain, perdu au beau milieu de nulle part. Non, je serais plus forte qu’elle, je me le suis promis. Je suis déjà plus forte mentalement. Bien sûr, j’ai eu aussi des périodes difficiles, j’ai été anorexique il y a quelques années, et, si j’ai pris plusieurs kilos, je ne suis toujours pas très épaisse. Juste mince. Heureusement, la mode va dans ce sens et je n’ai pas d’excuse à inventer. Je suis très mauvaise menteuse. L’idée d’avoir des tuyaux reliés à mon bras me terrifie trop, et je déteste vomir plus que personne, alors je mange. Je fais du mieux que je peux pour rester forte. Je me suis imposé cette loi dès l’âge de six ans. Évidemment, il y a ces choses irréversibles de la vie, ces peurs, ces tics, ces trucs idiots qui arrivent sans prévenir qui gâchent l'idée du héros que vous voulez être. Mais au fond, on est un héros de vivre avec...

Il fallait que je sois forte et que je reste moi-même sans céder devant les atrocités que m’offrait ce qu’on appelle la vie. Je ne peux pas en vouloir à ma mère. Mais j’espère que je ne lui ressemblerais pas trop. En vérité, à part notre visage fin, notre nez un petit peu trop long d’après moi, nos dents à peu près alignées et blanches – elles ne le sont pas restées longtemps pour elle, je vous l’accorde-, nous n’avons pas grand-chose en commun. Je ne connais pas mon père, mais elle m’a dit que je tenais mes yeux verts de lui. Ils sont verts, mais pas ce vert qui pète à la Potter, quelque chose de plus doux, plus marron, plus… naturel. J’ai toujours envié les descriptions des bouquins, mais, honnêtement, qui a déjà croisé quelqu’un avec des yeux émeraudes ? Non, ça ne court pas les rues. Alors j’ai des yeux verts, oui, mais voilà.

J’ai aussi la chevelure de mon père. En effet, en voyant ma mère brune aux yeux bleus et moi blonde aux yeux verts… Je suis sûre que vous êtes aussi sceptiques que moi, il faut chercher la ressemblance. Mais elle existe, toute petite mais bien là. Je me rappelle encore de l’époque où le premier de la classe avait fait une blague comme quoi les blondes étaient idiotes d’après son père. Je me rappelle surtout de son expression en voyant que j’avais de meilleures notes que lui. Je me débrouille en classe, mais ne m’imaginez pas en tant que Serdaigle. En vérité, c’est un miracle que j’aie de bonnes notes parce que sérieusement, demandez aux gens autour de moi, je préfère bien m’amuser. Ce n’était pas vraiment le cas avant, où le travail était le seul réconfort que j’avais, le soir à la maison, ma seule occupation.
Je suis d’une curiosité maladive – c’est parfois gênant d’avoir affaire à moi, alors je fais de mon mieux pour ne pas poser de questions indiscrètes. Mais comme je suis quelqu’un d’impulsif, il me suffit d’imaginer une question pour qu’elle s’échappe de mes lèvres sans que je ne l’aie voulu. Revenons sur ma curiosité et mes cours ; j’adore découvrir de nouvelles parties de Poudlard et ne pas suivre le couvre-feu pour examiner de nouveaux recoins, découvrir de nouveaux passages secrets. C’est encore plus amusant lorsque c’est interdit ! Donc quand vous me voyez travailler… C’est en colle. Mmh. Pas de commentaire sur ça. Et je n’aime pas parler de moi. J’aime en savoir sur les autres mais ils n’ont pas à en savoir trop sur moi. Mon prénom est suffisant, non ? C’est pour ça que je me tais, j’en ai déjà dit assez.




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2. Vous

Votre Pseudo - PUF : Laïma
Comment avez-vous connu HP RPG ? Je cherchais un forum qui corresponde à ce que je voulais, et tadam !
Votre niveau en RP : Correct, je pense.
Avez-vous lus le règlement ? Donnez le code de Validation : OKFANY ( J’adore le « Ce code nous prouvera que vous avez au moins survolé le règlement ».)
J'accepte que mon personnage soit intégré dans l'Histoire d'Harry Potter RPG™ et qu'en cas de non-activité de ma part il soit repris par un(e) autre joueur (joueuse) : OUI [] NON [x]

Autre : /

[Nb de messages]

(c) Lux Aeterna

Personne qui représentera votre personnage :Dianna Agron. Nom : Berry Prénom : Loeva Celeste. Date de naissance : 4 juin. Groupe : Sorcière. Camp : Ordre du Phénix. Rang : Elève de dernière année. Maison souhaitée/Maison d'appartenance: Poufsouffle. [color] Baguette : ... (ATT : ... | DEF : ... | SOIN : ...) Ajonc, chemins menants à un but (lié au dieu celte Lug) (Att : 20, Def : 5, Soin : 5). - Plume de Phénix (Att : 7, Def : 7, Soin : 6). Patronus : Une colombe.

1. Votre Personnage



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Atout(s) (… /15) :

- Voyant 10 pts. ( Vous jugez ça comme un atout, mais honnêtement, c’est assez affreux. Je ne me rappelle jamais mes moments « visions ». On m’a juste dit que je prenais une voix extrêmement flippante et que je racontais des choses. Des choses qui se reproduisent toujours. Ca ne m’est pas arrivé beaucoup de fois, allez, quatre aux maximum, mais j’ai bien effrayé les gens autour de moi…)

- Ambidextre 3pts. ( C’est ainsi. Au départ, j’étais gauchère, mais ma mère était très supertitieuse et m’interdisait de me servir de cette main maudite à la maison. Donc, à l’école, ma maîtresse me laissait écrire à gauche, et à la maison, j’étais du côté droit. Au fil des ans, j’ai appris à maîtriser parfaitement les deux mains pour tous genre d’activités, et c’est assez pratique lors de duels, et très déstabilisant pour le sorcier en face lorsque je change de main pour ma baguette magique…)


Handicap(s) (… /15) :

- Maniaco-dépressif 2 pts. ( C’est plus fort que moi, il y a des moments de grosse anxiété où je dois m’occuper, faire quelque chose de mes mains. Quand e ne tourne pas inutilement en rond, je cherche quelque chose de plus intelligent, mais sinon, je ne peux pas rester assise deux minutes quand je fais une crise. Heureusement, ça m’arrive moins souvent avec le temps…)

- Phobie 4 pts. Du noir… ( Je n’ai jamais supporté le noir. C’est idiot et psychologique. On m’a dit des centaines de fois « Mais que veux-tu qu’il t’arrive ? Si tu ne vois pas tes ennemis, ils ne te verront pas non plus. Le noir est au contraire lieu de sûreté, non ? » Non, non, non, mille fois non ! Je tremble comme une feuille et ne supporte pas l’absence de lumière. Je dois voir un minimum autour de moi, reconnaître toutes les ombres. Je n’ai plus quatre ans mais je suis terrifiée, par la guerre, par ces fous, et donc pas le noir…)

- Impulsif 1 pt. ( A qui n’est jamais arrivé une réaction spontanée, irréfléchie ? Ca va avec l’instabilité, je suppose. Je réagis comme ça et réfléchis aux conséquences après coup. Heureusement pour moi, j’agis la plupart du temps comme il faut. J’évite de faire des bêtises trop énorme, quand même…)

- Instable 1 pt.( Instable, lunatique, imprévisible… Oui, ça me correspond tout à fait. Il suffit de rien pour m’émerveille ou, au contraire, m’agacer. Je change d’avis, de raisonnement, d’humeur très facilement. C’est parfois déstabilisant ou ennuyeux pour la personne en face, mais je suis juste ma propre logique.)

- Loyale 4 pts. ( La loyauté est essentielle pour moi. On peut considérer ça comme un défaut autant qu’une qualité, sachant que mes amis savent qu’ils pourront toujous compter sur moi… Mais je n’accorde pas cette loyauté qu’en connaissant parfaitement quelqu’un. Et je suis loyale envers moi-même, surtout, je n’abandonne jamais un projet ou une idée. Mais ça vire un peu dans l’entêtement… )

- Anorexique 1pt. (Autrefois, et à présent, plus maigre qu’anorexique. Je ne mange pas beaucoup mais j’essaie de ne pas ressembler à nouveau à un squelette sur patte. Je préfère qu’on me qualifie de mince qu’anorexique.)




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Histoire & Famille


Tout a commencé il y a dix sept ans et neuf mois environ. Melinda Berry, dans la salle de bain depuis dix bonnes minutes, venait de lâcher le test et de bousculer la poubelle à côté, qui tomba dans un bruit assourdissant. Elle tremblait tellement qu’elle ne s’aperçut pas immédiatement du vacarme produit. En fait, elle n’en eut conscience que quand la voix de son fiancé s’éleva derrière la porte :

« Mel, tout va bien ? »

Elle ne répondit pas, replaçant la poubelle à sa place, attendit qu’il parte. Ce qu’il finit bien évidemment par faire, habitué à ses maladresses depuis trois ans déjà. Trois ans. Elle avait aujourd’hui vingt-et-un an et n’avait pas du tout prévu de tomber enceinte si tôt. En fait, elle n’avait pas prévu de tomber enceinte du tout, et elle ne savait pas si la nouvelle était réjouissante ou catastrophique. Elle jeta le test dans la poubelle, encore toute bouleversée. Elle jeta un dentifrice encore à moitié plein, des mouchoirs qu’elle froissa, des tas de trucs inutiles dans la poubelle pour être sûre qu’il ne s’apercevrait de rien. Il ne fallait pas le dire. C’était trop tôt. Elle devait d’abord comprendre elle-même ce qui lui arrivait…

**

- Alors, le travail ?
- Mmh. Je cherche encore cet ancien partisan de Tu-sais-Qui. Je trouve ça assez inutile, sachant que je ne crois pas du tout à un éventuel retour. Ils ne sont plus dangereux, juste désespérés. Askaban les achève, mais ils sont déjà pas mal abîmés. Je ne pense pas qu’ils soient encore dangereux, mais tu sais, pour ces familles détruites, ces gens innocents tués… Mon métier est encore utile. Je sais que tu désapprouves. Mais je trouve que c’est juste. Simplement juste.

Non. Tout était injuste. L’homme en noir, ce matin de novembre. Sa voix qui se voulait rassurante, qui tremblait pourtant un peu. L’annonce. Le mangemort retrouvé. Pris de folie. Les éclairs verts qui avaient jaillis, partout. Les corps qui étaient tombés. Dont le sien, celui de Mr Berry, de l’homme qu’elle aimait... Non, non, c’était impossible.
Elle était allongée sur le canapé du salon, l’homme lui avait pris la main et tentait vainement de la réconforter. Mais la voix de cet homme, aussi chaleureuse soit-elle, était lointaine, lointaine. Comme un songe. Ou plutôt un cauchemar. Elle voulait s’éveiller, maintenant, maintenant ! Mais rien. Juste le monde qui s’écroulait. L’homme avait arrêté de parler et la dévisageait. Elle n’avait pas réagi. Pas du tout. Elle s’était allongée, n’avait rien dit, versé aucun larme, encore sous le choc. Elle n’y croyait pas. Ne voulait pas y croire. Voir le corps, toucher une jour chaude, sentir un souffle infime, voir les yeux verts de son homme s’ouvrir et lui dire que c’était une simple et stupide plaisanterie de très mauvais goût. Mais l’homme avait cette mine sombre, ces vêtements noirs, ces cernes sous les yeux… Peu à peu, la réalité s’imposait à elle, aussi tranchante qu’une lame de guillotine.

- Je suis enceinte. Je savais que j’aurais dû lui dire... Je le savais, je ne lui ai rien dit… Rien du tout… Je n’osais pas… Et maintenant, maintenant, c’est trop tard.

Elle le fixa un instant, perdue, victime d’une douleur soudaine, qui semblait enfler en elle, grossir, exploser. Son cœur éclatait. Et elle aussi, elle éclatait. En sanglots.

**

Témoignages ;
Sa mère ; « Il était gaucher, blond, aux yeux verts. Il avait ce sourire constant sur le visage, cette douceur apaisante dans la voix, cet air curieux et jaloux.
Elle écrit de la main gauche, a cette même chevelure de blé, ce même regard vert, ce même sourire inépuisable planté sur ce petit minois, cette même légèreté enfantine, cette expression sur le visage quand elle pose des questions et que je n’y réponds pas. Elle s’appelle Loeva, parce qu’il m’a un jour dit qu’il adorait ce prénom.
Il voulait une fille, il en a une, mais il n’est plus là pour la voir. Elle lui ressemble tant. Trop. Ça me fait juste mal de la voir, un mal de chien, malsain, vicieux, terriblement douloureux. Alors je lui attache les cheveux pour ne pas trop les voir, j’évite son regard, je l’oblige à écrire de la main droite. Quel genre de mère suis-je ? Je ne peux pas vivre sans lui, c’est tout simple. Mais je dois vivre pour lui. Alors je vis. Comme je peux. En vérité, je ne vis pas, j’existe, je survis. Je fume, je bois. J’ai tellement honte de ce que je suis devenu que je ne peux plus faire marche arrière pour affronter la réalité. J’ai tellement honte. Elle est tellement différente de moi. Tellement courageuse. »

Maîtresse de CM1 ; « Elle n’écoute rien en classe, une vraie tête à claque ! J’ai beau donner rendez-vous à sa mère, celle-ci ne daigne venir. Alors je punis cette enfant, mais cela ne la freine sûrement pas. Elle n’est jamais punie par ses parents, ça, c’est certain ! Il faut bien quelqu’un pour le faire… Ah, mais elle mignonne, quand elle veut. Un peu étrange et folle sur les bords. L’autre jour, tiens, des élèves en pleurs sont venus se plaindre. Elle aurait annoncé un terrible accident de voiture ( très ensanglanté, d’après le détails) avec une voix très grave. Je l’ai punie, et elle a juré n’avoir jamais parlé à ces élèves. Mais ils étaient trois et elle toute seule. Trois élèves sages et une élève dissipée. Je n’avais pas vraiment l’option du doute… Et puis, ce matin, j’ai reçu un coup de téléphone. Un terrible accident, à deux rues d’ici. Une petite de l’école est morte, renversée par une voiture, et je l’ai annoncé à la classe, désolée. Loeva m’a regardée avec un air de défi. Mais elle a sept ans, et je connais bien les enfants. Je mettrais ma main à couper qu’elle était en vérité terrifiée et bouleversée. On ne l’a pas revue de la journée, elle s’est enfuie de l’école. Sa mère nous a appelé pour nous dire qu’elle était rentrée en pleurant chez elle. Cette affaire m’a troublée également, mais je n’en ai pas touché un mot à sa mère. »

Une ancienne camarade de classe ; « Loeva était gentille, mais on l’évitait. Elle était assez strange, et tout l’monde le savait. Pendant les récrés, elle jouait à la balançoire solo, et juré que je l’ai vue plusieurs fois rester suspendue dans les airs sans que la balançoire retombe… Ça défie les lois de la physique et tout ça – j’y connais que dalle mais je sais que ça c’pas tout à fait normal- et c’est trop délirant, mais j’suis pas tout à fait folle, j’sais c’que j’dis. Sans compter qu’elle avait prévu la mort de ma meilleure amie deux semaines avant qu’ça arrive. Et pis, à l’âge de onze ans, elle a complètement disparu d’la population. Ça m’arrive d’la recroiser parfois vers Noël, mais elle m’ignore complètement. J’habite pas loin de chez elle, et je l’ai déjà entendue se fâcher avec sa mère depuis ma maison… Et elle a de la voix… »

J'ai de la voix. Pour crier. Pour chanter. Vous savez, enfermée dans une maison avec comme seule compagnie une mère moldue et dépressive, il faut trouver de quoi s'occuper. Chanter, dessiner, je connais. J'étais surtout une fana de lecture... Et je me débrouille au piano... Le piano. J'ai tout un passé avec le piano. J'allais souvent à la bibliothèque de ma ville. ( Si vous vous demandez laquelle c'est, sachez que c'est un coin paumé pas trop loin de Londres.) J'empruntais plein de livres et passais mon temps à en dévorer, j'y passais parfois mes nuits. C'était ce qui me maintenait la tête à la surface, vous savez, ce petit bonheur qui vous fait espérer et vous aide à vivre un peu mieux tous les jours, ce qui vous apporte espoir, joies et peines. Mes expériences passées, je les ai lues sans les livres. Je connaissais l'effet du chagrin d'amour avant de tomber amoureuse, les noms d'auteurs connus et leurs dates de publications mieux que mes instituteurs. Je sautais à la bibliothèque dès que je sortais de l'école et ne sortait qu'à la fermeture. Ma mère ne s'est jamais inquiétée du pourquoi je revenais si tard, tant que je ramenais de bonnes notes.

Ce fut, je crois, au mois de mai, alors que les oiseaux vous réveillent le matin, que l'hiver sombre est derrière vous, que les fleurs reviennent et vous redonnent le sourire oublié dans le froid. Oui, vers cette époque... Je le rencontrai. Oh, je vois vos yeux s'agrandirent de surprise - elle va rencontrer l'amour de sa vie!- ehhh... Non. Désolée de vous décevoir, en vérité, je parle d'un vieux bonhomme d'environ quatre-vingt ans. Un papi aux cheveux aussi blanc que la lune, au regard aussi vert que le feuillage tout neuf qui naissait à l'extérieur. Un pianiste. Je l'entendis pour la première fois jouer alors que je lisais tranquillement un bouquin poussiéreux, assise sur un des fauteuils confortables rouge vif de la bibliothèque.
A l'étage, il y avait des salles de concert, et une vieille pièce vide avec un piano. Je le savais parce que j'avais entendu les gens en parler. Je n'étais jamais montée. Mais là, là, entendre cette mélodie m'a éveillée, emportée. Je me suis levée sans réfléchir, je suis montée le plus vite possible avant que le morceau ne soit fini, et j'ai vu le vieil homme. Je n'avais jamais vu quelqu'un jouer de piano, je n'avais jamais essayé, j'étais terrifiée, émue, bouleversée... Et il s'est arrêté de jouer. Brusquement. Il s'est levé et il est parti. Chaque soir, je l'écoutais en cachette, et ce quelque chose en moi remuait, cette envie de m'assoir devant le piano, de laisser glisser mes doigts sur le clavier, et d'entendre raisonner une mélodie selon ma volonté. Jusqu'à fin juin, je l'écoutais chaque soir. Et puis un jour, il ne vînt plus.
Je m'approchais alors du piano. Le silence était total, mais si je jouais, je savais que la bibliothèque entière entendrait mes erreurs. Tant pis. Je m'assis, hésitante, et un de mes doigts tremblants frôla une touche blanche. Un son jaillit, fort, magique. Je sursautais, surprise par le volume que ce son prenait dans la pièce, de son ampleur.
Et puis, tout doucement, j'essayais une touche noire, puis une autre. Je tentais d'imiter la rapidité et la mélodie de l'homme que j'avais entendu, ce qui eut un effet assez désastreux. Peu fière du résultat, je tentais autre chose, puis autre chose, sans entendre l'arrivée retardataire du pianiste.

- C'est extrêmement laid, tu en es consciente?

Cette colère dans la voix me fit perdre mes moyens. Je fis volte-face et vis cette grimace sur ce visage ridé. La violence de cette image s'imposa brutalement à moi et... Et je sursautais, l'unique vitre de l'unique fenêtre de la pièce ayant explosé, reflet exact de ce que je ressentais. Je fusillais l'homme du regard avant de le bousculer - comme un enfant de neuf ans peut bousculer un adulte- et de partir.
Je ne revins à la bibliothèque qu'un mois plus tard, après avoir fréquenté pendant un moment le seul magasin de piano de la ville, sans aller à l'école, pour m'entraîner, m'entraîner, m'entraîner toute la journée. Le vendeur m'ayant prise en pitié m'avait appris quelques trucs.
Je revins, m'arrêtais sur le seuil. L'homme me dévisagea. Il me reconnaissait, ou du moins il avait intérêt.
Je lui fis signe de me laisser la place, ce qu'il fit volontiers. Je posais une partition sur le piano - je ne savais pas du tout lire les notes inscrites sur la portée- et commençais à jouer un morceau - pas du tout celui écrit sur la partition. Je mis mon énergie, mon courage, ma volonté de réussir dans ce morceau, sans prendre conscience que les pages des partitions du livre se tournaient d'elles-même.
Le morceau terminé, une lueur de défi dans les yeux, je lui adressais un regard.

- J'étais certain que tu reviendrais. Après t'être entraînée. Tu as progressé... Et tu es bien la personne que je croyais. Berry, n'est-ce pas?
- Hein?
- Les pages de la partition se sont tournées, pile après le nombre de pulsations qu'il fallait, alors que ce n'était pas le même morceau. Elles se sont tournées toutes seules. Comme ça, pfiu ! Tu es consciente que n'importe qui n'est pas capable de faire ça, n'est-ce pas?
- Euuh, j'ai pas vu les pages se tourner.
- J'ai vu les pages se tourner comme la fenêtre a explosé la dernière fois. Tu es une sorcière, petite. Comme ton père.
Je ne relevais pas le "petite", trop intéressée par le "comme ton père."

Cet homme avait connu mon père. Il me parla de lui, un peu tous les jours, m'apprit à jouer du piano, m'apprit à aimer la musique et mon père que je ne connaissais pas. Il avait des yeux verts, alors il était comme le papa que je n'avais pas eu. Et puis je reçus la lettre de Poudlard, comme il l'avait prévu. J'étais heureuse, trop heureuse de mon départ pour songer à mon adieu avec le vieil homme.
J'y pensais dans le train. Ce fut la dernière fois que je pensais à lui avant longtemps. Découvrir le monde magique me bouleversa et m'émerveilla trop pour penser encore à lui. Ce fut donc honteuse, à treize ans ( on dit que treize porte malheur, mais, en tant que née gauchère, je n'y croyais pas. Habituellement...) que je revins dans cette vieille bibliothèque. Je reconnaissais tout, mais il y manquait ce quelque chose qui avait fait son charme... Cette mélodie. Cette joie qui se respirait autrefois. Je montais immédiatement, trouvant un piano poussiéreux, la vitre toujours pas réparée, et le silence, lourd, profond, inquiétant.

- Il ne t'a jamais oubliée, lui.

Je fis volte-face. Ce lieu me prenait toujours pas surprise. La bibliothécaire, un peu vieillie, le visage neutre, le regard perdu au loin, comme si elle ne me voyait pas.

- Il est mort il y a deux mois. Chaque jour, il regardait à la fenêtre en espérant y voir une chouette s'y engouffrer. Chaque vacances il pensait te voir dans le village. Et il t'as vue. Tu ne l'as peut-être pas remarqué, toi. Tu l'as oublié.

Elle avait un ton accusateur, une intonation violente, et chacun de ses mots me faisaient mal. Il était mort. Il m'avait attendue. Il m'en avait voulu ces trois dernières années. La femme nous laissa seule, moi et mes regrets...

**

Seize ans. En face d'un piano depuis la première fois depuis longtemps. Je joue, je joue pour lui, pour m'excuser. Je ne sais pas s'il m'entend, mais je lui demande mon pardon. Et puis l'émotion me submerge, je donne un coup de poing violent sur le clavier, qui produit un son brusque, -" extrêmement laid "-, je m'effondre, pleure, avale la poussière, tousse, crache, pleure de nouveau, tape sur le clavier, jure, injure, crie, crie de nouveau, pleure, tousse, encore et encore.

**

Je n'ai plus jamais touché à un piano. Mais lors de mes crises d'angoisse, je pianote encore la chanson que je lui avais jouée lorsque les pages s'étaient tournées seules... Et j'ai tellement mal en y repensant. Ma mère ne me parlant jamais de mon père, il était la seule personne avec qui je pouvais parler. Je ne m'entends pas très bien avec ma mère, et quand on se parle, c'est pour se disputer...
J'ai des amis, bien sûr... Mais personne, personne n'a jamais su à part cette bibliothécaire qui m'en veut tant que je connaissais cet homme.



Physique & Caractère


« Le portrait craché de sa mère à son âge. »
Oui, juste à son âge alors. Je ne compte pas finir avec un visage marqué si rapidement, de voir mes yeux soulignés de cernes violettes, conséquence de nuits blanche, ni d’avoir la dentition abîmée par la cigarette, ou le regard lointain, perdu au beau milieu de nulle part. Non, je serais plus forte qu’elle, je me le suis promis. Je suis déjà plus forte mentalement. Bien sûr, j’ai eu aussi des périodes difficiles, j’ai été anorexique il y a quelques années, et, si j’ai pris plusieurs kilos, je ne suis toujours pas très épaisse. Juste mince. Heureusement, la mode va dans ce sens et je n’ai pas d’excuse à inventer. Je suis très mauvaise menteuse. L’idée d’avoir des tuyaux reliés à mon bras me terrifie trop, et je déteste vomir plus que personne, alors je mange. Je fais du mieux que je peux pour rester forte. Je me suis imposé cette loi dès l’âge de six ans. Évidemment, il y a ces choses irréversibles de la vie, ces peurs, ces tics, ces trucs idiots qui arrivent sans prévenir qui gâchent l'idée du héros que vous voulez être. Mais au fond, on est un héros de vivre avec...

Il fallait que je sois forte et que je reste moi-même sans céder devant les atrocités que m’offrait ce qu’on appelle la vie. Je ne peux pas en vouloir à ma mère. Mais j’espère que je ne lui ressemblerais pas trop. En vérité, à part notre visage fin, notre nez un petit peu trop long d’après moi, nos dents à peu près alignées et blanches – elles ne le sont pas restées longtemps pour elle, je vous l’accorde-, nous n’avons pas grand-chose en commun. Je ne connais pas mon père, mais elle m’a dit que je tenais mes yeux verts de lui. Ils sont verts, mais pas ce vert qui pète à la Potter, quelque chose de plus doux, plus marron, plus… naturel. J’ai toujours envié les descriptions des bouquins, mais, honnêtement, qui a déjà croisé quelqu’un avec des yeux émeraudes ? Non, ça ne court pas les rues. Alors j’ai des yeux verts, oui, mais voilà.

J’ai aussi la chevelure de mon père. En effet, en voyant ma mère brune aux yeux bleus et moi blonde aux yeux verts… Je suis sûre que vous êtes aussi sceptiques que moi, il faut chercher la ressemblance. Mais elle existe, toute petite mais bien là. Je me rappelle encore de l’époque où le premier de la classe avait fait une blague comme quoi les blondes étaient idiotes d’après son père. Je me rappelle surtout de son expression en voyant que j’avais de meilleures notes que lui. Je me débrouille en classe, mais ne m’imaginez pas en tant que Serdaigle. En vérité, c’est un miracle que j’aie de bonnes notes parce que sérieusement, demandez aux gens autour de moi, je préfère bien m’amuser. Ce n’était pas vraiment le cas avant, où le travail était le seul réconfort que j’avais, le soir à la maison, ma seule occupation.
Je suis d’une curiosité maladive – c’est parfois gênant d’avoir affaire à moi, alors je fais de mon mieux pour ne pas poser de questions indiscrètes. Mais comme je suis quelqu’un d’impulsif, il me suffit d’imaginer une question pour qu’elle s’échappe de mes lèvres sans que je ne l’aie voulu. Revenons sur ma curiosité et mes cours ; j’adore découvrir de nouvelles parties de Poudlard et ne pas suivre le couvre-feu pour examiner de nouveaux recoins, découvrir de nouveaux passages secrets. C’est encore plus amusant lorsque c’est interdit ! Donc quand vous me voyez travailler… C’est en colle. Mmh. Pas de commentaire sur ça. Et je n’aime pas parler de moi. J’aime en savoir sur les autres mais ils n’ont pas à en savoir trop sur moi. Mon prénom est suffisant, non ? C’est pour ça que je me tais, j’en ai déjà dit assez.




---

2. Vous

Votre Pseudo - PUF : Laïma
Comment avez-vous connu HP RPG ? Je cherchais un forum qui corresponde à ce que je voulais, et tadam !
Votre niveau en RP : Correct, je pense.
Avez-vous lus le règlement ? Donnez le code de Validation : OKFANY ( J’adore le « Ce code nous prouvera que vous avez au moins survolé le règlement ».)
J'accepte que mon personnage soit intégré dans l'Histoire d'Harry Potter RPG™ et qu'en cas de non-activité de ma part il soit repris par un(e) autre joueur (joueuse) : OUI [] NON [x]

Autre : /

[Bourse]

(c) Lux Aeterna

Personne qui représentera votre personnage :Dianna Agron. Nom : Berry Prénom : Loeva Celeste. Date de naissance : 4 juin. Groupe : Sorcière. Camp : Ordre du Phénix. Rang : Elève de dernière année. Maison souhaitée/Maison d'appartenance: Poufsouffle. [color] Baguette : ... (ATT : ... | DEF : ... | SOIN : ...) Ajonc, chemins menants à un but (lié au dieu celte Lug) (Att : 20, Def : 5, Soin : 5). - Plume de Phénix (Att : 7, Def : 7, Soin : 6). Patronus : Une colombe.

1. Votre Personnage



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Atout(s) (… /15) :

- Voyant 10 pts. ( Vous jugez ça comme un atout, mais honnêtement, c’est assez affreux. Je ne me rappelle jamais mes moments « visions ». On m’a juste dit que je prenais une voix extrêmement flippante et que je racontais des choses. Des choses qui se reproduisent toujours. Ca ne m’est pas arrivé beaucoup de fois, allez, quatre aux maximum, mais j’ai bien effrayé les gens autour de moi…)

- Ambidextre 3pts. ( C’est ainsi. Au départ, j’étais gauchère, mais ma mère était très supertitieuse et m’interdisait de me servir de cette main maudite à la maison. Donc, à l’école, ma maîtresse me laissait écrire à gauche, et à la maison, j’étais du côté droit. Au fil des ans, j’ai appris à maîtriser parfaitement les deux mains pour tous genre d’activités, et c’est assez pratique lors de duels, et très déstabilisant pour le sorcier en face lorsque je change de main pour ma baguette magique…)


Handicap(s) (… /15) :

- Maniaco-dépressif 2 pts. ( C’est plus fort que moi, il y a des moments de grosse anxiété où je dois m’occuper, faire quelque chose de mes mains. Quand e ne tourne pas inutilement en rond, je cherche quelque chose de plus intelligent, mais sinon, je ne peux pas rester assise deux minutes quand je fais une crise. Heureusement, ça m’arrive moins souvent avec le temps…)

- Phobie 4 pts. Du noir… ( Je n’ai jamais supporté le noir. C’est idiot et psychologique. On m’a dit des centaines de fois « Mais que veux-tu qu’il t’arrive ? Si tu ne vois pas tes ennemis, ils ne te verront pas non plus. Le noir est au contraire lieu de sûreté, non ? » Non, non, non, mille fois non ! Je tremble comme une feuille et ne supporte pas l’absence de lumière. Je dois voir un minimum autour de moi, reconnaître toutes les ombres. Je n’ai plus quatre ans mais je suis terrifiée, par la guerre, par ces fous, et donc pas le noir…)

- Impulsif 1 pt. ( A qui n’est jamais arrivé une réaction spontanée, irréfléchie ? Ca va avec l’instabilité, je suppose. Je réagis comme ça et réfléchis aux conséquences après coup. Heureusement pour moi, j’agis la plupart du temps comme il faut. J’évite de faire des bêtises trop énorme, quand même…)

- Instable 1 pt.( Instable, lunatique, imprévisible… Oui, ça me correspond tout à fait. Il suffit de rien pour m’émerveille ou, au contraire, m’agacer. Je change d’avis, de raisonnement, d’humeur très facilement. C’est parfois déstabilisant ou ennuyeux pour la personne en face, mais je suis juste ma propre logique.)

- Loyale 4 pts. ( La loyauté est essentielle pour moi. On peut considérer ça comme un défaut autant qu’une qualité, sachant que mes amis savent qu’ils pourront toujous compter sur moi… Mais je n’accorde pas cette loyauté qu’en connaissant parfaitement quelqu’un. Et je suis loyale envers moi-même, surtout, je n’abandonne jamais un projet ou une idée. Mais ça vire un peu dans l’entêtement… )

- Anorexique 1pt. (Autrefois, et à présent, plus maigre qu’anorexique. Je ne mange pas beaucoup mais j’essaie de ne pas ressembler à nouveau à un squelette sur patte. Je préfère qu’on me qualifie de mince qu’anorexique.)




---



Histoire & Famille


Tout a commencé il y a dix sept ans et neuf mois environ. Melinda Berry, dans la salle de bain depuis dix bonnes minutes, venait de lâcher le test et de bousculer la poubelle à côté, qui tomba dans un bruit assourdissant. Elle tremblait tellement qu’elle ne s’aperçut pas immédiatement du vacarme produit. En fait, elle n’en eut conscience que quand la voix de son fiancé s’éleva derrière la porte :

« Mel, tout va bien ? »

Elle ne répondit pas, replaçant la poubelle à sa place, attendit qu’il parte. Ce qu’il finit bien évidemment par faire, habitué à ses maladresses depuis trois ans déjà. Trois ans. Elle avait aujourd’hui vingt-et-un an et n’avait pas du tout prévu de tomber enceinte si tôt. En fait, elle n’avait pas prévu de tomber enceinte du tout, et elle ne savait pas si la nouvelle était réjouissante ou catastrophique. Elle jeta le test dans la poubelle, encore toute bouleversée. Elle jeta un dentifrice encore à moitié plein, des mouchoirs qu’elle froissa, des tas de trucs inutiles dans la poubelle pour être sûre qu’il ne s’apercevrait de rien. Il ne fallait pas le dire. C’était trop tôt. Elle devait d’abord comprendre elle-même ce qui lui arrivait…

**

- Alors, le travail ?
- Mmh. Je cherche encore cet ancien partisan de Tu-sais-Qui. Je trouve ça assez inutile, sachant que je ne crois pas du tout à un éventuel retour. Ils ne sont plus dangereux, juste désespérés. Askaban les achève, mais ils sont déjà pas mal abîmés. Je ne pense pas qu’ils soient encore dangereux, mais tu sais, pour ces familles détruites, ces gens innocents tués… Mon métier est encore utile. Je sais que tu désapprouves. Mais je trouve que c’est juste. Simplement juste.

Non. Tout était injuste. L’homme en noir, ce matin de novembre. Sa voix qui se voulait rassurante, qui tremblait pourtant un peu. L’annonce. Le mangemort retrouvé. Pris de folie. Les éclairs verts qui avaient jaillis, partout. Les corps qui étaient tombés. Dont le sien, celui de Mr Berry, de l’homme qu’elle aimait... Non, non, c’était impossible.
Elle était allongée sur le canapé du salon, l’homme lui avait pris la main et tentait vainement de la réconforter. Mais la voix de cet homme, aussi chaleureuse soit-elle, était lointaine, lointaine. Comme un songe. Ou plutôt un cauchemar. Elle voulait s’éveiller, maintenant, maintenant ! Mais rien. Juste le monde qui s’écroulait. L’homme avait arrêté de parler et la dévisageait. Elle n’avait pas réagi. Pas du tout. Elle s’était allongée, n’avait rien dit, versé aucun larme, encore sous le choc. Elle n’y croyait pas. Ne voulait pas y croire. Voir le corps, toucher une jour chaude, sentir un souffle infime, voir les yeux verts de son homme s’ouvrir et lui dire que c’était une simple et stupide plaisanterie de très mauvais goût. Mais l’homme avait cette mine sombre, ces vêtements noirs, ces cernes sous les yeux… Peu à peu, la réalité s’imposait à elle, aussi tranchante qu’une lame de guillotine.

- Je suis enceinte. Je savais que j’aurais dû lui dire... Je le savais, je ne lui ai rien dit… Rien du tout… Je n’osais pas… Et maintenant, maintenant, c’est trop tard.

Elle le fixa un instant, perdue, victime d’une douleur soudaine, qui semblait enfler en elle, grossir, exploser. Son cœur éclatait. Et elle aussi, elle éclatait. En sanglots.

**

Témoignages ;
Sa mère ; « Il était gaucher, blond, aux yeux verts. Il avait ce sourire constant sur le visage, cette douceur apaisante dans la voix, cet air curieux et jaloux.
Elle écrit de la main gauche, a cette même chevelure de blé, ce même regard vert, ce même sourire inépuisable planté sur ce petit minois, cette même légèreté enfantine, cette expression sur le visage quand elle pose des questions et que je n’y réponds pas. Elle s’appelle Loeva, parce qu’il m’a un jour dit qu’il adorait ce prénom.
Il voulait une fille, il en a une, mais il n’est plus là pour la voir. Elle lui ressemble tant. Trop. Ça me fait juste mal de la voir, un mal de chien, malsain, vicieux, terriblement douloureux. Alors je lui attache les cheveux pour ne pas trop les voir, j’évite son regard, je l’oblige à écrire de la main droite. Quel genre de mère suis-je ? Je ne peux pas vivre sans lui, c’est tout simple. Mais je dois vivre pour lui. Alors je vis. Comme je peux. En vérité, je ne vis pas, j’existe, je survis. Je fume, je bois. J’ai tellement honte de ce que je suis devenu que je ne peux plus faire marche arrière pour affronter la réalité. J’ai tellement honte. Elle est tellement différente de moi. Tellement courageuse. »

Maîtresse de CM1 ; « Elle n’écoute rien en classe, une vraie tête à claque ! J’ai beau donner rendez-vous à sa mère, celle-ci ne daigne venir. Alors je punis cette enfant, mais cela ne la freine sûrement pas. Elle n’est jamais punie par ses parents, ça, c’est certain ! Il faut bien quelqu’un pour le faire… Ah, mais elle mignonne, quand elle veut. Un peu étrange et folle sur les bords. L’autre jour, tiens, des élèves en pleurs sont venus se plaindre. Elle aurait annoncé un terrible accident de voiture ( très ensanglanté, d’après le détails) avec une voix très grave. Je l’ai punie, et elle a juré n’avoir jamais parlé à ces élèves. Mais ils étaient trois et elle toute seule. Trois élèves sages et une élève dissipée. Je n’avais pas vraiment l’option du doute… Et puis, ce matin, j’ai reçu un coup de téléphone. Un terrible accident, à deux rues d’ici. Une petite de l’école est morte, renversée par une voiture, et je l’ai annoncé à la classe, désolée. Loeva m’a regardée avec un air de défi. Mais elle a sept ans, et je connais bien les enfants. Je mettrais ma main à couper qu’elle était en vérité terrifiée et bouleversée. On ne l’a pas revue de la journée, elle s’est enfuie de l’école. Sa mère nous a appelé pour nous dire qu’elle était rentrée en pleurant chez elle. Cette affaire m’a troublée également, mais je n’en ai pas touché un mot à sa mère. »

Une ancienne camarade de classe ; « Loeva était gentille, mais on l’évitait. Elle était assez strange, et tout l’monde le savait. Pendant les récrés, elle jouait à la balançoire solo, et juré que je l’ai vue plusieurs fois rester suspendue dans les airs sans que la balançoire retombe… Ça défie les lois de la physique et tout ça – j’y connais que dalle mais je sais que ça c’pas tout à fait normal- et c’est trop délirant, mais j’suis pas tout à fait folle, j’sais c’que j’dis. Sans compter qu’elle avait prévu la mort de ma meilleure amie deux semaines avant qu’ça arrive. Et pis, à l’âge de onze ans, elle a complètement disparu d’la population. Ça m’arrive d’la recroiser parfois vers Noël, mais elle m’ignore complètement. J’habite pas loin de chez elle, et je l’ai déjà entendue se fâcher avec sa mère depuis ma maison… Et elle a de la voix… »

J'ai de la voix. Pour crier. Pour chanter. Vous savez, enfermée dans une maison avec comme seule compagnie une mère moldue et dépressive, il faut trouver de quoi s'occuper. Chanter, dessiner, je connais. J'étais surtout une fana de lecture... Et je me débrouille au piano... Le piano. J'ai tout un passé avec le piano. J'allais souvent à la bibliothèque de ma ville. ( Si vous vous demandez laquelle c'est, sachez que c'est un coin paumé pas trop loin de Londres.) J'empruntais plein de livres et passais mon temps à en dévorer, j'y passais parfois mes nuits. C'était ce qui me maintenait la tête à la surface, vous savez, ce petit bonheur qui vous fait espérer et vous aide à vivre un peu mieux tous les jours, ce qui vous apporte espoir, joies et peines. Mes expériences passées, je les ai lues sans les livres. Je connaissais l'effet du chagrin d'amour avant de tomber amoureuse, les noms d'auteurs connus et leurs dates de publications mieux que mes instituteurs. Je sautais à la bibliothèque dès que je sortais de l'école et ne sortait qu'à la fermeture. Ma mère ne s'est jamais inquiétée du pourquoi je revenais si tard, tant que je ramenais de bonnes notes.

Ce fut, je crois, au mois de mai, alors que les oiseaux vous réveillent le matin, que l'hiver sombre est derrière vous, que les fleurs reviennent et vous redonnent le sourire oublié dans le froid. Oui, vers cette époque... Je le rencontrai. Oh, je vois vos yeux s'agrandirent de surprise - elle va rencontrer l'amour de sa vie!- ehhh... Non. Désolée de vous décevoir, en vérité, je parle d'un vieux bonhomme d'environ quatre-vingt ans. Un papi aux cheveux aussi blanc que la lune, au regard aussi vert que le feuillage tout neuf qui naissait à l'extérieur. Un pianiste. Je l'entendis pour la première fois jouer alors que je lisais tranquillement un bouquin poussiéreux, assise sur un des fauteuils confortables rouge vif de la bibliothèque.
A l'étage, il y avait des salles de concert, et une vieille pièce vide avec un piano. Je le savais parce que j'avais entendu les gens en parler. Je n'étais jamais montée. Mais là, là, entendre cette mélodie m'a éveillée, emportée. Je me suis levée sans réfléchir, je suis montée le plus vite possible avant que le morceau ne soit fini, et j'ai vu le vieil homme. Je n'avais jamais vu quelqu'un jouer de piano, je n'avais jamais essayé, j'étais terrifiée, émue, bouleversée... Et il s'est arrêté de jouer. Brusquement. Il s'est levé et il est parti. Chaque soir, je l'écoutais en cachette, et ce quelque chose en moi remuait, cette envie de m'assoir devant le piano, de laisser glisser mes doigts sur le clavier, et d'entendre raisonner une mélodie selon ma volonté. Jusqu'à fin juin, je l'écoutais chaque soir. Et puis un jour, il ne vînt plus.
Je m'approchais alors du piano. Le silence était total, mais si je jouais, je savais que la bibliothèque entière entendrait mes erreurs. Tant pis. Je m'assis, hésitante, et un de mes doigts tremblants frôla une touche blanche. Un son jaillit, fort, magique. Je sursautais, surprise par le volume que ce son prenait dans la pièce, de son ampleur.
Et puis, tout doucement, j'essayais une touche noire, puis une autre. Je tentais d'imiter la rapidité et la mélodie de l'homme que j'avais entendu, ce qui eut un effet assez désastreux. Peu fière du résultat, je tentais autre chose, puis autre chose, sans entendre l'arrivée retardataire du pianiste.

- C'est extrêmement laid, tu en es consciente?

Cette colère dans la voix me fit perdre mes moyens. Je fis volte-face et vis cette grimace sur ce visage ridé. La violence de cette image s'imposa brutalement à moi et... Et je sursautais, l'unique vitre de l'unique fenêtre de la pièce ayant explosé, reflet exact de ce que je ressentais. Je fusillais l'homme du regard avant de le bousculer - comme un enfant de neuf ans peut bousculer un adulte- et de partir.
Je ne revins à la bibliothèque qu'un mois plus tard, après avoir fréquenté pendant un moment le seul magasin de piano de la ville, sans aller à l'école, pour m'entraîner, m'entraîner, m'entraîner toute la journée. Le vendeur m'ayant prise en pitié m'avait appris quelques trucs.
Je revins, m'arrêtais sur le seuil. L'homme me dévisagea. Il me reconnaissait, ou du moins il avait intérêt.
Je lui fis signe de me laisser la place, ce qu'il fit volontiers. Je posais une partition sur le piano - je ne savais pas du tout lire les notes inscrites sur la portée- et commençais à jouer un morceau - pas du tout celui écrit sur la partition. Je mis mon énergie, mon courage, ma volonté de réussir dans ce morceau, sans prendre conscience que les pages des partitions du livre se tournaient d'elles-même.
Le morceau terminé, une lueur de défi dans les yeux, je lui adressais un regard.

- J'étais certain que tu reviendrais. Après t'être entraînée. Tu as progressé... Et tu es bien la personne que je croyais. Berry, n'est-ce pas?
- Hein?
- Les pages de la partition se sont tournées, pile après le nombre de pulsations qu'il fallait, alors que ce n'était pas le même morceau. Elles se sont tournées toutes seules. Comme ça, pfiu ! Tu es consciente que n'importe qui n'est pas capable de faire ça, n'est-ce pas?
- Euuh, j'ai pas vu les pages se tourner.
- J'ai vu les pages se tourner comme la fenêtre a explosé la dernière fois. Tu es une sorcière, petite. Comme ton père.
Je ne relevais pas le "petite", trop intéressée par le "comme ton père."

Cet homme avait connu mon père. Il me parla de lui, un peu tous les jours, m'apprit à jouer du piano, m'apprit à aimer la musique et mon père que je ne connaissais pas. Il avait des yeux verts, alors il était comme le papa que je n'avais pas eu. Et puis je reçus la lettre de Poudlard, comme il l'avait prévu. J'étais heureuse, trop heureuse de mon départ pour songer à mon adieu avec le vieil homme.
J'y pensais dans le train. Ce fut la dernière fois que je pensais à lui avant longtemps. Découvrir le monde magique me bouleversa et m'émerveilla trop pour penser encore à lui. Ce fut donc honteuse, à treize ans ( on dit que treize porte malheur, mais, en tant que née gauchère, je n'y croyais pas. Habituellement...) que je revins dans cette vieille bibliothèque. Je reconnaissais tout, mais il y manquait ce quelque chose qui avait fait son charme... Cette mélodie. Cette joie qui se respirait autrefois. Je montais immédiatement, trouvant un piano poussiéreux, la vitre toujours pas réparée, et le silence, lourd, profond, inquiétant.

- Il ne t'a jamais oubliée, lui.

Je fis volte-face. Ce lieu me prenait toujours pas surprise. La bibliothécaire, un peu vieillie, le visage neutre, le regard perdu au loin, comme si elle ne me voyait pas.

- Il est mort il y a deux mois. Chaque jour, il regardait à la fenêtre en espérant y voir une chouette s'y engouffrer. Chaque vacances il pensait te voir dans le village. Et il t'as vue. Tu ne l'as peut-être pas remarqué, toi. Tu l'as oublié.

Elle avait un ton accusateur, une intonation violente, et chacun de ses mots me faisaient mal. Il était mort. Il m'avait attendue. Il m'en avait voulu ces trois dernières années. La femme nous laissa seule, moi et mes regrets...

**

Seize ans. En face d'un piano depuis la première fois depuis longtemps. Je joue, je joue pour lui, pour m'excuser. Je ne sais pas s'il m'entend, mais je lui demande mon pardon. Et puis l'émotion me submerge, je donne un coup de poing violent sur le clavier, qui produit un son brusque, -" extrêmement laid "-, je m'effondre, pleure, avale la poussière, tousse, crache, pleure de nouveau, tape sur le clavier, jure, injure, crie, crie de nouveau, pleure, tousse, encore et encore.

**

Je n'ai plus jamais touché à un piano. Mais lors de mes crises d'angoisse, je pianote encore la chanson que je lui avais jouée lorsque les pages s'étaient tournées seules... Et j'ai tellement mal en y repensant. Ma mère ne me parlant jamais de mon père, il était la seule personne avec qui je pouvais parler. Je ne m'entends pas très bien avec ma mère, et quand on se parle, c'est pour se disputer...
J'ai des amis, bien sûr... Mais personne, personne n'a jamais su à part cette bibliothécaire qui m'en veut tant que je connaissais cet homme.



Physique & Caractère


« Le portrait craché de sa mère à son âge. »
Oui, juste à son âge alors. Je ne compte pas finir avec un visage marqué si rapidement, de voir mes yeux soulignés de cernes violettes, conséquence de nuits blanche, ni d’avoir la dentition abîmée par la cigarette, ou le regard lointain, perdu au beau milieu de nulle part. Non, je serais plus forte qu’elle, je me le suis promis. Je suis déjà plus forte mentalement. Bien sûr, j’ai eu aussi des périodes difficiles, j’ai été anorexique il y a quelques années, et, si j’ai pris plusieurs kilos, je ne suis toujours pas très épaisse. Juste mince. Heureusement, la mode va dans ce sens et je n’ai pas d’excuse à inventer. Je suis très mauvaise menteuse. L’idée d’avoir des tuyaux reliés à mon bras me terrifie trop, et je déteste vomir plus que personne, alors je mange. Je fais du mieux que je peux pour rester forte. Je me suis imposé cette loi dès l’âge de six ans. Évidemment, il y a ces choses irréversibles de la vie, ces peurs, ces tics, ces trucs idiots qui arrivent sans prévenir qui gâchent l'idée du héros que vous voulez être. Mais au fond, on est un héros de vivre avec...

Il fallait que je sois forte et que je reste moi-même sans céder devant les atrocités que m’offrait ce qu’on appelle la vie. Je ne peux pas en vouloir à ma mère. Mais j’espère que je ne lui ressemblerais pas trop. En vérité, à part notre visage fin, notre nez un petit peu trop long d’après moi, nos dents à peu près alignées et blanches – elles ne le sont pas restées longtemps pour elle, je vous l’accorde-, nous n’avons pas grand-chose en commun. Je ne connais pas mon père, mais elle m’a dit que je tenais mes yeux verts de lui. Ils sont verts, mais pas ce vert qui pète à la Potter, quelque chose de plus doux, plus marron, plus… naturel. J’ai toujours envié les descriptions des bouquins, mais, honnêtement, qui a déjà croisé quelqu’un avec des yeux émeraudes ? Non, ça ne court pas les rues. Alors j’ai des yeux verts, oui, mais voilà.

J’ai aussi la chevelure de mon père. En effet, en voyant ma mère brune aux yeux bleus et moi blonde aux yeux verts… Je suis sûre que vous êtes aussi sceptiques que moi, il faut chercher la ressemblance. Mais elle existe, toute petite mais bien là. Je me rappelle encore de l’époque où le premier de la classe avait fait une blague comme quoi les blondes étaient idiotes d’après son père. Je me rappelle surtout de son expression en voyant que j’avais de meilleures notes que lui. Je me débrouille en classe, mais ne m’imaginez pas en tant que Serdaigle. En vérité, c’est un miracle que j’aie de bonnes notes parce que sérieusement, demandez aux gens autour de moi, je préfère bien m’amuser. Ce n’était pas vraiment le cas avant, où le travail était le seul réconfort que j’avais, le soir à la maison, ma seule occupation.
Je suis d’une curiosité maladive – c’est parfois gênant d’avoir affaire à moi, alors je fais de mon mieux pour ne pas poser de questions indiscrètes. Mais comme je suis quelqu’un d’impulsif, il me suffit d’imaginer une question pour qu’elle s’échappe de mes lèvres sans que je ne l’aie voulu. Revenons sur ma curiosité et mes cours ; j’adore découvrir de nouvelles parties de Poudlard et ne pas suivre le couvre-feu pour examiner de nouveaux recoins, découvrir de nouveaux passages secrets. C’est encore plus amusant lorsque c’est interdit ! Donc quand vous me voyez travailler… C’est en colle. Mmh. Pas de commentaire sur ça. Et je n’aime pas parler de moi. J’aime en savoir sur les autres mais ils n’ont pas à en savoir trop sur moi. Mon prénom est suffisant, non ? C’est pour ça que je me tais, j’en ai déjà dit assez.




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2. Vous

Votre Pseudo - PUF : Laïma
Comment avez-vous connu HP RPG ? Je cherchais un forum qui corresponde à ce que je voulais, et tadam !
Votre niveau en RP : Correct, je pense.
Avez-vous lus le règlement ? Donnez le code de Validation : OKFANY ( J’adore le « Ce code nous prouvera que vous avez au moins survolé le règlement ».)
J'accepte que mon personnage soit intégré dans l'Histoire d'Harry Potter RPG™ et qu'en cas de non-activité de ma part il soit repris par un(e) autre joueur (joueuse) : OUI [] NON [x]

Autre : /

[Données]

(c) Lux Aeterna

Personne qui représentera votre personnage :Dianna Agron. Nom : Berry Prénom : Loeva Celeste. Date de naissance : 4 juin. Groupe : Sorcière. Camp : Ordre du Phénix. Rang : Elève de dernière année. Maison souhaitée/Maison d'appartenance: Poufsouffle. [color] Baguette : ... (ATT : ... | DEF : ... | SOIN : ...) Ajonc, chemins menants à un but (lié au dieu celte Lug) (Att : 20, Def : 5, Soin : 5). - Plume de Phénix (Att : 7, Def : 7, Soin : 6). Patronus : Une colombe.

1. Votre Personnage



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Atout(s) (… /15) :

- Voyant 10 pts. ( Vous jugez ça comme un atout, mais honnêtement, c’est assez affreux. Je ne me rappelle jamais mes moments « visions ». On m’a juste dit que je prenais une voix extrêmement flippante et que je racontais des choses. Des choses qui se reproduisent toujours. Ca ne m’est pas arrivé beaucoup de fois, allez, quatre aux maximum, mais j’ai bien effrayé les gens autour de moi…)

- Ambidextre 3pts. ( C’est ainsi. Au départ, j’étais gauchère, mais ma mère était très supertitieuse et m’interdisait de me servir de cette main maudite à la maison. Donc, à l’école, ma maîtresse me laissait écrire à gauche, et à la maison, j’étais du côté droit. Au fil des ans, j’ai appris à maîtriser parfaitement les deux mains pour tous genre d’activités, et c’est assez pratique lors de duels, et très déstabilisant pour le sorcier en face lorsque je change de main pour ma baguette magique…)


Handicap(s) (… /15) :

- Maniaco-dépressif 2 pts. ( C’est plus fort que moi, il y a des moments de grosse anxiété où je dois m’occuper, faire quelque chose de mes mains. Quand e ne tourne pas inutilement en rond, je cherche quelque chose de plus intelligent, mais sinon, je ne peux pas rester assise deux minutes quand je fais une crise. Heureusement, ça m’arrive moins souvent avec le temps…)

- Phobie 4 pts. Du noir… ( Je n’ai jamais supporté le noir. C’est idiot et psychologique. On m’a dit des centaines de fois « Mais que veux-tu qu’il t’arrive ? Si tu ne vois pas tes ennemis, ils ne te verront pas non plus. Le noir est au contraire lieu de sûreté, non ? » Non, non, non, mille fois non ! Je tremble comme une feuille et ne supporte pas l’absence de lumière. Je dois voir un minimum autour de moi, reconnaître toutes les ombres. Je n’ai plus quatre ans mais je suis terrifiée, par la guerre, par ces fous, et donc pas le noir…)

- Impulsif 1 pt. ( A qui n’est jamais arrivé une réaction spontanée, irréfléchie ? Ca va avec l’instabilité, je suppose. Je réagis comme ça et réfléchis aux conséquences après coup. Heureusement pour moi, j’agis la plupart du temps comme il faut. J’évite de faire des bêtises trop énorme, quand même…)

- Instable 1 pt.( Instable, lunatique, imprévisible… Oui, ça me correspond tout à fait. Il suffit de rien pour m’émerveille ou, au contraire, m’agacer. Je change d’avis, de raisonnement, d’humeur très facilement. C’est parfois déstabilisant ou ennuyeux pour la personne en face, mais je suis juste ma propre logique.)

- Loyale 4 pts. ( La loyauté est essentielle pour moi. On peut considérer ça comme un défaut autant qu’une qualité, sachant que mes amis savent qu’ils pourront toujous compter sur moi… Mais je n’accorde pas cette loyauté qu’en connaissant parfaitement quelqu’un. Et je suis loyale envers moi-même, surtout, je n’abandonne jamais un projet ou une idée. Mais ça vire un peu dans l’entêtement… )

- Anorexique 1pt. (Autrefois, et à présent, plus maigre qu’anorexique. Je ne mange pas beaucoup mais j’essaie de ne pas ressembler à nouveau à un squelette sur patte. Je préfère qu’on me qualifie de mince qu’anorexique.)




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Histoire & Famille


Tout a commencé il y a dix sept ans et neuf mois environ. Melinda Berry, dans la salle de bain depuis dix bonnes minutes, venait de lâcher le test et de bousculer la poubelle à côté, qui tomba dans un bruit assourdissant. Elle tremblait tellement qu’elle ne s’aperçut pas immédiatement du vacarme produit. En fait, elle n’en eut conscience que quand la voix de son fiancé s’éleva derrière la porte :

« Mel, tout va bien ? »

Elle ne répondit pas, replaçant la poubelle à sa place, attendit qu’il parte. Ce qu’il finit bien évidemment par faire, habitué à ses maladresses depuis trois ans déjà. Trois ans. Elle avait aujourd’hui vingt-et-un an et n’avait pas du tout prévu de tomber enceinte si tôt. En fait, elle n’avait pas prévu de tomber enceinte du tout, et elle ne savait pas si la nouvelle était réjouissante ou catastrophique. Elle jeta le test dans la poubelle, encore toute bouleversée. Elle jeta un dentifrice encore à moitié plein, des mouchoirs qu’elle froissa, des tas de trucs inutiles dans la poubelle pour être sûre qu’il ne s’apercevrait de rien. Il ne fallait pas le dire. C’était trop tôt. Elle devait d’abord comprendre elle-même ce qui lui arrivait…

**

- Alors, le travail ?
- Mmh. Je cherche encore cet ancien partisan de Tu-sais-Qui. Je trouve ça assez inutile, sachant que je ne crois pas du tout à un éventuel retour. Ils ne sont plus dangereux, juste désespérés. Askaban les achève, mais ils sont déjà pas mal abîmés. Je ne pense pas qu’ils soient encore dangereux, mais tu sais, pour ces familles détruites, ces gens innocents tués… Mon métier est encore utile. Je sais que tu désapprouves. Mais je trouve que c’est juste. Simplement juste.

Non. Tout était injuste. L’homme en noir, ce matin de novembre. Sa voix qui se voulait rassurante, qui tremblait pourtant un peu. L’annonce. Le mangemort retrouvé. Pris de folie. Les éclairs verts qui avaient jaillis, partout. Les corps qui étaient tombés. Dont le sien, celui de Mr Berry, de l’homme qu’elle aimait... Non, non, c’était impossible.
Elle était allongée sur le canapé du salon, l’homme lui avait pris la main et tentait vainement de la réconforter. Mais la voix de cet homme, aussi chaleureuse soit-elle, était lointaine, lointaine. Comme un songe. Ou plutôt un cauchemar. Elle voulait s’éveiller, maintenant, maintenant ! Mais rien. Juste le monde qui s’écroulait. L’homme avait arrêté de parler et la dévisageait. Elle n’avait pas réagi. Pas du tout. Elle s’était allongée, n’avait rien dit, versé aucun larme, encore sous le choc. Elle n’y croyait pas. Ne voulait pas y croire. Voir le corps, toucher une jour chaude, sentir un souffle infime, voir les yeux verts de son homme s’ouvrir et lui dire que c’était une simple et stupide plaisanterie de très mauvais goût. Mais l’homme avait cette mine sombre, ces vêtements noirs, ces cernes sous les yeux… Peu à peu, la réalité s’imposait à elle, aussi tranchante qu’une lame de guillotine.

- Je suis enceinte. Je savais que j’aurais dû lui dire... Je le savais, je ne lui ai rien dit… Rien du tout… Je n’osais pas… Et maintenant, maintenant, c’est trop tard.

Elle le fixa un instant, perdue, victime d’une douleur soudaine, qui semblait enfler en elle, grossir, exploser. Son cœur éclatait. Et elle aussi, elle éclatait. En sanglots.

**

Témoignages ;
Sa mère ; « Il était gaucher, blond, aux yeux verts. Il avait ce sourire constant sur le visage, cette douceur apaisante dans la voix, cet air curieux et jaloux.
Elle écrit de la main gauche, a cette même chevelure de blé, ce même regard vert, ce même sourire inépuisable planté sur ce petit minois, cette même légèreté enfantine, cette expression sur le visage quand elle pose des questions et que je n’y réponds pas. Elle s’appelle Loeva, parce qu’il m’a un jour dit qu’il adorait ce prénom.
Il voulait une fille, il en a une, mais il n’est plus là pour la voir. Elle lui ressemble tant. Trop. Ça me fait juste mal de la voir, un mal de chien, malsain, vicieux, terriblement douloureux. Alors je lui attache les cheveux pour ne pas trop les voir, j’évite son regard, je l’oblige à écrire de la main droite. Quel genre de mère suis-je ? Je ne peux pas vivre sans lui, c’est tout simple. Mais je dois vivre pour lui. Alors je vis. Comme je peux. En vérité, je ne vis pas, j’existe, je survis. Je fume, je bois. J’ai tellement honte de ce que je suis devenu que je ne peux plus faire marche arrière pour affronter la réalité. J’ai tellement honte. Elle est tellement différente de moi. Tellement courageuse. »

Maîtresse de CM1 ; « Elle n’écoute rien en classe, une vraie tête à claque ! J’ai beau donner rendez-vous à sa mère, celle-ci ne daigne venir. Alors je punis cette enfant, mais cela ne la freine sûrement pas. Elle n’est jamais punie par ses parents, ça, c’est certain ! Il faut bien quelqu’un pour le faire… Ah, mais elle mignonne, quand elle veut. Un peu étrange et folle sur les bords. L’autre jour, tiens, des élèves en pleurs sont venus se plaindre. Elle aurait annoncé un terrible accident de voiture ( très ensanglanté, d’après le détails) avec une voix très grave. Je l’ai punie, et elle a juré n’avoir jamais parlé à ces élèves. Mais ils étaient trois et elle toute seule. Trois élèves sages et une élève dissipée. Je n’avais pas vraiment l’option du doute… Et puis, ce matin, j’ai reçu un coup de téléphone. Un terrible accident, à deux rues d’ici. Une petite de l’école est morte, renversée par une voiture, et je l’ai annoncé à la classe, désolée. Loeva m’a regardée avec un air de défi. Mais elle a sept ans, et je connais bien les enfants. Je mettrais ma main à couper qu’elle était en vérité terrifiée et bouleversée. On ne l’a pas revue de la journée, elle s’est enfuie de l’école. Sa mère nous a appelé pour nous dire qu’elle était rentrée en pleurant chez elle. Cette affaire m’a troublée également, mais je n’en ai pas touché un mot à sa mère. »

Une ancienne camarade de classe ; « Loeva était gentille, mais on l’évitait. Elle était assez strange, et tout l’monde le savait. Pendant les récrés, elle jouait à la balançoire solo, et juré que je l’ai vue plusieurs fois rester suspendue dans les airs sans que la balançoire retombe… Ça défie les lois de la physique et tout ça – j’y connais que dalle mais je sais que ça c’pas tout à fait normal- et c’est trop délirant, mais j’suis pas tout à fait folle, j’sais c’que j’dis. Sans compter qu’elle avait prévu la mort de ma meilleure amie deux semaines avant qu’ça arrive. Et pis, à l’âge de onze ans, elle a complètement disparu d’la population. Ça m’arrive d’la recroiser parfois vers Noël, mais elle m’ignore complètement. J’habite pas loin de chez elle, et je l’ai déjà entendue se fâcher avec sa mère depuis ma maison… Et elle a de la voix… »

J'ai de la voix. Pour crier. Pour chanter. Vous savez, enfermée dans une maison avec comme seule compagnie une mère moldue et dépressive, il faut trouver de quoi s'occuper. Chanter, dessiner, je connais. J'étais surtout une fana de lecture... Et je me débrouille au piano... Le piano. J'ai tout un passé avec le piano. J'allais souvent à la bibliothèque de ma ville. ( Si vous vous demandez laquelle c'est, sachez que c'est un coin paumé pas trop loin de Londres.) J'empruntais plein de livres et passais mon temps à en dévorer, j'y passais parfois mes nuits. C'était ce qui me maintenait la tête à la surface, vous savez, ce petit bonheur qui vous fait espérer et vous aide à vivre un peu mieux tous les jours, ce qui vous apporte espoir, joies et peines. Mes expériences passées, je les ai lues sans les livres. Je connaissais l'effet du chagrin d'amour avant de tomber amoureuse, les noms d'auteurs connus et leurs dates de publications mieux que mes instituteurs. Je sautais à la bibliothèque dès que je sortais de l'école et ne sortait qu'à la fermeture. Ma mère ne s'est jamais inquiétée du pourquoi je revenais si tard, tant que je ramenais de bonnes notes.

Ce fut, je crois, au mois de mai, alors que les oiseaux vous réveillent le matin, que l'hiver sombre est derrière vous, que les fleurs reviennent et vous redonnent le sourire oublié dans le froid. Oui, vers cette époque... Je le rencontrai. Oh, je vois vos yeux s'agrandirent de surprise - elle va rencontrer l'amour de sa vie!- ehhh... Non. Désolée de vous décevoir, en vérité, je parle d'un vieux bonhomme d'environ quatre-vingt ans. Un papi aux cheveux aussi blanc que la lune, au regard aussi vert que le feuillage tout neuf qui naissait à l'extérieur. Un pianiste. Je l'entendis pour la première fois jouer alors que je lisais tranquillement un bouquin poussiéreux, assise sur un des fauteuils confortables rouge vif de la bibliothèque.
A l'étage, il y avait des salles de concert, et une vieille pièce vide avec un piano. Je le savais parce que j'avais entendu les gens en parler. Je n'étais jamais montée. Mais là, là, entendre cette mélodie m'a éveillée, emportée. Je me suis levée sans réfléchir, je suis montée le plus vite possible avant que le morceau ne soit fini, et j'ai vu le vieil homme. Je n'avais jamais vu quelqu'un jouer de piano, je n'avais jamais essayé, j'étais terrifiée, émue, bouleversée... Et il s'est arrêté de jouer. Brusquement. Il s'est levé et il est parti. Chaque soir, je l'écoutais en cachette, et ce quelque chose en moi remuait, cette envie de m'assoir devant le piano, de laisser glisser mes doigts sur le clavier, et d'entendre raisonner une mélodie selon ma volonté. Jusqu'à fin juin, je l'écoutais chaque soir. Et puis un jour, il ne vînt plus.
Je m'approchais alors du piano. Le silence était total, mais si je jouais, je savais que la bibliothèque entière entendrait mes erreurs. Tant pis. Je m'assis, hésitante, et un de mes doigts tremblants frôla une touche blanche. Un son jaillit, fort, magique. Je sursautais, surprise par le volume que ce son prenait dans la pièce, de son ampleur.
Et puis, tout doucement, j'essayais une touche noire, puis une autre. Je tentais d'imiter la rapidité et la mélodie de l'homme que j'avais entendu, ce qui eut un effet assez désastreux. Peu fière du résultat, je tentais autre chose, puis autre chose, sans entendre l'arrivée retardataire du pianiste.

- C'est extrêmement laid, tu en es consciente?

Cette colère dans la voix me fit perdre mes moyens. Je fis volte-face et vis cette grimace sur ce visage ridé. La violence de cette image s'imposa brutalement à moi et... Et je sursautais, l'unique vitre de l'unique fenêtre de la pièce ayant explosé, reflet exact de ce que je ressentais. Je fusillais l'homme du regard avant de le bousculer - comme un enfant de neuf ans peut bousculer un adulte- et de partir.
Je ne revins à la bibliothèque qu'un mois plus tard, après avoir fréquenté pendant un moment le seul magasin de piano de la ville, sans aller à l'école, pour m'entraîner, m'entraîner, m'entraîner toute la journée. Le vendeur m'ayant prise en pitié m'avait appris quelques trucs.
Je revins, m'arrêtais sur le seuil. L'homme me dévisagea. Il me reconnaissait, ou du moins il avait intérêt.
Je lui fis signe de me laisser la place, ce qu'il fit volontiers. Je posais une partition sur le piano - je ne savais pas du tout lire les notes inscrites sur la portée- et commençais à jouer un morceau - pas du tout celui écrit sur la partition. Je mis mon énergie, mon courage, ma volonté de réussir dans ce morceau, sans prendre conscience que les pages des partitions du livre se tournaient d'elles-même.
Le morceau terminé, une lueur de défi dans les yeux, je lui adressais un regard.

- J'étais certain que tu reviendrais. Après t'être entraînée. Tu as progressé... Et tu es bien la personne que je croyais. Berry, n'est-ce pas?
- Hein?
- Les pages de la partition se sont tournées, pile après le nombre de pulsations qu'il fallait, alors que ce n'était pas le même morceau. Elles se sont tournées toutes seules. Comme ça, pfiu ! Tu es consciente que n'importe qui n'est pas capable de faire ça, n'est-ce pas?
- Euuh, j'ai pas vu les pages se tourner.
- J'ai vu les pages se tourner comme la fenêtre a explosé la dernière fois. Tu es une sorcière, petite. Comme ton père.
Je ne relevais pas le "petite", trop intéressée par le "comme ton père."

Cet homme avait connu mon père. Il me parla de lui, un peu tous les jours, m'apprit à jouer du piano, m'apprit à aimer la musique et mon père que je ne connaissais pas. Il avait des yeux verts, alors il était comme le papa que je n'avais pas eu. Et puis je reçus la lettre de Poudlard, comme il l'avait prévu. J'étais heureuse, trop heureuse de mon départ pour songer à mon adieu avec le vieil homme.
J'y pensais dans le train. Ce fut la dernière fois que je pensais à lui avant longtemps. Découvrir le monde magique me bouleversa et m'émerveilla trop pour penser encore à lui. Ce fut donc honteuse, à treize ans ( on dit que treize porte malheur, mais, en tant que née gauchère, je n'y croyais pas. Habituellement...) que je revins dans cette vieille bibliothèque. Je reconnaissais tout, mais il y manquait ce quelque chose qui avait fait son charme... Cette mélodie. Cette joie qui se respirait autrefois. Je montais immédiatement, trouvant un piano poussiéreux, la vitre toujours pas réparée, et le silence, lourd, profond, inquiétant.

- Il ne t'a jamais oubliée, lui.

Je fis volte-face. Ce lieu me prenait toujours pas surprise. La bibliothécaire, un peu vieillie, le visage neutre, le regard perdu au loin, comme si elle ne me voyait pas.

- Il est mort il y a deux mois. Chaque jour, il regardait à la fenêtre en espérant y voir une chouette s'y engouffrer. Chaque vacances il pensait te voir dans le village. Et il t'as vue. Tu ne l'as peut-être pas remarqué, toi. Tu l'as oublié.

Elle avait un ton accusateur, une intonation violente, et chacun de ses mots me faisaient mal. Il était mort. Il m'avait attendue. Il m'en avait voulu ces trois dernières années. La femme nous laissa seule, moi et mes regrets...

**

Seize ans. En face d'un piano depuis la première fois depuis longtemps. Je joue, je joue pour lui, pour m'excuser. Je ne sais pas s'il m'entend, mais je lui demande mon pardon. Et puis l'émotion me submerge, je donne un coup de poing violent sur le clavier, qui produit un son brusque, -" extrêmement laid "-, je m'effondre, pleure, avale la poussière, tousse, crache, pleure de nouveau, tape sur le clavier, jure, injure, crie, crie de nouveau, pleure, tousse, encore et encore.

**

Je n'ai plus jamais touché à un piano. Mais lors de mes crises d'angoisse, je pianote encore la chanson que je lui avais jouée lorsque les pages s'étaient tournées seules... Et j'ai tellement mal en y repensant. Ma mère ne me parlant jamais de mon père, il était la seule personne avec qui je pouvais parler. Je ne m'entends pas très bien avec ma mère, et quand on se parle, c'est pour se disputer...
J'ai des amis, bien sûr... Mais personne, personne n'a jamais su à part cette bibliothécaire qui m'en veut tant que je connaissais cet homme.



Physique & Caractère


« Le portrait craché de sa mère à son âge. »
Oui, juste à son âge alors. Je ne compte pas finir avec un visage marqué si rapidement, de voir mes yeux soulignés de cernes violettes, conséquence de nuits blanche, ni d’avoir la dentition abîmée par la cigarette, ou le regard lointain, perdu au beau milieu de nulle part. Non, je serais plus forte qu’elle, je me le suis promis. Je suis déjà plus forte mentalement. Bien sûr, j’ai eu aussi des périodes difficiles, j’ai été anorexique il y a quelques années, et, si j’ai pris plusieurs kilos, je ne suis toujours pas très épaisse. Juste mince. Heureusement, la mode va dans ce sens et je n’ai pas d’excuse à inventer. Je suis très mauvaise menteuse. L’idée d’avoir des tuyaux reliés à mon bras me terrifie trop, et je déteste vomir plus que personne, alors je mange. Je fais du mieux que je peux pour rester forte. Je me suis imposé cette loi dès l’âge de six ans. Évidemment, il y a ces choses irréversibles de la vie, ces peurs, ces tics, ces trucs idiots qui arrivent sans prévenir qui gâchent l'idée du héros que vous voulez être. Mais au fond, on est un héros de vivre avec...

Il fallait que je sois forte et que je reste moi-même sans céder devant les atrocités que m’offrait ce qu’on appelle la vie. Je ne peux pas en vouloir à ma mère. Mais j’espère que je ne lui ressemblerais pas trop. En vérité, à part notre visage fin, notre nez un petit peu trop long d’après moi, nos dents à peu près alignées et blanches – elles ne le sont pas restées longtemps pour elle, je vous l’accorde-, nous n’avons pas grand-chose en commun. Je ne connais pas mon père, mais elle m’a dit que je tenais mes yeux verts de lui. Ils sont verts, mais pas ce vert qui pète à la Potter, quelque chose de plus doux, plus marron, plus… naturel. J’ai toujours envié les descriptions des bouquins, mais, honnêtement, qui a déjà croisé quelqu’un avec des yeux émeraudes ? Non, ça ne court pas les rues. Alors j’ai des yeux verts, oui, mais voilà.

J’ai aussi la chevelure de mon père. En effet, en voyant ma mère brune aux yeux bleus et moi blonde aux yeux verts… Je suis sûre que vous êtes aussi sceptiques que moi, il faut chercher la ressemblance. Mais elle existe, toute petite mais bien là. Je me rappelle encore de l’époque où le premier de la classe avait fait une blague comme quoi les blondes étaient idiotes d’après son père. Je me rappelle surtout de son expression en voyant que j’avais de meilleures notes que lui. Je me débrouille en classe, mais ne m’imaginez pas en tant que Serdaigle. En vérité, c’est un miracle que j’aie de bonnes notes parce que sérieusement, demandez aux gens autour de moi, je préfère bien m’amuser. Ce n’était pas vraiment le cas avant, où le travail était le seul réconfort que j’avais, le soir à la maison, ma seule occupation.
Je suis d’une curiosité maladive – c’est parfois gênant d’avoir affaire à moi, alors je fais de mon mieux pour ne pas poser de questions indiscrètes. Mais comme je suis quelqu’un d’impulsif, il me suffit d’imaginer une question pour qu’elle s’échappe de mes lèvres sans que je ne l’aie voulu. Revenons sur ma curiosité et mes cours ; j’adore découvrir de nouvelles parties de Poudlard et ne pas suivre le couvre-feu pour examiner de nouveaux recoins, découvrir de nouveaux passages secrets. C’est encore plus amusant lorsque c’est interdit ! Donc quand vous me voyez travailler… C’est en colle. Mmh. Pas de commentaire sur ça. Et je n’aime pas parler de moi. J’aime en savoir sur les autres mais ils n’ont pas à en savoir trop sur moi. Mon prénom est suffisant, non ? C’est pour ça que je me tais, j’en ai déjà dit assez.




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2. Vous

Votre Pseudo - PUF : Laïma
Comment avez-vous connu HP RPG ? Je cherchais un forum qui corresponde à ce que je voulais, et tadam !
Votre niveau en RP : Correct, je pense.
Avez-vous lus le règlement ? Donnez le code de Validation : OKFANY ( J’adore le « Ce code nous prouvera que vous avez au moins survolé le règlement ».)
J'accepte que mon personnage soit intégré dans l'Histoire d'Harry Potter RPG™ et qu'en cas de non-activité de ma part il soit repris par un(e) autre joueur (joueuse) : OUI [] NON [x]

Autre : /

[Expérience]

(c) Lux Aeterna

Personne qui représentera votre personnage :Dianna Agron. Nom : Berry Prénom : Loeva Celeste. Date de naissance : 4 juin. Groupe : Sorcière. Camp : Ordre du Phénix. Rang : Elève de dernière année. Maison souhaitée/Maison d'appartenance: Poufsouffle. [color] Baguette : ... (ATT : ... | DEF : ... | SOIN : ...) Ajonc, chemins menants à un but (lié au dieu celte Lug) (Att : 20, Def : 5, Soin : 5). - Plume de Phénix (Att : 7, Def : 7, Soin : 6). Patronus : Une colombe.

1. Votre Personnage



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Atout(s) (… /15) :

- Voyant 10 pts. ( Vous jugez ça comme un atout, mais honnêtement, c’est assez affreux. Je ne me rappelle jamais mes moments « visions ». On m’a juste dit que je prenais une voix extrêmement flippante et que je racontais des choses. Des choses qui se reproduisent toujours. Ca ne m’est pas arrivé beaucoup de fois, allez, quatre aux maximum, mais j’ai bien effrayé les gens autour de moi…)

- Ambidextre 3pts. ( C’est ainsi. Au départ, j’étais gauchère, mais ma mère était très supertitieuse et m’interdisait de me servir de cette main maudite à la maison. Donc, à l’école, ma maîtresse me laissait écrire à gauche, et à la maison, j’étais du côté droit. Au fil des ans, j’ai appris à maîtriser parfaitement les deux mains pour tous genre d’activités, et c’est assez pratique lors de duels, et très déstabilisant pour le sorcier en face lorsque je change de main pour ma baguette magique…)


Handicap(s) (… /15) :

- Maniaco-dépressif 2 pts. ( C’est plus fort que moi, il y a des moments de grosse anxiété où je dois m’occuper, faire quelque chose de mes mains. Quand e ne tourne pas inutilement en rond, je cherche quelque chose de plus intelligent, mais sinon, je ne peux pas rester assise deux minutes quand je fais une crise. Heureusement, ça m’arrive moins souvent avec le temps…)

- Phobie 4 pts. Du noir… ( Je n’ai jamais supporté le noir. C’est idiot et psychologique. On m’a dit des centaines de fois « Mais que veux-tu qu’il t’arrive ? Si tu ne vois pas tes ennemis, ils ne te verront pas non plus. Le noir est au contraire lieu de sûreté, non ? » Non, non, non, mille fois non ! Je tremble comme une feuille et ne supporte pas l’absence de lumière. Je dois voir un minimum autour de moi, reconnaître toutes les ombres. Je n’ai plus quatre ans mais je suis terrifiée, par la guerre, par ces fous, et donc pas le noir…)

- Impulsif 1 pt. ( A qui n’est jamais arrivé une réaction spontanée, irréfléchie ? Ca va avec l’instabilité, je suppose. Je réagis comme ça et réfléchis aux conséquences après coup. Heureusement pour moi, j’agis la plupart du temps comme il faut. J’évite de faire des bêtises trop énorme, quand même…)

- Instable 1 pt.( Instable, lunatique, imprévisible… Oui, ça me correspond tout à fait. Il suffit de rien pour m’émerveille ou, au contraire, m’agacer. Je change d’avis, de raisonnement, d’humeur très facilement. C’est parfois déstabilisant ou ennuyeux pour la personne en face, mais je suis juste ma propre logique.)

- Loyale 4 pts. ( La loyauté est essentielle pour moi. On peut considérer ça comme un défaut autant qu’une qualité, sachant que mes amis savent qu’ils pourront toujous compter sur moi… Mais je n’accorde pas cette loyauté qu’en connaissant parfaitement quelqu’un. Et je suis loyale envers moi-même, surtout, je n’abandonne jamais un projet ou une idée. Mais ça vire un peu dans l’entêtement… )

- Anorexique 1pt. (Autrefois, et à présent, plus maigre qu’anorexique. Je ne mange pas beaucoup mais j’essaie de ne pas ressembler à nouveau à un squelette sur patte. Je préfère qu’on me qualifie de mince qu’anorexique.)




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Histoire & Famille


Tout a commencé il y a dix sept ans et neuf mois environ. Melinda Berry, dans la salle de bain depuis dix bonnes minutes, venait de lâcher le test et de bousculer la poubelle à côté, qui tomba dans un bruit assourdissant. Elle tremblait tellement qu’elle ne s’aperçut pas immédiatement du vacarme produit. En fait, elle n’en eut conscience que quand la voix de son fiancé s’éleva derrière la porte :

« Mel, tout va bien ? »

Elle ne répondit pas, replaçant la poubelle à sa place, attendit qu’il parte. Ce qu’il finit bien évidemment par faire, habitué à ses maladresses depuis trois ans déjà. Trois ans. Elle avait aujourd’hui vingt-et-un an et n’avait pas du tout prévu de tomber enceinte si tôt. En fait, elle n’avait pas prévu de tomber enceinte du tout, et elle ne savait pas si la nouvelle était réjouissante ou catastrophique. Elle jeta le test dans la poubelle, encore toute bouleversée. Elle jeta un dentifrice encore à moitié plein, des mouchoirs qu’elle froissa, des tas de trucs inutiles dans la poubelle pour être sûre qu’il ne s’apercevrait de rien. Il ne fallait pas le dire. C’était trop tôt. Elle devait d’abord comprendre elle-même ce qui lui arrivait…

**

- Alors, le travail ?
- Mmh. Je cherche encore cet ancien partisan de Tu-sais-Qui. Je trouve ça assez inutile, sachant que je ne crois pas du tout à un éventuel retour. Ils ne sont plus dangereux, juste désespérés. Askaban les achève, mais ils sont déjà pas mal abîmés. Je ne pense pas qu’ils soient encore dangereux, mais tu sais, pour ces familles détruites, ces gens innocents tués… Mon métier est encore utile. Je sais que tu désapprouves. Mais je trouve que c’est juste. Simplement juste.

Non. Tout était injuste. L’homme en noir, ce matin de novembre. Sa voix qui se voulait rassurante, qui tremblait pourtant un peu. L’annonce. Le mangemort retrouvé. Pris de folie. Les éclairs verts qui avaient jaillis, partout. Les corps qui étaient tombés. Dont le sien, celui de Mr Berry, de l’homme qu’elle aimait... Non, non, c’était impossible.
Elle était allongée sur le canapé du salon, l’homme lui avait pris la main et tentait vainement de la réconforter. Mais la voix de cet homme, aussi chaleureuse soit-elle, était lointaine, lointaine. Comme un songe. Ou plutôt un cauchemar. Elle voulait s’éveiller, maintenant, maintenant ! Mais rien. Juste le monde qui s’écroulait. L’homme avait arrêté de parler et la dévisageait. Elle n’avait pas réagi. Pas du tout. Elle s’était allongée, n’avait rien dit, versé aucun larme, encore sous le choc. Elle n’y croyait pas. Ne voulait pas y croire. Voir le corps, toucher une jour chaude, sentir un souffle infime, voir les yeux verts de son homme s’ouvrir et lui dire que c’était une simple et stupide plaisanterie de très mauvais goût. Mais l’homme avait cette mine sombre, ces vêtements noirs, ces cernes sous les yeux… Peu à peu, la réalité s’imposait à elle, aussi tranchante qu’une lame de guillotine.

- Je suis enceinte. Je savais que j’aurais dû lui dire... Je le savais, je ne lui ai rien dit… Rien du tout… Je n’osais pas… Et maintenant, maintenant, c’est trop tard.

Elle le fixa un instant, perdue, victime d’une douleur soudaine, qui semblait enfler en elle, grossir, exploser. Son cœur éclatait. Et elle aussi, elle éclatait. En sanglots.

**

Témoignages ;
Sa mère ; « Il était gaucher, blond, aux yeux verts. Il avait ce sourire constant sur le visage, cette douceur apaisante dans la voix, cet air curieux et jaloux.
Elle écrit de la main gauche, a cette même chevelure de blé, ce même regard vert, ce même sourire inépuisable planté sur ce petit minois, cette même légèreté enfantine, cette expression sur le visage quand elle pose des questions et que je n’y réponds pas. Elle s’appelle Loeva, parce qu’il m’a un jour dit qu’il adorait ce prénom.
Il voulait une fille, il en a une, mais il n’est plus là pour la voir. Elle lui ressemble tant. Trop. Ça me fait juste mal de la voir, un mal de chien, malsain, vicieux, terriblement douloureux. Alors je lui attache les cheveux pour ne pas trop les voir, j’évite son regard, je l’oblige à écrire de la main droite. Quel genre de mère suis-je ? Je ne peux pas vivre sans lui, c’est tout simple. Mais je dois vivre pour lui. Alors je vis. Comme je peux. En vérité, je ne vis pas, j’existe, je survis. Je fume, je bois. J’ai tellement honte de ce que je suis devenu que je ne peux plus faire marche arrière pour affronter la réalité. J’ai tellement honte. Elle est tellement différente de moi. Tellement courageuse. »

Maîtresse de CM1 ; « Elle n’écoute rien en classe, une vraie tête à claque ! J’ai beau donner rendez-vous à sa mère, celle-ci ne daigne venir. Alors je punis cette enfant, mais cela ne la freine sûrement pas. Elle n’est jamais punie par ses parents, ça, c’est certain ! Il faut bien quelqu’un pour le faire… Ah, mais elle mignonne, quand elle veut. Un peu étrange et folle sur les bords. L’autre jour, tiens, des élèves en pleurs sont venus se plaindre. Elle aurait annoncé un terrible accident de voiture ( très ensanglanté, d’après le détails) avec une voix très grave. Je l’ai punie, et elle a juré n’avoir jamais parlé à ces élèves. Mais ils étaient trois et elle toute seule. Trois élèves sages et une élève dissipée. Je n’avais pas vraiment l’option du doute… Et puis, ce matin, j’ai reçu un coup de téléphone. Un terrible accident, à deux rues d’ici. Une petite de l’école est morte, renversée par une voiture, et je l’ai annoncé à la classe, désolée. Loeva m’a regardée avec un air de défi. Mais elle a sept ans, et je connais bien les enfants. Je mettrais ma main à couper qu’elle était en vérité terrifiée et bouleversée. On ne l’a pas revue de la journée, elle s’est enfuie de l’école. Sa mère nous a appelé pour nous dire qu’elle était rentrée en pleurant chez elle. Cette affaire m’a troublée également, mais je n’en ai pas touché un mot à sa mère. »

Une ancienne camarade de classe ; « Loeva était gentille, mais on l’évitait. Elle était assez strange, et tout l’monde le savait. Pendant les récrés, elle jouait à la balançoire solo, et juré que je l’ai vue plusieurs fois rester suspendue dans les airs sans que la balançoire retombe… Ça défie les lois de la physique et tout ça – j’y connais que dalle mais je sais que ça c’pas tout à fait normal- et c’est trop délirant, mais j’suis pas tout à fait folle, j’sais c’que j’dis. Sans compter qu’elle avait prévu la mort de ma meilleure amie deux semaines avant qu’ça arrive. Et pis, à l’âge de onze ans, elle a complètement disparu d’la population. Ça m’arrive d’la recroiser parfois vers Noël, mais elle m’ignore complètement. J’habite pas loin de chez elle, et je l’ai déjà entendue se fâcher avec sa mère depuis ma maison… Et elle a de la voix… »

J'ai de la voix. Pour crier. Pour chanter. Vous savez, enfermée dans une maison avec comme seule compagnie une mère moldue et dépressive, il faut trouver de quoi s'occuper. Chanter, dessiner, je connais. J'étais surtout une fana de lecture... Et je me débrouille au piano... Le piano. J'ai tout un passé avec le piano. J'allais souvent à la bibliothèque de ma ville. ( Si vous vous demandez laquelle c'est, sachez que c'est un coin paumé pas trop loin de Londres.) J'empruntais plein de livres et passais mon temps à en dévorer, j'y passais parfois mes nuits. C'était ce qui me maintenait la tête à la surface, vous savez, ce petit bonheur qui vous fait espérer et vous aide à vivre un peu mieux tous les jours, ce qui vous apporte espoir, joies et peines. Mes expériences passées, je les ai lues sans les livres. Je connaissais l'effet du chagrin d'amour avant de tomber amoureuse, les noms d'auteurs connus et leurs dates de publications mieux que mes instituteurs. Je sautais à la bibliothèque dès que je sortais de l'école et ne sortait qu'à la fermeture. Ma mère ne s'est jamais inquiétée du pourquoi je revenais si tard, tant que je ramenais de bonnes notes.

Ce fut, je crois, au mois de mai, alors que les oiseaux vous réveillent le matin, que l'hiver sombre est derrière vous, que les fleurs reviennent et vous redonnent le sourire oublié dans le froid. Oui, vers cette époque... Je le rencontrai. Oh, je vois vos yeux s'agrandirent de surprise - elle va rencontrer l'amour de sa vie!- ehhh... Non. Désolée de vous décevoir, en vérité, je parle d'un vieux bonhomme d'environ quatre-vingt ans. Un papi aux cheveux aussi blanc que la lune, au regard aussi vert que le feuillage tout neuf qui naissait à l'extérieur. Un pianiste. Je l'entendis pour la première fois jouer alors que je lisais tranquillement un bouquin poussiéreux, assise sur un des fauteuils confortables rouge vif de la bibliothèque.
A l'étage, il y avait des salles de concert, et une vieille pièce vide avec un piano. Je le savais parce que j'avais entendu les gens en parler. Je n'étais jamais montée. Mais là, là, entendre cette mélodie m'a éveillée, emportée. Je me suis levée sans réfléchir, je suis montée le plus vite possible avant que le morceau ne soit fini, et j'ai vu le vieil homme. Je n'avais jamais vu quelqu'un jouer de piano, je n'avais jamais essayé, j'étais terrifiée, émue, bouleversée... Et il s'est arrêté de jouer. Brusquement. Il s'est levé et il est parti. Chaque soir, je l'écoutais en cachette, et ce quelque chose en moi remuait, cette envie de m'assoir devant le piano, de laisser glisser mes doigts sur le clavier, et d'entendre raisonner une mélodie selon ma volonté. Jusqu'à fin juin, je l'écoutais chaque soir. Et puis un jour, il ne vînt plus.
Je m'approchais alors du piano. Le silence était total, mais si je jouais, je savais que la bibliothèque entière entendrait mes erreurs. Tant pis. Je m'assis, hésitante, et un de mes doigts tremblants frôla une touche blanche. Un son jaillit, fort, magique. Je sursautais, surprise par le volume que ce son prenait dans la pièce, de son ampleur.
Et puis, tout doucement, j'essayais une touche noire, puis une autre. Je tentais d'imiter la rapidité et la mélodie de l'homme que j'avais entendu, ce qui eut un effet assez désastreux. Peu fière du résultat, je tentais autre chose, puis autre chose, sans entendre l'arrivée retardataire du pianiste.

- C'est extrêmement laid, tu en es consciente?

Cette colère dans la voix me fit perdre mes moyens. Je fis volte-face et vis cette grimace sur ce visage ridé. La violence de cette image s'imposa brutalement à moi et... Et je sursautais, l'unique vitre de l'unique fenêtre de la pièce ayant explosé, reflet exact de ce que je ressentais. Je fusillais l'homme du regard avant de le bousculer - comme un enfant de neuf ans peut bousculer un adulte- et de partir.
Je ne revins à la bibliothèque qu'un mois plus tard, après avoir fréquenté pendant un moment le seul magasin de piano de la ville, sans aller à l'école, pour m'entraîner, m'entraîner, m'entraîner toute la journée. Le vendeur m'ayant prise en pitié m'avait appris quelques trucs.
Je revins, m'arrêtais sur le seuil. L'homme me dévisagea. Il me reconnaissait, ou du moins il avait intérêt.
Je lui fis signe de me laisser la place, ce qu'il fit volontiers. Je posais une partition sur le piano - je ne savais pas du tout lire les notes inscrites sur la portée- et commençais à jouer un morceau - pas du tout celui écrit sur la partition. Je mis mon énergie, mon courage, ma volonté de réussir dans ce morceau, sans prendre conscience que les pages des partitions du livre se tournaient d'elles-même.
Le morceau terminé, une lueur de défi dans les yeux, je lui adressais un regard.

- J'étais certain que tu reviendrais. Après t'être entraînée. Tu as progressé... Et tu es bien la personne que je croyais. Berry, n'est-ce pas?
- Hein?
- Les pages de la partition se sont tournées, pile après le nombre de pulsations qu'il fallait, alors que ce n'était pas le même morceau. Elles se sont tournées toutes seules. Comme ça, pfiu ! Tu es consciente que n'importe qui n'est pas capable de faire ça, n'est-ce pas?
- Euuh, j'ai pas vu les pages se tourner.
- J'ai vu les pages se tourner comme la fenêtre a explosé la dernière fois. Tu es une sorcière, petite. Comme ton père.
Je ne relevais pas le "petite", trop intéressée par le "comme ton père."

Cet homme avait connu mon père. Il me parla de lui, un peu tous les jours, m'apprit à jouer du piano, m'apprit à aimer la musique et mon père que je ne connaissais pas. Il avait des yeux verts, alors il était comme le papa que je n'avais pas eu. Et puis je reçus la lettre de Poudlard, comme il l'avait prévu. J'étais heureuse, trop heureuse de mon départ pour songer à mon adieu avec le vieil homme.
J'y pensais dans le train. Ce fut la dernière fois que je pensais à lui avant longtemps. Découvrir le monde magique me bouleversa et m'émerveilla trop pour penser encore à lui. Ce fut donc honteuse, à treize ans ( on dit que treize porte malheur, mais, en tant que née gauchère, je n'y croyais pas. Habituellement...) que je revins dans cette vieille bibliothèque. Je reconnaissais tout, mais il y manquait ce quelque chose qui avait fait son charme... Cette mélodie. Cette joie qui se respirait autrefois. Je montais immédiatement, trouvant un piano poussiéreux, la vitre toujours pas réparée, et le silence, lourd, profond, inquiétant.

- Il ne t'a jamais oubliée, lui.

Je fis volte-face. Ce lieu me prenait toujours pas surprise. La bibliothécaire, un peu vieillie, le visage neutre, le regard perdu au loin, comme si elle ne me voyait pas.

- Il est mort il y a deux mois. Chaque jour, il regardait à la fenêtre en espérant y voir une chouette s'y engouffrer. Chaque vacances il pensait te voir dans le village. Et il t'as vue. Tu ne l'as peut-être pas remarqué, toi. Tu l'as oublié.

Elle avait un ton accusateur, une intonation violente, et chacun de ses mots me faisaient mal. Il était mort. Il m'avait attendue. Il m'en avait voulu ces trois dernières années. La femme nous laissa seule, moi et mes regrets...

**

Seize ans. En face d'un piano depuis la première fois depuis longtemps. Je joue, je joue pour lui, pour m'excuser. Je ne sais pas s'il m'entend, mais je lui demande mon pardon. Et puis l'émotion me submerge, je donne un coup de poing violent sur le clavier, qui produit un son brusque, -" extrêmement laid "-, je m'effondre, pleure, avale la poussière, tousse, crache, pleure de nouveau, tape sur le clavier, jure, injure, crie, crie de nouveau, pleure, tousse, encore et encore.

**

Je n'ai plus jamais touché à un piano. Mais lors de mes crises d'angoisse, je pianote encore la chanson que je lui avais jouée lorsque les pages s'étaient tournées seules... Et j'ai tellement mal en y repensant. Ma mère ne me parlant jamais de mon père, il était la seule personne avec qui je pouvais parler. Je ne m'entends pas très bien avec ma mère, et quand on se parle, c'est pour se disputer...
J'ai des amis, bien sûr... Mais personne, personne n'a jamais su à part cette bibliothécaire qui m'en veut tant que je connaissais cet homme.



Physique & Caractère


« Le portrait craché de sa mère à son âge. »
Oui, juste à son âge alors. Je ne compte pas finir avec un visage marqué si rapidement, de voir mes yeux soulignés de cernes violettes, conséquence de nuits blanche, ni d’avoir la dentition abîmée par la cigarette, ou le regard lointain, perdu au beau milieu de nulle part. Non, je serais plus forte qu’elle, je me le suis promis. Je suis déjà plus forte mentalement. Bien sûr, j’ai eu aussi des périodes difficiles, j’ai été anorexique il y a quelques années, et, si j’ai pris plusieurs kilos, je ne suis toujours pas très épaisse. Juste mince. Heureusement, la mode va dans ce sens et je n’ai pas d’excuse à inventer. Je suis très mauvaise menteuse. L’idée d’avoir des tuyaux reliés à mon bras me terrifie trop, et je déteste vomir plus que personne, alors je mange. Je fais du mieux que je peux pour rester forte. Je me suis imposé cette loi dès l’âge de six ans. Évidemment, il y a ces choses irréversibles de la vie, ces peurs, ces tics, ces trucs idiots qui arrivent sans prévenir qui gâchent l'idée du héros que vous voulez être. Mais au fond, on est un héros de vivre avec...

Il fallait que je sois forte et que je reste moi-même sans céder devant les atrocités que m’offrait ce qu’on appelle la vie. Je ne peux pas en vouloir à ma mère. Mais j’espère que je ne lui ressemblerais pas trop. En vérité, à part notre visage fin, notre nez un petit peu trop long d’après moi, nos dents à peu près alignées et blanches – elles ne le sont pas restées longtemps pour elle, je vous l’accorde-, nous n’avons pas grand-chose en commun. Je ne connais pas mon père, mais elle m’a dit que je tenais mes yeux verts de lui. Ils sont verts, mais pas ce vert qui pète à la Potter, quelque chose de plus doux, plus marron, plus… naturel. J’ai toujours envié les descriptions des bouquins, mais, honnêtement, qui a déjà croisé quelqu’un avec des yeux émeraudes ? Non, ça ne court pas les rues. Alors j’ai des yeux verts, oui, mais voilà.

J’ai aussi la chevelure de mon père. En effet, en voyant ma mère brune aux yeux bleus et moi blonde aux yeux verts… Je suis sûre que vous êtes aussi sceptiques que moi, il faut chercher la ressemblance. Mais elle existe, toute petite mais bien là. Je me rappelle encore de l’époque où le premier de la classe avait fait une blague comme quoi les blondes étaient idiotes d’après son père. Je me rappelle surtout de son expression en voyant que j’avais de meilleures notes que lui. Je me débrouille en classe, mais ne m’imaginez pas en tant que Serdaigle. En vérité, c’est un miracle que j’aie de bonnes notes parce que sérieusement, demandez aux gens autour de moi, je préfère bien m’amuser. Ce n’était pas vraiment le cas avant, où le travail était le seul réconfort que j’avais, le soir à la maison, ma seule occupation.
Je suis d’une curiosité maladive – c’est parfois gênant d’avoir affaire à moi, alors je fais de mon mieux pour ne pas poser de questions indiscrètes. Mais comme je suis quelqu’un d’impulsif, il me suffit d’imaginer une question pour qu’elle s’échappe de mes lèvres sans que je ne l’aie voulu. Revenons sur ma curiosité et mes cours ; j’adore découvrir de nouvelles parties de Poudlard et ne pas suivre le couvre-feu pour examiner de nouveaux recoins, découvrir de nouveaux passages secrets. C’est encore plus amusant lorsque c’est interdit ! Donc quand vous me voyez travailler… C’est en colle. Mmh. Pas de commentaire sur ça. Et je n’aime pas parler de moi. J’aime en savoir sur les autres mais ils n’ont pas à en savoir trop sur moi. Mon prénom est suffisant, non ? C’est pour ça que je me tais, j’en ai déjà dit assez.




---

2. Vous

Votre Pseudo - PUF : Laïma
Comment avez-vous connu HP RPG ? Je cherchais un forum qui corresponde à ce que je voulais, et tadam !
Votre niveau en RP : Correct, je pense.
Avez-vous lus le règlement ? Donnez le code de Validation : OKFANY ( J’adore le « Ce code nous prouvera que vous avez au moins survolé le règlement ».)
J'accepte que mon personnage soit intégré dans l'Histoire d'Harry Potter RPG™ et qu'en cas de non-activité de ma part il soit repris par un(e) autre joueur (joueuse) : OUI [] NON [x]

Autre : /

[— MODÉRATEUR —]

QUIIIIIIIIIIIIINN !!! Pardon, Diannaaaaa !

Voilà, c'est tout ce que j'avais à dire. Bienvenue . Et j'aime beaucoup l'histoire, bien que plus de détails m'auraient plu .

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[— ADMINISTRATEUR —]

Bonjour et Bienvenue

Une jolie fiche, correcte et tout! Enfin! Depuis le temùps que je révais d'en voir une uU

De plus l'histoire est sympa et j'aime bien ton style d'écriture (: Puis en plus: Dianna Agron *O*

Bref, il me tarde de RP avec toi

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[— JOUEUR / JOUEUSE —]

Cloé, merci pour le mot de bienvenue Et tu m'as incitée à écrire plus, alors voilà, je lui ai inventé une passion pour le piano, dis-moi si ça te conviens, ou si tu veux que je change

Kuuuuuuuurt ! ( Muhahahaha, moi ça reste Kurt ! ) Bref, merci et voilà des détails

Laurence, merci et à très bientôt en Rp alors !

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Ah, j'aime bien l'histoire . En revanche, je viens de me rendre compte d'une chose. C'est à propos des atouts et handicaps. Premièrement, l'atout "beauté fatale" nécessite deux points au minimum. Et de plus, en tenant compte de ce détail, tu as plus d'atouts que d'handicaps. Actuellement, tu es à 14 atouts contre 13 handicaps, mais en comptant la beauté fatale, ça vaut 15. Rectifie juste ça et ça ira, il me semble .

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Ok, j'avais pas du tout fait attention x) Bah je supprime juste beauté fatale et ça va du coup, non?

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Merciiii

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Merciiii

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