Akira avait suivit Lucian, sans faire de bruit. Alors que le bruit des pas de son beau frère résonnait dans la rue déserte, ceux du japonais n'émettaient aucun son. Il avait pris sa décision, et quoi qu'il puisse se passer ce soir, il s'y tiendrait. Le loup garou était devenu une menace qu'il ne pouvait plus tolérer. Certes, il se doutait que personne ne comprendrait son geste, c'est pourquoi il avait décidé de ne rien dire, pas même à Lyzzie. Il n'aimait pas l'idée de lui mentir, mais il ne voulait pas la mêler à ça.
Cela remontait à une semaine, il était passé voir sa sœur un samedi ne l'ayant pas vu plus de deux ou trois minutes quand elle venait lui déposer ou reprendre ses enfants pour le travail au cours des dernières semaines. Il avait sentit que sa nouvelle grossesse était plus dure que les deux précédentes et pressentait qu'il se tramait quelque chose entre Miki et Lucian qui faisait que son mari n'était pas très présent.
Sa visite n'avait fait que confirmer ses soupçons. Miki se débattait avec ses aînés tandis que Lucian vaquait à ses occupations, Merlin seul savait où. Et bien qu'elle ne lui ait rien dit, Akira avait compris que sa cadette craignait que son mari est une fois encore rejoint les mangemorts.
Puis, le coup de grâce, l'enlèvement de Lyzzie … comme si il avait fallu encore une bonne excuse à Akira pour se débarrasser du loup garou. Dès qu'elle avait prononcé le nom de Lucian sa décision avait été prise. Bien sur, l'idée de tuer le mari de sa sœur ne l'enchantait guère, surtout qu'il avait déjà un fâcheux précédent en la matière, mais il savait parfaitement qu'il s'agissait du seul moyen de protéger Miki, ses enfants et l'école. Car à n'en pas douter, Voldemort n'hésiterait pas à utiliser la confiance qu'avait Miki pour Lucian pour lui faire céder la responsabilité de l'école. Surtout maintenant avec le pacte que le seigneur noir et Lyzzie venait de passer.
Ce soir là, Akira avait donc prétendu aller faire une course pour s'échapper de chez lui, laissant Lyzzie gatouiller avec leur fils. Baguette en main il suivait Lucian attendant le moment propice pour l'attaquer. Il faisait attention à ne pas faire de bruit ni à se trouver dans le sens du vent, ce qui aurait trahi sa présence, surtout quand on prenait en compte le fait que Lucian était un loup garou et que ses sens étaient donc plus développés que la moyenne.
Il avait décidé cependant de ne pas abattre l'homme de dos, malgré toute l'animosité qu'il ressentait envers lui, l'attaquer en traitre lui semblait trop lâche et il se refusait d'agir ainsi. Attendant d'être arrivé dans une ruelle totalement déserte, il transplana devant lui, brandissant sa baguette sous la gorge du mangemort.

« Tu sais pourquoi je suis là Lucian … et tu sais aussi que je ne te laisserais pas le temps de répliquer. » dit-il d'une voix glaciale.
Ses yeux ne reflétaient aucune émotion juste la détermination, ils étaient durs, froids mais étrangement vide de toute colère, calmes.

Il vit au regard de Lucian que celui ci avait compris qu'il ne s'en sortirait pas, un léger sourire ironique marquait ses lèvres. Il n'avait même pas tenté d'attraper sa baguette, ça ne changeait rien pour Akira. Tuer un homme de sang froid ne lui posait pas de problème, il l'avait prouvé des années auparavant.

« Avada Kedavra. » incanta t-il.

Le rayon vert mortel toucha Lucian de plein fouet et celui ci tomba au sol sous les yeux d'Akira qui ne détourna pas le regard, au contraire, il regardait le corps désormais inerte s'écroulé. Le temps ne s'écoulait pas au ralenti dans ces moments là, contrairement à ce que certains prétendaient. Au contraire, tout s'était passé très vite. Il resta ainsi plusieurs secondes là, immobile comme pour vérifier que le mangemort ne se relevait pas. Soudain, de lourdes gouttes tombèrent du ciel, détrempant tout en quelques instants.
« Adieu. » dit Akira en s'éloignant du corps désormais inerte rentrant chez lui. Sur le chemin, il s'arrêta acheter ce pourquoi il avait prétexté sortir et termina rapidement le chemin qui le séparait de sa maison.

« Il y avait du monde au magasin. » s'excusa t-il, souriant, en montrant le pot de glace qu'il venait d'acheter à Lyzzie. « Tu en veux un peu ? »

Jun, lui, agita des mains, signifiant son intention de ne pas être oublié dans le partage du dessert.

« D'accord, d'accord, je vais chercher les cuillères. » sourit-il en allant à la cuisine.

Alors qu'il prenait les cuillères dans le tiroir de la cuisine, Akira se rendit compte qu'aucun sentiment de culpabilité ne l'enserrait. Bien sur, il savait que ce qu'il avait fait n'était pas bien à proprement parler. Il avait arraché son mari à sa sœur, leur père à ses neveux. Mais Lucian savait que cela finirait comme ça, il connaissait les risques. Et le japonais n'éprouvait aucune pitié pour les mangemorts. Ils avaient choisis leur voie. Il était juste désolé d'entrainer Miki et ses enfants dans cette chute. Il savait qu'elle serait anéantie par la perte de son mari, tout comme lui l'aurait été de perdre Lyzzie. Mais après tout il n'avait pas eu le choix. L'ordre n'aurait pas réagit pour Lucian avant qu'il ne soit trop tard et que Voldemort ait pris le contrôle de l'école. Hors l'école était le dernier bastion qui résistait aux mangemorts, et au moins Miki n'aurait plus à souffrir en se demandant ce que faisait son mari, si il l'avait une nouvelle fois trahi. Akira avait toujours admiré l'indulgence de Miki, mais trouvait qu'ici elle était pure folie. Elle aurait apprit son geste elle n'aurait jamais pu pardonner à son frère mais il n'avait pas prévu de lui dire, pas tout de suite du moins. Soudain, un doute l'envahit, comme un grand froid s'emparant de lui. Si jamais Miki venait à l'apprendre et qu'effectivement elle ne lui pardonne pas. Il n'avait agit que dans son intérêt, et aussi dans celui de sa famille, de l'ordre. Mais elle pourrait tout de même ne pas lui pardonner, elle était intelligente, mais parfois la raison n'est pas sa conseillère. Entendant son fils râler dans la pièce d'à côté il se ressaisit, retrouvant ses couleurs, sa posture, il se dirigea vers le salon.

« En voilà un petit bonhomme impatient. » dit-il en ébouriffant les cheveux de Jun.