Désirez-vous quelque chose ?? [PV Alix]

— JOUEUR / JOUEUSE —

Il pleuvait fort ce jour-là sur Londres. Le ciel était lourd d'épais nuages gris et un torrent d'eau se déversait dans les rues et les ruelles, inondant les pavés. Les londoniens, et mêmes les anglais en général, y sont plutôt habitués, le temps pluvieux de la capitale de Grande-Bretagne est célèbre dans le monde. Et malgré ces caprices météorologiques, cela n'empêche pas les gens de vivre. Ils sont encore assez nombreux à se bousculer sur les trottoirs, à se précipiter vers leur travail. Moins qu'avant néanmoins. Il faut dire qu'il n'est guère prudent en ce moment de se promener, on ne sait jamais ce qui peut arriver avec les troubles actuels. Même les moldus, et surtout eux d'ailleurs, subissent la folie qui empoisonne le monde magique. Des disparus, des morts, toujours plus nombreux chaque jours. Dans les journaux moldus, c'est l'incompréhension, ils ne savent que penser et ne peuvent encore tout comprendre. Les pauvres, ils n'ont rien demandé et sont pourtant les plus atteints. Et les sorciers dans tout ça ?? Que font-ils pour arranger cette situation qui joue au bord d'un précipice ?? Rien, ils ne peuvent rien faire. Leur guerre continue car aucun des clans n'arrivent à prendre le dessus...Et lentement, le monde sombre dans le chaos...
Dans l'une de ces petites allées de Londres, entres deux grandes façades de maison, une personne marche d'un pas vif et déterminé. Enroulée dans une grande cape noire qui frôle le sol, on ne peut deviner qu'une vague silhouette. Un capuchon rabattu sur le visage, cache en grande partie la figure de la personne. La silhouette s'engouffre dans une ruelle adjacente, s'enfonçant dans le cœur ancien de la ville. Après quelques minutes de marche, son pas se ralentit sensiblement pour finalement s'immobiliser devant un lieux étrange, Le Chaudron Baveur. Aucun moldu n'y va jamais. L'allure miteuse de ce bar démodé n'est pas le genre de lieux où l'on prend plaisir à être et l'on fait souvent demi-tour en le voyant. Mais c'est un endroit célèbre pour quiconque s'y connait en magie. Lien avec le Chemin de Traverse, tous les clients sont des sorciers. Un véritable nid à porteurs de baguette, devenu le repaire de ceux qui en traquent d'autres. Il faut faire attention à qui s'y trouve. On ne sait jamais sur qui on peut tomber.
La porte grinça légèrement sur l'entrée de la personne encapuchonnée et les rares gens qui étaient présents tournèrent tous ,avec une rapidité déroutante, le regard vers ce désagréable bruit. De partout, des yeux détaillèrent l'inconnu qui dans l'ombre de son manteau leur regarda aussi tous un à un. Une fois sûre qu'aucun "ennemi" ne se trouvait ici, la silhouette s'avança vers le bar, laissant un traînée d'eau sur son passage et suivi par des regards suspicieux. Elle appela le barman et commanda d'une voix féminine une bièraubeurre qui lui fut rapidement servie. Donnant l'argent, la personne se détourna et se dirigea vers une table libre. Une fois installé à une table, le capuchon tomba, laissant place à une jeune femme à la longue chevelure foncée et aux impressionnants yeux bleus. Dans un même mouvement, elle sortit de la doublure du manteau, un journal quelque peu humide mais dont l'écriture et les images mouvantes étaient parfaitement visibles.
Après avoir lu la couverture et vu que les titres étaient encore une fois affolants, Susan préféra se contenter de tourner les pages, lisant en diagonale à la recherche de quelque chose d'intéressant, de nouveau. Rien, toujours la même rengaine. A force, on arrivait même à s'habituer à voir qu'il y avait toujours plus de morts, cela était devenu d'une banalité affligeante. Mais en temps de guerre, on ne peut se laisser toucher par la peine, car cela rend faible.
Susan posa le journal, l'air dégouté. Cette gazette n'avait jamais appris des choses aux gens, pourquoi avait-elle donc espérait que cela commencerait aujourd'hui ??
D'un air distrait, elle sirota sa boisson, tout en fixant sans la voir vraiment l'entrée du bar. Ses pensées étaient ailleurs, vers son futur plus que incertain au vu de son actuelle situation. Obligé de surveiller ses arrières à chacun de ses pas, elle n'en pouvait plus de vivre comme ça. Qu'allait-elle donc pouvoir faire désormais ??

— JOUEUR / JOUEUSE —

Alix bailla longuement. Clairement, la jeune femme n'était pas du matin ! Roulée en boule sous sa couette, elle écoutait les gouttes de pluie s'écraser sur le toit de l'immeuble. La danse de la pluie pouvait parfois s'avérer relaxante - mais pas le matin ! Miss Carter n'étant clairement pas du matin, se lever n'était généralement pas une mince affaire. Le bruit du jet d'eau de la douche vint bientôt s'ajouter à celui de la pluie. Amanda, la jeune sœur d'Alix, devait déjà être debout, donc. La miss ferma les yeux, fit un rapide calcul. Amanda était du genre à trainer sous l'eau brulante - Alix avait largement le temps d'aller chercher son breakfast dans la cuisine et de revenir le manger en douce dans sa chambre. "Parfait." se dit-elle en sortant de son lit avec une rapidité surprenante. Il fallait croire que l'appel du ventre lui faisait se lever plus vite. Alix posa un pied sur le parquet clair. Le studio dans le quel vivait les deux frangines était classe : parquet de bois clair, mur blanc, barrière de l'escalier en acier. Elles n'avait pas un grand logement, mais les 70m² qu'elles partageaient depuis maintenant trois ans leur convenaient parfaitement - c'était simplement plus compliqué lorsqu'elles s'évitaient, ce qui était toujours le cas depuis l'histoire avec Johan. Alix savait bien que c'était ridicule, mais chacune avait sa fierté et aucune des deux sœurs ne tenait à faire le premier pas vers l'autre. Ridicule. Vêtue de son débardeur blanc qui lui servait de pyjama, Alix alla jusqu'à la cuisine, tâchant de rester silencieuse lorsqu'elle passa devant la salle de bain. Elle descendit rapidement l'escalier. Elle attrapa un bol, le rempli de céréales et aspergea le tout de lait. En un tour de bras, elle mit deux toast à chauffer et posa le tout sur un plateau qu'elle remonta dans sa chambre. Elle n'eut le temps que de faire trois pas vers sa fenêtre, qu'elle voulait ouvrir, avant d'entendre trois petits coups secs. Elle se figea. L'eau, sous la douche, cessa aussitôt de couler. Il fallu cinq bonnes minutes à Alix pour comprendre qu'il ne s'agissait de rien d'autre que d'un hiboux qui toquait à sa fenêtre. La jeune femme eut un petit rire devant sa propre bêtise.

Le hiboux venait du ministère - Alix le devina au premier coup d’œil. Un grand duc absolument magnifique. D'un geste machinal, l'Auror attrapa la lettre que tenait l'oiseau. Elle rompit le sceaux d'un geste brusque et parcouru le mot des yeux. Lorsqu'elle arriva à la fin, un petit sourire flottait sur ses lèvres. La voix d'Amanda la tira de sa rêverie.

- Alix ? Qu'est ce qui se passe ?

- Rien rien. Je commence un peu plus tard aujourd'hui. répondit-elle. C'est bizarre, d'ailleurs ... ajouta Alix pour elle même.

Le boulot ne manquait pas, au ministère. Les aurors étaient débordés. Alix avait fini par refaire des missions - elle adorait ça. Secouant la tête, la jeune femme renonça à comprendre ce qui se passait. Elle avala son petit déjeuner - de toute manière, on lui en apprendrai d'avantage au bureau ce midi. En attendant, la miss avait des achats à faire. Elle les repoussait depuis pas mal de temps - c'était le moment ou jamais. La jeune femme pris rapidement sa douche avant d'enfiler un jean et une veste. Elle ensorcela sa cape de façon à la faire tenir dans son sac à main - inutile de se faire repérer dans le Londres Moldu avec une longue cape noire sur les épaules - avant de s'enfoncer dans les ruelles en direction du Chaudron Baveur.

Comme à chaque fois, Alix eut un instant d'hésitation avant d'entrer. Elle n'aimait pas cet endroit, seule porte, pourtant, vers le Chemin de Traverse. Mais aujourd'hui, Alix était un petit peu en avance. Elle allait devoir rester un petit peu ici avant l'ouverture de la librairie - c'était ça ou rester sous la pluie. Haussant les épaules, elle entra, refermant rapidement la porte derrière elle.

Étonnant de voir comment le pub sorcier était noir de monde. La période, pleine de troubles, ne se prêtait que peu à passer son temps dans des pubs mais bien sur, le cas du Chaudron Baveur était quelque peu différent de part son emplacement. Alix se fraya un chemin jusqu'au comptoir et demanda un thé - oui, un thé : la demoiselle n'était pas fan des Bierraubeurre dès le matin. Le serveur attrapa une tasse blanche qu'il posa sur un petite soucoupe assortie avant de verser un liquide noir fumant dedans. Il ajouta une tranche de citron et Alix lui donna les pièces de mornille qu'il réclamait. Elle n'avait plus qu'à trouver une place.
Un vieillard crasseux lui adressa un vague sourire tout en lui désignant la place libre juste à coté de lui. Alix refusa avec un sourire d'excuse : elle aimait encore mieux boire son thé dehors ... Elle allait rester debout lorsqu'elle remarqua une présence féminine. La jeune femme était aussi brune qu'Alix était blonde. Son regard bleu brillait d'intelligence et elle lui semblait plutôt sympathique. Alix sourit : une place était libre juste en face d'elle. L'Auror s'y dirigea.

-Excusez-moi, je peux m’asseoir ? Il n'y a pas beaucoup d'autres places ... demanda Alix avec un sourire avenant.

— JOUEUR / JOUEUSE —

[Encore désolé du retard Lilix, mais je savais pas trop quoi répondre qui puisse dépasser les 5 lignes au départ ^^. Et désolé du coup de la qualité, j'essayerais de me rattraper au prochain coup. ]

Susan avait finalement repris de façon machinale sa lecture de la gazette, quitte à s'ennuyer, autant le faire en se renseignant. Elle se refusa à lire un temps à lire les pages abordant les différentes disparition, mais son infatigable curiosité l'y fit revenir rapidement, cherchant l'assurance que personne qu'elle ne connaissait n'avait perdu la vie. Certains des noms qu'elle lu ne lui étaient pas inconnu, il s'agissait la plupart du temps de gens ayant un petite notoriété et qui avait finit par percer. Mais l'un de ses patronyme lui rappela quelqu'un sans qu'elle puisse dire quelle chose avait fait cette personne dans sa vie. Et pour cause, en lisant les quelques lignes qui étaient attribuées au malheureux, elle se rendit compte qu'elle l'avait côtoyé, à Poudlard. Il avait le même âge qu'elle et avait compté parmi ses rares connaissances amicales de l'époque. Elle s'en souvenait comme d'un homme des plus sympathique, rieur et souriant avec un certain penchant pour séduire les demoiselles. Susan se demandait ce que quelqu'un d'aussi amical et sans ennuis avait pu faire pour être tué d'une telle manière. Certes, les meurtres avaient de moins en moins de motif, on tuait pour le plaisir même de la chose, autant qu'il puisse y avoir un quelconque plaisir là-dedans. Cela l’écœurait. Supprimer des vies juste comme cela, sans but réel, juste pour satisfaire une envie morbide. C'était vraiment détestable, et encore, le mot lui paraissait bien faible en comparaison à l'acte.
Elle fut tiré de sa triste lecture par le grincement de la porte du bar. Une nouvelle personne venait d'entrer dans l'endroit miteux. Il s'agissait d'une jeune femme qui devait avoir à un ou deux ans près, le même âge que Susan. Assez grande, blonde, les yeux bleus gris, Susan ne la détailla pas davantage, elle-même n'aimait pas qu'on la dévisage alors pourquoi le faire aux autres ?? Elle se contenta de retourner à sa lecture. Mais pas pour longtemps. En effet, après quelques minutes, la nouvelle venue, à la recherche d'une place, vint lui demander celle qui se trouvait en face d'elle. Un léger coup d’œil à la salle fit comprendre à Susan que ce n'était pas vraiment par choix, mais parce qu'il n'y avait nul fauteuil de libre hormis celle près d'un vieillard édenté et miteux.
Avec un sourire, Susan répondit :

-Bien sûr, bien sûr, ne vous gêner pas. Installez-vous.

Pendant que l'inconnue s'asseyait, Susan ne peut se retenir de la détailler un peu plus. Un visage fin, de splendides yeux gris, une peau claire avec une magnifique chevelure blonde, aucuns doutes, la jeune femme était belle. Mais cela n'avait finalement que peu d'importance aux yeux de Susan qui détourna le regard, le portant à nouveau sur son journal et ses déplorables nouvelles. Un silence s'installa entre les deux jeunes femmes. Un silence qui ne dérangeait pas Susan. Elle y était habitué.

— JOUEUR / JOUEUSE —

La jeune femme brune accepta avec gentillesse qu'Alix s'assoit face à elle. L'auror tira la chaise et la remercia avec un sourire.

- C'est gentil à vous, merci.

Maintenant qu'elle était là, autant s'installer à peu près confortablement. Alix commença par faire sécher sa petite veste qu'elle mettait pour passer inaperçue dans les rues moldues d'un coup de baguette magique. Elle sorti ensuite sa cape de sorcière de son sac et la passa autour de ses épaules. Là - c'était nettement mieux. Elle renoua son foulard autour de son cou. Habituellement, elle n'en portait pas au printemps mais depuis quelques jours, il faisait atrocement froid et Alix ne tenait pas à tomber malade. Elle posa ensuite son sac à ses pieds et attrapa sa tasse de thé, en bu une gorgée. C'était brulant et la jeune femme ne pu s'empêcher de grimacer. Reposant sa tasse, l'Auror regarda autour d'elle.

Alix n'aimait pas ce pub - elle ne l'avait presque jamais aimé. Au départ, il lui avait différent. Complètement magique, il était la porte vers le Chemin de Traverse - l'allée sorcière qui était peut être la plus connue au monde. Ayant grandit en France, elle n'avait jamais rien vu de semblable alors lorsque ses parents les menèrent ici, elle et Amanda, Alix avait été subjuguée. Elle avait presque cinq ans à l'époque et s'en souvenait relativement bien. Le lieu respirait la magie. Et puis les temps étaient devenus plus sombres et à sept ans, elle commença à haïr cet endroit qui lui faisait peur - principalement en raison des gens qu'elle pouvait y voir. Des personnages étranges qui contribuaient hautement à la mettre mal à l'aise. C'était cette image qui lui était restée et aujourd'hui, le pub ressemblait à l'endroit qu'elle avait commencé à haïr à l'âge de sept ans.

Sortant de sa rêverie, l'auror se demanda un instant qui pouvait se trouver dans ce pub. Elle savait que les temps étaient sombres. Elle savait que le ministère ne voulait pas croire au retour de Vous-Savez-Qui - ou tout au moins qu'il fermait les yeux. Alix était également presque persuadée que le ministère se trompait. La jeune femme savait qu'un mangemort pouvait se cacher ici. Cela ne l'inquiétait pas particulièrement. Alix Carter était en mesure de se défendre. Elle n'avait simplement pas particulièrement envie de commencer sa journée en leur faisant la chasse. D'ailleurs, elle ne comprenait toujours pas pour quelle raison sa journée devait commencer plus tard. Haussant les épaules, elle observa à la dérobée celle qui lui faisait face.

Elle devait avoir à peu près son âge. De longs cheveux brun encadrait son visage pâle. Elle semblait absorbée par sa lecture du journal. Alix n'avait pas eu l'occasion de le lire, ce matin. Elle savait qu'elle en trouverai un exemplaire sans difficulté sur le Chemin de Traverse, mais cela pouvait lui permettre de lancer la conversation avec la jeune femme. Elle allait resté là un petit bout de temps, autant discuter.

- Excusez-moi ? Je n'ai pas eu l'occasion de le lire, ce matin. fit-elle en montrant le journal. Y'a-t-il des nouvelles particulières ? demanda-t-elle sur un ton neutre.

— JOUEUR / JOUEUSE —

Le silence s'éternisa. L'autre jeune femme, après s'être débarrassée d'une veste moldu et avoir but une gorgée de thé brûlant, elle s'était plongée dans ses pensées. Ou en tout cas, toute aussi ailleurs que Susan lisant son journal. Même si ce que ne lisait la lassait et la dégoutait, elle n'avait rien trouvé de mieux à faire alors... Et puis, elle ne lisait plus vraiment, se contentant d'un très vague lecture en diagonal, retenant l'essentiel, oubliant l'anecdotique. Elle se demandait encore pourquoi elle avait donné de l'argent pour lire ce torchon qui n'avait que l’utilité de cacher les faits réels et de mentir ligne après ligne. C'était déplorable, tellement pitoyable. Dire que malgré toutes ces morts il y en avait encore pour fermer les yeux, pour s'imaginer que tout aller redevenir normal en laissant faire. Et la plupart étaient des gens haut placé tant qu'à faire. Juste histoire de mieux couler le monde. Ah pour ça, ceux du ministère se débrouillaient royalement, et tous seuls comme des grands. Mais pour ce qui étaient d'agir réellement, d'être vraiment utiles en quoi que ce soit pour éviter le danger, là on ne les voyait plus. Heureusement que quelques rares autres tentaient d’enrailler la progression du Mal.
Quelques un que l'on envoyait surveiller Poudlard. Non pas qu'elle n'était pas contente de retourner là-bas, en ce lieu si plein de bon souvenirs, mais elle rêvait d'action, de combat, pas de se retrouver à jouer les nounou avec des enfants, elle n'avait aucun tact avec les gosses, et même si elle savait pourquoi on l'avait envoyé elle, elle n'était pas tellement heureuse de s'y retrouver avec le rôle de concierge. Le souvenir de Rusard n'était pas là pour la rassurer davantage sur ce qui l'attendait et sur ce qu'elle allait devoir faire. Réprimander, elle pouvait, mais l'idée que ce soit avec des adolescents récalcitrants ne l'enjouait vraiment pas. Enfin bon, elle n'avait pas tellement le choix à vrai dire. On lui avait confié une mission, elle avait dit oui, et son honneur l'empêchait de revenir sur sa parole et de se défiler. Et, cela n'était que pour quelques temps non ??
Susan fut tirer de ses pensées par la jeune femme qui lui faisait face. Elle l'avait visiblement cru très absorbée dans sa lecture de la gazette et demandait à savoir si quelque chose d'important s'était passé, vu que elle ne l'avait pas lu. Avec beaucoup d'ironie, Susan répondit :

-Si ce n'est deux ou trois morts par-ci par là et quelques disparitions, rien de plus palpitant. Mais bon, à force on s'y fait, le meurtre est devenu une telle banalité.

Elle n'avait pas parlé fort, histoire que si des personnes peu recommandables soient dans le bar, elle ne puisse pas être entendue et qu'on ne vienne pas lui chercher des noises. Inutile de se donner en spectacle et de mette en danger sa peau pour de simples mots.

— JOUEUR / JOUEUSE —

Ce fut l'ironie mordante que l'on entendait dans sa voix qui surprit le plus Alix. L'ironie, elle la connaissait parce que Johan la maniait parfaitement. Il s'en servait encore régulièrement pour l'enquiquiner. Elle ne pensait pas qu'on puisse l'utiliser avec autant de naturel que cette femme venait de le faire. Cela dit, elle n'était pas surprise par la réponse.

- Oui, je m'y attendais à vrai dire. On ne lit plus que ça, dans les journaux, dernièrement.

Elle fit attention à parler à mi voix. En tant qu'Auror, Alix savait qu'être entendu pouvait être dangereux. Elle même passait son temps à écouter, lors de ses missions. Un bon exercice dans la vie de tous les jours.

Ce qui sidérait totalement la jeune Auror, c'était que le Ministère laisse passer cela. On ne pouvait pas dire qu'il s'agissait d'informations ! Des listes à n'en plus finir de morts - la Gazette avait perdu de sa prestance. De son éloquence. Alix perdait l'habitude de la lire.

La jeune femme ne comprenait pas comment le Ministre pouvait rester à ce point aveugle - ne pas donner de réelles informations était ridicule. A quoi cela servait-il ? Fermer les yeux sur ce qu'il se passait n'était pas une aide pour la population. A vrai dire, Alix soutenait d'avantage l'Ordre. Elle ne le rejoignait pas pour différentes raisons - trop risqué, entre autre. Elle savait également ce que cela représentait pour Johan. Si Alix avait plus de cran, elle aurait aimé lui en parler. Faire partie de l'Ordre ne la dérangerai pas - au contraire. Mais elle ne voulait pas briser le bien être qui s'était installé dans son couple. Elle ferma les yeux pour chasser cette idée de son esprit avant de reprendre la parole, toujours avec beaucoup de prudence.

- Vous travaillez sur Londres ? Enfin, je ne veux pas être indiscrète, surtout ...

Elle ne comptais pas s’immiscer dans la vie de cette femme - loin de là. Mais un brin de causette avec une inconnue n'était pas systématiquement synonyme de danger - malgré les temps qui couraient. Cette jeune femme lui apparaissait seulement comme étant quelqu'un de sympathique. Pourquoi ne pas faire d'avantage connaissance ?

— JOUEUR / JOUEUSE —

La jeune femme qui lui faisait face, eut une réponse toute aussi laconique que celle de Susan. Elle aussi n'était pas surprise, encore une qui s'y habituée à tous ces morts. Cela n'était pas très rassurant, plus personne ne semblait être choqué en voyant les nouveaux disparus. En temps normal, tout le monde s'inquièterait or là, c'était tellement banal que ça en devenait effrayant. Plus de compassion pour les familles des tués et disparus, juste un déplorable désintérêt, les sorciers devenaient égoïstes au point de ne penser plus qu'à sauver leur peau. C'est un remarquable instinct de survie mais... le problème c'est que, pour faire face à tant de malheur, il faut savoir resté souder, or là, c'était l'inverse qu'il se passait. La véritable nature de l'homme reprenait le dessus. Et à ce rythme là, il ne va pas continuer bien longtemps l'homme...

-Vous travaillez sur Londres ? Enfin, je ne veux pas être indiscrète, surtout ...

Susan eut un moment d'hésitation avant de répondre. Se demandant si dire la vérité était sans danger. La jeune femme lui paraissait sympathique, et juste désireuse d'engager la conversation. Hum, après tout, un peu d’échanges de paroles ne pouvait pas lui faire de mal. Et puis, en posant elle aussi des questions, peut-être qu'elle apprendrait deux ou trois informations qui pourraient lui servir plus tard.

-Ne vous inquiétez pas, il n'y a aucunes indiscrétions à cela. Je ne travaille pas sur Londres non. A vrai dire, ces derniers temps je n'avais tellement de travail fixe. J'ai enchaîné des petits boulots dans l'attente d'un de plus grande envergure. Ce que je viens de trouver, j'ai dégoter un poste à Poudlard en tant que surveillante, il y de ça quelques jours. Je dois m'y rendre, d'où ma présence ici, je comptais aller faire quelques achats avant de partir à l'école, mais avec ce temps, je ne suis pas pressée de remettre le nez dehors, je préfère même l'ambiance de ce bar à la pluie battante du moment.

Non, Susan n'aimait pas la pluie. C'était triste, démoralisant et elle n'aimait pas être mouillée si ce n'est volontairement. Aussi, ses achats risquaient de se passer en version accélérée. Elle n'allait pas s'éterniser au Chemin de Traverse, surtout en ce moment où les lieux étaient des plus... dépeuplé. Ce n'était plus une grande joie que d'aller faire les boutiques sur le Chemin. Surtout que nombre de boutiques étaient désormais fermées. Il n'y avait donc plus de quoi rester des heures à déambuler gaiement dans les rues pavées. Mais au moins, le prochaine endroit où elle irait, serait sûrement plus agréable. L'école de Poudlard ne peut être que plus chaleureuse non ?? Cela lui paraissait évident.
Mais pour l'instant, il était question de discutions. Et autant être polie sans laisser le silence s’installer :

-Permettez que je vous retourne la question. Vous travaillez dans les environs ??

— JOUEUR / JOUEUSE —

Alix eut un sourire. Ainsi, elle allait être surveillante à Poudlard ? D'un côté, elle avait de la chance. Le château était plus en sécurité que bien d'autres endroits, bien que le danger n'en soit pas absent. Les élèves étaient, dans l'ensemble, plutôt sympathiques, tout comme l'équipe enseignante. Et généralement, l'ambiance y était plus que chaleureuse. Pour quelqu'un comme Alix, cependant, l'école de magie n'était pas le lieu le plus approprié. Il lui fallait de l'action - pas une simple mission d'observation qui n'avançait que très lentement afin que tout le monde ne mette pas à jour qu'elle était une Auror qui travaillait pour le ministère.

- Poudlard, hein ? C'est de là que je viens. enfin, j'y était il y a quelques mois. murmura-t-elle, toujours afin qu'on ne l'entende pas.

Alix avait bien observé les allées et venues du bar. Peut de personnes étaient entrées, deux seulement étaient sorties. Le temps ne donnait pas envie d'aller voir ailleurs ... Le pub était donc toujours un peu plus chargé. Elle hocha la tête à la remarque de la jeune femme sur le temps. Elle comprenait - bien qu'elle même ne soit pas d'accord. Comme il lui semblait qu'aucune personne mal attentionnée se trouvait à leur côté, Alix se permit de répondre, prenant toujours bien soin de ne pas être entendue.

- Oui, pour un mois de mai, ce n'est pas très joyeux, comme temps ... Je doute que vous aillez mieux au château, mais au moins, l'ambiance y sera plus chaleureuse qu'ici.

C'était une certitude ...
Et puis la jeune femme lui demanda si elle-même travaillait dans les environs. Alix eut un instant d'hésitation - elle pouvait difficilement se permettre de répondre "Oui, je suis Auror au ministère !" son interlocutrice lui paraissait sympathique, ce n'était pas le problème. Mais si on l'entendait ... Si un mangemort se tenait dans le bar ... Bien sur, Alix n'avait repéré aucun visage suspect. Mais elle pouvait aussi se tromper. Peut être que l'homme qui lisait innocemment la Gazette à leur coté n'était pas si innocent que ça ... C'était tout à fait possible. N'ayant pas envie de mentir pour autant, Alix choisit de ne donner qu'une partie de la réponse, se penchant vers le femme qui se tenait face à elle de façon à ce qu'elle seule l'entende.

- Oui, je travaille au Ministère.

C'était le genre de déclaration qui pouvait intéresser un mangemort - ou tout autre partisan du Seigneur des Ténèbres. En tant qu'Auror, Alix était parfaitement à même de se défendre, mais elle préférait tout de même éviter de se faire suivre - voire attaquer.

- Concernant vos achats, j'ai moi même des courses à faire avant d'aller travailler, nous pouvons y aller ensemble, si vous le souhaiter.

Miss Carter proposait rarement ce genre de chose à une inconnue. Mais la femme lui semblait sympathique et elle avait envie de rencontrer de nouvelles personnes.

— JOUEUR / JOUEUSE —

La réponse de la jeune femme après l'explication de Susan sur son travail à venir surprit cette dernière. Ainsi donc elle venait elle-même de l'école de Poudlard ?? Tiens, ce serait pratique pour savoir ce qu'il l'attendait là-bas, et cela ferrait aussi une bonne idée de conversation vu que la jeune femme semblait vouloir parler. Même si les paroles échangées montraient bien qu'elles ne se parlaient que depuis peu. Pour preuve, la météo restait le seul sujet sur lequel elles avaient échangé davantage de cinq mots. Un record en soit pour Susan qui n'était pas une grande bavarde avec les inconnus.
Après quelques mots sur l'ambiance sûrement plus chaleureuse du château de Poudlard, qu'en ce vieux pub miteux, la jeune blonde répondit à la question sur son métier. Ainsi donc elle travaillait au ministère. L'intérêt de Susan se réveilla soudainement. Que pouvait donc bien faire une jeune femme du ministère dans l'école magique de Grande-Bretagne ?? En quoi les autorités du monde magique pouvaient-elles trouver un nouvel intérêt pour ce lieu ?? Généralement, quand le ministère mettait son nez dans les affaires des autres, cela n'était pas toujours une bonne chose. Et Poudlard et le ministère n'étaient pas reconnus pour entretenir de très bonnes relations, en particulier pour ce qui est de ces quelques dernières années. La présence d'une brebis du ministère dans l'école avait un certain intérêt pour la membre de L'ordre qu'était Susan, et elle mourrait d'envie d'en apprendre plus. Mais elle ne pouvait poser ses questions ici, en plein dans ce bar où les murs ont toujours des oreilles. Surtout que la jeune femme qui lui faisait face ne semblait pas idiote et si Susan posait des questions trop directes, cela pourrait la trahir, or, elle comptait bien garder ses secrets pour elle. Pffff, dommage qu'elle ne soit pas une occlumen, cela serait alors bien plus pratique pour tirer les vers du nez à la jeune femme. Il devait bien y avoir une autre solution pour en apprendre davantage non ?? Même si pour le moment, elle ne voyait pas trop comment agir.
Mais elle n'eut pas besoin de chercher longtemps, le moyen se présenta de lui-même :

-Concernant vos achats, j'ai moi même des courses à faire avant d'aller travailler, nous pouvons y aller ensemble, si vous le souhaiter.

L'occasion était trop belle pour tenter d'allonger la conversation et d'en savoir davantage. La curiosité de Susan n'était pas le moins du monde satisfaite et plus que jamais en éveil alors autant en profiter :

-Et bien, je ne sais pas trop de quoi je vais avoir besoin en tant que surveillante à Poudlard, j'ignore donc combien de temps mes achats dureront, mais si jamais vous n'êtes pas trop pressé de finir avant de partir travailler, je ne vois aucun inconvénients à votre propositions. De plus, peut-être que vous pourrez m'aider quant à savoir ce que je dois ou non acheter puisque vous avez travaillé à l'école. Et puis, c'est toujours plus agréable de sortir accompagné qu'en solitaire.

Maintenant que les politesses avaient été faite, passons aux choses plus sérieuses et plus intéressantes que deux ou trois courses à venir.

-Pardonnez ma curiosité mais, vous dîtes que vous avez été à Poudlard, vous n'y travaillez donc plus si j'ai bien deviné...Si ce n'est pas trop indiscret, pourrais-je savoir ce qui s'est passé pour que vous soyez revenu ici ??

Il est vrai que ce n'était pas la question qui importait le plus aux yeux de Susan, même si il est vrai que cela l'intriguait, et si la jeune femme répondait, elle pourrait savoir ce qui n'était pas à faire là-bas, cela pouvait être toujours utile. Ou alors la demoiselle avait été rappelé par le Ministère pour une autre affaire et donc, peut-être que Susan pourrait deviner des petites choses dans les paroles de la jeune femme sur les actions du ministère, ce qui pouvait être très intéressant.

— JOUEUR / JOUEUSE —

- Oh, vous savez, j'avais pris peu de choses, en plus de mes vêtements. Un petit peu de décoration afin de m'y sentir parfaitement chez moi, quelques livres, quelques babioles … Le mobilier est quelque peu sommaire, certes, mais de bon goût et l'appartement que j'occupais était tout à fait confortable. Je suis sûre que vous y serez bien.

- Oh, je pense qu'ils vous tiendront au courant.

- Et avant d'aller à Poudlard, vous faisiez quoi ?