Un coup direct dans la fierté.

Un éclair. Un boum. Des images qui tournoient. Et la pluie. Plus d’orages, que de la pluie qui tombe sans arrêt. Elle était à genoux, le carrelage d’une rue de Londres. Ses mains heurtèrent assez durement le sol en fait. Elle avait transplané? On dirait bien, elle avait bien réussi. Heureusement en fait! Elle releva la tête, des larmes coulaient sur ses joues sans effort, sans qu’elle s’en aperçoive...ou presque. Son cœur était dans un étau et ses poumons lui brûlaient. Elle avait assez crié de sorts qu’elle en avait le tournis. Elle avait sans doute transplané tout de suite après...ou au milieu? Elle ne savait pas vraiment, mais heureusement qu’elle n’avait pas oublié un morceau derrière elle...peut-être son orgueil cependant.

Elle était pleine de boue, de la tête au pied, même au travers de ses vêtements. Elle se releva péniblement. Elle se sentait dégoutante, autant par ses vêtements que par sa fierté, son orgueil qui avait disparu. Elle était épuisée physiquement et psychologiquement. C’était horrible comme sentiment, elle n’avait même pas l’impression de vivre, elle avançait dans un temps incertain, elle ne savait pas quelle heure il était ni même combien de temps elle prit pour réussir à ouvrir la porte et entrer dans l’appartement. Evan devait être là...inquiet puisqu’elle devait être rentrée depuis tellement longtemps déjà. Elle avait besoin de lui, mais elle se sentait tellement honteuse. Elle se dirigea directement vers la salle de bain. Elle aurait pu utiliser la magie pour se décrasser, elle tenait toujours sa baguette dans une de ses mains quand même.

Sans doute en laissant un chemin de boue au passage, elle entra dans la salle de bain et sans émotion, instinctivement presque. Elle déposa sa baguette d’une main tremblante au sol, retira ses chaussures, ses chaussettes, son manteau et sa veste. Elle ne portait maintenant que son pantalon plein de boue et qu’une camisole tout aussi sale. Elle ouvrit la douche tout d’une façon aussi robotique et entra dans le bain, se laissa arroser par l’eau chaude en sentant la boue glisser sur son visage, ses bras et ses pieds. Bon, il faudrait qu’elle fasse vraiment plus d’effort pour être propre, mais au moins, elle allait en perdre dans les cheveux et le visage. Elle pleurait toujours, le cœur douloureux. Ses muscles en général lui faisaient mal en faite. Normal, mais sa douleur était davantage psychologique que physique. Même sa jambe qu’elle avait blessée au courant du mois dernier l’élança un peu. Elle ferma les yeux, les bras croisés sur son ventre et les jambes ramenés contre elle. Elle semblait si fragile...elle l’était peut-être beaucoup finalement.

Le mauvais temps, mais pourquoi donc? Il pleuvait très souvent, trop même, au goût d’Evan. Ce n’était tout de même pas le déluge ni la tempête, encore moins l’Apocalypse, mais un peu de soleil aurait fait du bien en cette fin de journée. C’était si beau un coucher de soleil! Ensuite venait la lune, et cet astre possédait aussi sa propre beauté. D’un autre côté, ce n’est pas comme si Evan avait eu à affronter la pluie qui s’était abattue sur Londres. Il était quand même resté bien confortablement à l’intérieur, un bouquin à la main et à regarder l’eau tomber à l’extérieur. Il était tout de même un ancien Serdaigle ne l’oublions pas, voilà pourquoi il avait consacré une bonne partie de sa journée à lire et à s’informer. Abigaïl était partie en fin d’après midi, mais Evan avait préféré resté à la maison. Paresseux? Non, il n’aimait simplement pas sentir le chien mouillé! Il s’était préparé à souper, sans voir le bout du nez à Abi. Elle rentrerait donc un peu plus tard que prévu. Jusque là, il ne s’inquiéta pas. Mais plus le temps passait, moins il se sentait bien. Ce n’était pas seulement la température qui la ralentissait quand même! Sauf s’il y avait de l’orage dans le coin où elle se trouvait. Si c’était le cas, elle se ramènerait vite fait non? Inquiet comme pas deux, Evan fini par se rendre au Chaudron Baveur, voir si elle n’y traînait pas. Pas de trace d’elle. Alors il revint chez lui, transplanant directement dans l’entrée. Tient, des traces de bout… Il sortie se baguette et suivi les traces. Était-ce seulement son amie? Mieux valait rester sur ses gardes. Il suivit les traces jusqu’à la salle de bain et poussa la porte entrabaillée.

- Abi?

Et c’est la qu’il la vit, dans la douche, sale et boueuse. Pas besoin d’être intelligent pour comprendre qu’elle n’allait vraiment pas bien!

- Qu’est-ce qui se passe?

Elle n’aurait su dire si elle se sentait triste...non, la tristesse, ce n’était pas ça. Elle était triste dans un sens, mais on dirait plus qu’elle vivait...une simple absence de bons sentiments. Il y avait de la peine, de la douleur, de la colère, de la peur, mais un sentiment étrange d’abandon. La peine parce qu’elle aurait voulu éviter cette rencontre, de la douleur parce qu’elle se sentait démoli physiquement et psychologiquement parlant, de la colère parce qu’elle détestait cet être ignoble qui lui avait pourri la soirée, et sans doute les jours qui viendront, de la peur parce qu’elle ne trouvait plus rien de joyeux en elle et de l’abandon parce qu’elle se sentait comme une coquille vide, une coquille qui a gardé le mal et qui a extrait le positivisme. Elle ne savait pas encore que ce n’était que passager, la douleur et l’espèce de traumatisme de cette rencontre étaient encore très fraîches dans sa mémoire, elle ne pouvait pas guérir en moins d’une heure, ça ne serait pas humain...et malheureusement, elle était peut-être trop ‘’humaine’’.

Il eut un brin de vie qui illumina son regard, illuminer...c’était plutôt de la peur également. Elle avait bel et bien entendu son nom et elle avait bien reconnu la voix. C’était Evan. Un sentiment contradictoire l’envahit soudainement. Elle ne voulait pas nécessairement qu’il la voit dans cet état...mais elle avait aussi besoin de lui. Il pouvait entrer les yeux fermés? Elle ne fit pas d’effort pour retirer la boue sur son visage, l’eau faisait bien le travail, c’est cheveux, c’était autre chose. De la boue dans les cheveux, ce n’est pas la joie. Elle s’imaginait et elle ressentit de nouveau une vague de honte qui s’accentua lorsqu’elle vit Evan dans l’entrebâillement de la porte. Alors là...c’était vraiment pire que pire.

- Qu’est-ce qui se passe?

Elle n’eut qu’à peine un regard pour lui, elle se sentait trop honteuse de le regarder droit dans les yeux. Evan ne serait sans doute pas brisé comme elle après un évènement comme ça, non. Il était fort son Evan. Beaucoup plus qu’elle. Elle se recroquevilla un peu plus contre ses jambes et posa son front contre ses mains qui devenaient de moins en moins boueuse et échappa un sanglot amer. C’était pathétique et il y avait les paroles de ce type...Tera quelque chose...et toutes ses paroles qui lui cognaient dans la tête comme des coups de marteau. Même si Abi ne regardait plus Evan, elle souhaitait qu’il reste. Qu’il s’occupe d’elle...Même si elle savait qu’il n’était pas du genre à la juger...jamais elle n’avait été dans un tel état, jamais elle n’avait eu aussi peur de son jugement, c’est peut-être simplement à cause des paroles de l’inconnu.

Elle n’allait pas bien, encore moins qu’il ne le pensait. Elle ne parlait même pas! Putain, mais que c’était-il passé exactement? En plus de ne pas lui répondre, Abigaïl ne le regardait même pas. Voyons, il n’allait pas l’attaquer, rire d’elle ou la juger! Depuis quand est-ce que c’était le genre d’Evan après tout? C’était tout le contraire même. Il la soutenait en tout temps, étant présent pour elle dès qu’elle en avait besoin. Pensait-elle qu’en ce moment cela serait différent? Au contraire même! C’était dans un moment comme celui-ci qu’elle avait besoin de soutient, de sa présence. Du moins, c’est ce qu’en déduisait Evan, faute de ne pas être fixé sur le pourquoi du comment la femme de sa vie se trouvait dans cet état-là. Il se faisait mille et une idées par rapport à ce qui avait pu se passer, et cela n’était surement pas pour le mieux. Trop d’idées, trop de mauvaises images de ce qui avait pu se passer. Ce n’était surement pas seulement parce qu’elle était tombée qu’elle était toute sale avec de la boue dans les cheveux. Un peu d’explication serait éventuellement apprécié s’il vous plait! Evan entra dans le bain et se plaça en face d’Abigaïl. Il se foutait de se retrouver trempé lui aussi, ce n’était qu’un détail très peu important après tout. Il prit une main d’Abigaïl et la caressa doucement. Il n’allait pas la forcer à parler non plus! Elle avait du avoir un choc et elle parlerait sans doute lorsqu’elle commencerait à ravoir ses esprits. Evan voulait seulement qu’elle sache qu’il était là pour elle, tout près. Il l’écouterait, la réconforterait et la bercerait même s’il le fallait. Il n’aimait pas la voir dans cet état, ce n’était pas elle. Abigaïl était une fille souriante habituellement, une femme forte aussi. Mais elle avait reçu un dur coup, un choc. Evan voulait revoir la Abigaïl qu’il aimait!

Il y avait un combat intérieur en ce moment dans le corps d’Abi’. Il y avait la lucidité et la rationalité qui voulait qu’elle lui parle, qu’elle se vide le cœur. Et il y avait le côté émotionnel qui disait ‘’si tu parles, tu vas fondre en larme’’ et ce côté était particulièrement chamboulé aussi. C’était aussi le côté qui le réclamait. Qui réclamait la présence, la gentillesse d’Evan. Comme s’il lisait dans sa tête, il entra dans la baignoire. Être en meilleur état, elle aurait trouvé sa vraiment drôle...mais dans un état meilleur ils ne seraient pas ainsi. D’une main, elle essuya de ses yeux les larmes et la boue, c’était désagréable cette saleté!

Puis Evan prit sa main. Elle ne su comment expliquer le sentiment qui inonda son cœur. Autant la honte et la culpabilité de s’être dit qu’il allait la juger...c’était tellement ridicule. Jamais il ne ferait ça. Un autre sentiment c’était aussi une certaine joie, le mot était faible, c’était un élan d’affection pour lui qui avait toujours été là pour elle. C’était un peu...l’antithèse totale de l’être qu’elle avait rencontré plus tôt dans la soirée. Elle leva alors son regard rougeâtre, embué de larmes vers lui. Elle n’eut pas la force de lui faire un sourire, mais elle espérait qu’il lisait la gratitude dans ses yeux. Abi se sentait presque mal de le faire s’inquiéter comme ça...à sa place, elle disjoncterait c’est clair! Mais là, elle n’avait besoin d’une chose. Elle bougea légèrement, quitta sa position presque fœtale pour venir se glisser dans ses bras. S’il s’en foutait d’être trempé, il s’en ficherait d’être sale n’est-ce pas?

Elle vint se blottir contre lui sans aucune gêne, aucune pudeur. Comme toujours quoi. Elle posa son front contre son cou, heureuse de sentir de la chaleur humaine, surtout d’un humain qui l’aimait. Elle ferma les yeux, elle cherchait les mots et en même temps...pourquoi s’en faire avec une personne qu’on ne connait pas qui nous détruit alors qu’on vie avec une personne qui nous fait tellement sentir bien tous les jours? On est mal fait parfois les humains hein?...Elle serra doucement sa main à cette pensée, oui...pourquoi s’en faire...Mais c’est facile à dire, la douleur était là quand même. Mais elle se calmait, finalement, peut-être qu’Abi n’était pas aussi faible qu’elle-même le pensait.

‘’-J’ai rencontré...la pire être humain de la terre, je pense...tu sais...de ceux qui te regarde dans les yeux et...qui te font sentir comme...comme si t’étais rien du tout...pas plus qu’un simple insecte...’’

Sa voix semblait un peu brisée et lointaine, après tout, elle avait la gorge nouée à cause des larmes et son esprit était encore dans ses esprits négatifs, mais finalement, elle se devait de lui parler, après tout, il allait trouver les mots justes...elle en était sûre.

Il suscita enfin une réaction chez Abigaïl en lui prenant la main. Elle revenait peu à peu vers la conscience et elle reprenait les rênes de ses réactions. C’était une bonne chose, même si ça prenait du temps. C’était comprenable après tout. Ce n’est pas en un claquement de doigt qu’elle allait redevenir souriante et pleine de vie, malheureusement. Il fallait du temps pour reprendre le contrôle de ses émotions. Déjà qu’en temps normal, c’était difficile de les contrôler ceux-là, imaginer donc après un choc! Le défaut de l’être humain en même temps que sa beauté, il est capable de ressentir des émotions. Abigaïl vint se réfugier dans les bras d’Evan. Ah non! Mais il allait être tout sale maintenant! Non, mais je rigole bien entendu, il s’en foutait complètement, soyons sérieux pendant un moment! Il l’entoura de ses bras protecteur, voulant lui communiquer par ce geste qu’il avait toujours été là pour elle, prêt à la protéger contre tous les méchants de la Terre! Cela faisait beaucoup à dire dans un simple geste, mais de toute façon, elle le savait déjà ça non?
Abigaïl prit finalement la parole, joie totale et suprême pour Evan! Il entendait de nouveau sa voix. Pendant un instant, il avait cru ne jamais pouvoir l’entendre de nouveau ou du moins, pas avant un bon moment. Elle lui donna des explications, mais Evan ne les aimait pas. Pas qu’il croyait qu’elle mentait, mais il n’aimait tout simplement pas qu’on ait pu faire du mal à la femme de sa vie! On ne touchait pas à Abi et on ne la mettait surtout pas dans cet état. Qui avait fait ça? Evan se donnait déjà le devoir de le chercher pour lui régler son compte. Il se raidit même un peu sous le coup de la colère.

- Tu es tout sauf un insecte Abi! Tu es la femme la plus merveilleuse que je connaisse tu le sais ça! Qui voulait te faire croire le contraire? Je vais aller le voir lui et il va regretter!

Avait-elle compris tout le discours qui accompagnait le geste d’Evan? Oui, elle le comprit parfaitement, c’était un petit geste, simple, mais tellement réconfortant et tellement ce qui lui fallait en ce moment. C’était beaucoup plus facile maintenant de prendre du recul sur la situation et de réfléchir. C’est sûr, elle n’allait pas revenir à 100% de sa forme à l’intérieur des trente prochaines secondes, mais avec Evan, ça allait aller mieux, elle en était certaine. Elle entreprit donc de lui expliquer un peu ce qui c’était passé. C’était très vague, mais au moins, elle avait parlé et avait donné un minimum d’explications à propos de son état.

-Tu es tout sauf un insecte Abi! Tu es la femme la plus merveilleuse que je connaisse tu le sais ça! Qui voulait te faire croire le contraire? Je vais aller le voir lui et il va regretter!

Elle le sentit se raidirent et sa première réaction fut de se blottir d’avantage. Non non, il ne part nulle part! Il reste là! Avec elle. Elle eut tout de même un vague sourire qui vint à ses lèvres, un sourire rassuré, ça faisait plaisir à entendre. Pas un grand sourire, mais au moins, c’était ça, elle avait gardé les yeux fermés, en s’occupant qu’il ne bouge pas de là!

‘’-Arrête..je ne me rappelle même plus...son nom...Il y avait un...’’ra’’ dedans...mais c’est tout ce que je me souviens...’’

Elle ouvrit les yeux et fronça les sourcils légèrement. Oui...c’était flou comme rencontre, même si ça ne faisait que quelques heures. On dirait que son cerveau s’occupait déjà d’effacer ses mauvais souvenirs de sa tête, mais jamais elle ne l’oublierait complètement, ce visage rouge et noir...celui d’Evan...maintenant, elle comprenait que l’être était sûrement un sorcier capable de se métamorphoser. Mais c’était sans importance, du moins, l’oublier ne ferait pas de mal, ça c’est plus qu’évident!

‘’-Merci.’’

Elle l’avait dit tranquillement, avec toute la bonté qu’elle avait en ce moment. C’était important de lui dire merci, surtout qu’elle le pensait vraiment. Ce n’était pas rien s’occuper de quelqu’un comme ça, c’est sûr, elle ferait la même chose pour lui, c’était plus que clair, mais avoir un ami comme ça...ça change toute une vie.

Bon, les recherches du coupable seraient relativement difficiles pour Evan. Après tout, les noms contenant «ra» à l’intérieur, c’était plutôt commun. En plus, c’était un maigre, très maigre indice pour débuter ses recherches. Donc, peut-être que ces recherches n’auraient même pas lieu, malgré le désir d’Evan de défendre sa petite Abigaïl. Pourquoi se fallait-il qu’à chaque fois, il ne puisse rien faire? Il se sentait souvent impuissant d’ailleurs. Comment pouvait-il concrètement protéger sa famille et Abi? Ce n’était tout de même pas impossible que vous allez me dire? Sinon, pourquoi continuer à lutter et à avancer? Pourquoi combattre et défendre sa vie? Rassurez-vous, Evan ne souhaitait pas tout laisser tomber et partir dans un autre pays pour acheter une terre afin d’y faire pousser des tomates et élever des chèvres (un plan pour qu’un manticore viennent y trouver un festin…). Il était plus combattif que ça notre Evan, et puis, il y avait Abi. Il la voyait mal en fermière en fait! Non mais, sérieusement, voir Abi tenter de contrôler un troupeau de chèvre afin de les faire entrer dans un enclos, cela serait des plus divertissants! Mais ce n’était pas le sujet du moment. Pour l’instant, elle allait mal et elle avait besoin du réconfort de son ami. D’ailleurs, celui-ci lui offrait volontairement et gratuitement. Ce qu’il était gentil n’est-ce pas? Lorsqu’elle le remercia, il l’embrassa sur le front avant de lui répondre :

- Ne me remercie pas, t’aurait fait la même chose pour moi.

Et qu’elle ne vienne pas dire que jamais il ne se serait retrouvé dans pareil situation! On ne sait jamais ce qui pouvait arriver après tout, alors ne parlons pas trop vite. Tout le monde à ses peurs après tout, et Evan n’échappe pas à la règle.

Elle ferma les yeux de nouveau lorsqu’elle sentit le baiser sur son front, elle restait confortablement contre lui...espérons qu’il restait assez d’eau chaude dans la douche, parce que sinon elle allait mourir de froid, parce qu’elle n’avait pas l’intention de le quitter. Evan, c’est sa sécurité.

- Ne me remercie pas, t’aurait fait la même chose pour moi.

Et même plus? Elle ne le dit pas, mais elle en ferait pour son Evan! Elle avait les yeux fermés et les paroles et simplement la présence d’Evan eut tôt fait de bien la calmer.

‘’-Je suis contente que tu sois avec moi Evan, et je ne le sais pas toujours comment te le prouver...’’

Elle l’avait dit tout bas, la fatigue, la douleur retiraient tout filtre mental, même si elle n’en avait jamais vraiment eu avec Evan. Elle était vraiment contente de se sentir tranquillement plus propre, l’eau avait fait un grand nettoyage de sa peau et de ses cheveux. Elle bougea un peu, sa jambe lui faisait mal, mais elle restait encore blottie contre Evan, tant qu’il ne dirait rien, elle ne bougerait pas non plus, mais la seule idée de devoir laver ses cheveux, se changer et se coucher l’exaspérait au plus haut point, mais ça allait bien finir par arriver, c’est sûr que de l’eau gelée pourrait la convaincre, mais pour l’instant, elle était encore agréablement chaude pour qu’elle préfère rester dans la douche.

Evan était une source de réconfort pour Abigaïl, c’est normal qu’elle soit contente qu’il soit là n’est-ce pas? Cela faisait aussi partie de la tâche du jeune homme d’être présent pour la femme de sa vie, dans les meilleurs moments comme dans les pires, il n’y avait pas de distinctions.

- Ta présence seule me suffit…

Oh mon Dieu! Non mais vous l’entendez celui-là? On aurait dit un amoureux et à les regarder, un œil extérieur aurait facilement pu parler d’eux en tant que couple. Sérieusement, regarder comment ils sont placer, enlacés, pleins de tendresse et d’attention l’un pour l’autre. C’était vraiment à s’y méprendre quand même! Et ne me dites pas que c’est juste moi, cette impression d’autres l’ont déjà eux. Evan se l’était fait dire quelques fois par des amis ou des membres de l’Ordre, entre autres. De toute manière, il se foutait royalement de ce que les gens pouvaient à avoir à dire sur lui et Abigaïl. Si on s’attardait à ce que les gens disaient sur votre compte, jamais on n’avançait. Il y avait toujours quelqu’un pour dire une opinion divergente de la votre. C’était agaçant à la longue!
L’eau qui coulait dans la baignoire vers la sortie était de moins en moins brune et sale. Bon signe que l’eau faisait son travail. Abigaïl s’en foutait, et c’était la même chose pour Evan. Pour le moment, il y avait d’autres choses plus importantes que la propreté douteuse de la jeune femme n’est-ce pas? Il fallait la réconforter et ensuite elle pourrait voir à se laver correctement. Surtout que présentement, avec les vêtements, ce n’était pas la meilleure des choses pour se laver. Encore une fois par contre, on s’en fou! Et puis, même si Evan était tout mouillé lui aussi, il souhaitait voir de nouveau le sourire éclairer le visage de la femme de sa vie!

Vous imaginez le nombre d’amies de filles qu’Aby a eu qui ont pu dire qu’ils faisaient un beau couple et qu’elle expliquait qu’il était homosexuel? Elle doit avoir arrêté de compter! De toute façon, ça la faisait bien rire toutes ces histoires. Qu’est-ce qu’elle en avait à faire de ça? Des racontars et des rumeurs tout ça. Mais bon, ce n’est pas en ce moment qu’elle avait vraiment envie de penser à cela, disons qu’elle n’était pas d’humeur à subir des commentaires de ce genre, c’était son Evan en ce moment. Point. Et si ce qu'il lui disait lui faisait vraiment plaisir, c'était de ses affaires à elle!

Tranquillement, le souvenir se faisait plus flou, tranquillement, elle se sentait revenir stable dans ses émotions, elle n’aurait su dire combien de temps ils restèrent ainsi. En fait, c’est sûr que ça ne fait pas des heures et des heures, l’eau est encore chaude et agréablement tiède. Elle finit cependant à être courbaturé, déjà qu’elle l’était à la base. Elle avait encore le souvenir de ce qui s’était passé, ce n’était pas parti par magie! Mais elle avait refait son énergie et sa patience afin de combattre cette mauvaise rencontre. Il y avait un délai avant qu’elle devienne réellement forte, mais elle le devenait au moins! Elle bougea finalement, le regard rougit, les cheveux trempés collés à son visage. Elle ne fit que relever son visage pour regarder celui d’Evan, un faible sourire venant à ses lèvres.

‘’-T’as vraiment une sale tête comme ça. Je ne suis pas en phase terminale, tu sais.’’

Elle ne s’était sans doute pas regardée avant de dire ça! Elle constata elle-même cette constatation et ria légèrement, si elle bougeait, elle allait avoir les muscles qui hurleraient à la mort, c’est évident. Elle étira un peu son cou pour commencer, sans doute qu’Evan aussi devait être tout courbaturé...surtout que lui, il était appuyé sur le bain! Ce qui n’a rien de confortable quand même.

Hey! Il n’était quand même pas plein de terre et de boue lui! Elle devrait se regarder avant de parler! Bon, c’était sans doute sans compter sur le fait qu’il devait aussi avoir l’air horrible, mais tout simplement à cause qu’il se mettait à la place de son amie. Il avait mal parce qu’elle avait eu mal. C’était aussi simple que cela. Mais n’était-ce pas cela l’amitié? Il souhaitait lui éviter toutes les peines possibles, et même en prendre sur son dos pour lui en éviter. C’était chevaleresque de sa part, en quelque sorte, mais pour Evan, c’était cela l’amitié. L’idée que cela pourrait être plus ne lui ne traversait même pas l’esprit. Comment cela aurait-il pu de toute façon? Dans sa tête à lui, il aimait les hommes, et uniquement les hommes, sans aucune exception. Le fait qu’Abi n’était comme aucune autre femme ne lui avait pas encore traversé l’esprit. Pas consciemment du moins. Il faudrait peut-être qu’un jour il le réalise, mais comment cela pouvait-il se passer? Ce n’est pas en se levant un matin, après quelques étirements et un bâillement qu’il se dirait : «Hey… j’aime Abi moi! Allons lui dire!» Non, ça ne se passait malheureusement pas comme ça. Ce que c’était con la tête pareil, c’est sa tête après tout qui, en tant que siège de la lucidité et de la réflexion se disait que ce n’était normal d’éprouver plus pour Abi. Son cœur lui, et bien, si Evan se donnait la peine de l’écouter un peu plus, il entendrait son cœur lui dire qu’il devrait tenter sa chance. Un jour peut-être par contre… qui sait? Pour le moment, Evan vivait le moment présent, et il eut un petit sourire à la remarque de la jeune femme.

- Au moins je ne suis sale que d’eau moi! Mais après une bonne douche savonneuse, tu devrais être mieux. Une douche chaude s’il reste un peu d’eau chaude, ça va être mieux pour toi. Plus relaxant en tout cas!

Et de son côté? Pensez-vous qu’elle a déjà eu se genre de réflexion? Sans doute pas consciemment aussi...mais il est plus que clair qu’elle eut des commentaires de ses copines du travail, de ses parents aussi...mais elle avait toujours le même argument : «Il est gay.» Bah...ça lui suffisait comme argument quand même! Et puis, il n’était pas bizarre avec elle...ils avaient toujours été comme ça ensemble, c’est tout...C’est peut-être ça qui était étrange justement. S’il y avait eu plus...elle l’aurait senti non? Quand même, elle le prenait parfois dans ses bras et même que parfois elle dormait avec lui et elle ne ressentait rien d’étrange...elle était juste...bien quoi!...Bref! Passons ce sujet délicat, voulez-vous.

- Au moins je ne suis sale que d’eau moi! Mais après une bonne douche savonneuse, tu devrais être mieux. Une douche chaude s’il reste un peu d’eau chaude, ça va être mieux pour toi. Plus relaxant en tout cas!

Elle soupira légèrement, elle était bien blottit comme ça contre lui...mais elle se sentait encore sale...et ça ne pourrait pas durer éternellement quand même...Ça serait vachement dégoutant. Elle ferma les yeux un bref instant et en revoyant le type plus tôt, elle les ouvrit d’un coup et se dit que c’était peut-être une bonne idée de prendre une bonne douche. Elle tenta de se redresser un peu et sentit quelques muscles crier à la douleur, elle fit une légère grimace et regarda Evan.

«-Tu as bien raison...Comme toujours!»

Elle tentait de mettre un peu d’humour dans ses paroles, c’était typiquement Abi ça. Elle lui sourit gentiment et se décolla un peu afin de lui laisser une chance de quitter la salle de bain...Bah, il faut quand même se garder une gêne, non?

Comme toujours… bah… c’est tout de même relatif! Il ne possédait pas la vérité absolue non plus quand même, ne voyons pas trop grand! Ce n’est pas parce qu’Evan avait souvent des bonnes idées et qu’il donnait de bon conseil de temps en temps qu’il fallait toujours suivre à la lettre ce qu’il disait et le croire sur parole. Quoi que pour Abigaïl, ce n’était pas la même chose. Parce que jamais il ne lui mentait et il ne lui dirait jamais de faire quelque chose qui la placerait en situation délicate. Il serait incapable de toute méchanceté envers elle, c’était contre nature! Bref, après que la femme de sa vie se fut relever un peu, il pu en faire de même, réalisant à quel point il ne s’était pas trouvé dans une position confortable. Mouais… un bain c’était beaucoup plus moins confortable qu’un bon divan confortable! Et en plus, un divan ce n’était pas humide!

- Je te laisse devenir encore plus belle que tu ne l’es, je vais aller me changer et je te prépare un bon chocolat chaud, ça te va?

Bah oui il devait se changer, vous n’avez pas remarqué qu’il se trouvait sous la douche lui aussi et que par relation de cause à effet, ses vêtements s’étaient retrouvés tout mouillé? Il devait bien remédier à cela en premier lieu, afin de ne pas attraper la mort à cause de cela et aussi pour ne pas inonder l’appartement. Parce que s’il mouillait le plancher partout jusqu’à la cuisine, et bien c’est lui qui allait devoir ramasser et ça ne lui tentait pas. Donc, on se change et on évite bien des problèmes. Ensuite, il allait préparer un chocolat chaud bien réconfortant pour Abi. Cela lui ferait du bien, surtout après une bonne douche chaude. Evan sortit donc du bain, et il attrapa une serviette pour se sécher en peu.

- Je vais être juste à côté, à tantôt.

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Elle se sentit un peu mal qu’il soit aussi courbaturé à cause d’elle. Elle lui offrit un petit sourire qui montrait bien son malaise, mais bon, il ne semblait pas le prendre trop mal. Elle l’observa et remarqua aussi les quelques traces de boue qu’elle avait laissé sur lui et aussi qu’il était trempé, le pauvre! Elle eut la force d’avoir un petit sourire. Il était un vrai ange gardien avec elle.

- Je te laisse devenir encore plus belle que tu ne l’es, je vais aller me changer et je te prépare un bon chocolat chaud, ça te va?

«-T’es vraiment une Perle Evan.»

Ça, c’était un oui, ça lui allait. Elle le pensait vraiment, il n’avait personne qui s’occupait autant d’elle que lui. Même si c’était un compliment plus pour une femme, c’est l’idée d’une perle qui importait…c’est rare. Abi le regarda sortir du bain et attraper une serviette. Elle n’allait pas prendre des heures pour se laver, la seule idée d’être seule l’effrayait.

- Je vais être juste à côté, à tantôt.

«-À plus tard.»

Elle lui offrit un dernier sourire et dès qu’il sortit elle se releva elle aussi…déjà que son corps était courbaturé, cette position n’avait en rien aidé ses muscles. Elle retira ce qui lui restait de vêtements…c’est un peu quand même de se laver avec des vêtements…Bref! Elle prit une douche bien chaude, trop chaude? Peu importe, ça faisait du bien, elle prit le temps de bien se laver les cheveux et de se débarrasser de toutes traces de boue. Elle fit cela à la vitesse éclair, vite fait, bien fait. Elle sortit ensuite de la douche et attrapa une serviette qu’elle enroula autour d’elle. Elle prit ensuite sa baguette au sol avec un regard qui s’assombrit. Elle eut en tête la scène qui l’avait rendu ainsi et soupira. Elle marmonna quelques paroles afin de mettre ses vêtements dans un tas et retirer la boue. La jeune membre de l’Ordre se sécha et prit sa robe de chambre et sécha finalement sobrement ses cheveux et sortit de la salle de bain, sa baguette qu’elle laissa dans sa chambre au passage. Ça lui avait pris combien de temps ça? 20-25 minutes, gros maximum. Elle alla ensuite directement à la cuisine, cherchant son cher Evan.

Vous savez, il y a quelque chose que les sorciers possèdent et qui est très utile. Je vous laisse un moment pour réfléchir… allez, cherchez un peu sinon ce n’est pas drôle! Bon, c’est bien parce que c’est vous que je vais vous le dire. Ce que possèdent les sorciers et qui est très utile, c’est évidemment leur baguette magique, aussi simple que ça! Pas besoin de chercher vraiment plus loin non plus! Pourquoi c’était utile? Parce que cela avait permis à Evan de se sécher rapidement, en un coup de baguette quoi! Une fois bien sec, il avait pu enfiler de nouveaux vêtements plus chauds et moins humides que ceux qu’il avait portés sous la douche. Logique n’est-ce pas? Cela avait quand même permis à notre cher Evan de pouvoir se sécher et se changer rapidement puis de sortir de sa chambre pour préparer de bons chocolats chauds! Un pour Abigaïl, évidement, et l’autre pour lui-même, afin de l’accompagner. Il ne la regarderait pas boire seule quand même! Et puis, c’était bon du chocolat chaud un point c’est tout! Encore là, un simple petit mouvement de poignet de sa main tenant sa baguette et les deux boissons chaudes étaient prêtes, juste à temps pour le retour de la jeune femme. Celle-ci portait sa robe de chambre douillette, y cherchant surement une source de réconfort. Une chance qu’Evan avait gagné du temps grâce à la magie, sinon il n’aurait pas eu le temps d’être prêt à temps! Il tendit une tasse d’où s’échappait un délicat fumet de chocolat, tout en souriant.

- Pour toi!

Il espérait de tout cœur que le breuvage lui réchauffe un peu le cœur et l’âme. Après la rencontre avec l’autre homme, elle en avait surement besoin.

- Pour toi!

Cet homme était beaucoup trop parfait. Un chocolat chaud, c’est vraiment ce qu’il lui fallait, enfin…c’était un peu comme le café ou le thé pour d’autre. Il la connaissait simplement trop bien ce Evan! Elle prit le chocolat d’une main, un sourire léger, mais sincère s’étira sur ses lèvres. Elle leva vers lui un regard fatigué, mais plein de reconnaissances.

«-T’es vraiment un amour, merci beaucoup.»

He oui, ça aussi, ça se disait souvent…mais n’y voyait rien d’anormal!...ils font toujours ça…ce qui est peut-être anormal?...Bref. Elle l’incita à le suivre au salon, un bon fauteuil, c’est toujours bien pour être confortable. Une robe de chambre douillette, un chocolat chaud, un fauteuil moelleux et Evan pour lui tenir compagnie, ça c’était une combinaison gagnante. Elle déposa son chocolat chaud sur la table basse après avoir pris une petite gorgée –ouais, c’était très chaud ce truc!- et prit place sur le fauteuil. Elle posa de nouveau son regard sur Evan –il est ben mieux de l’avoir suivi celui-là!-

«-J’ai vraiment pas de chance ces derniers temps.»

Elle dit cela dans un soupir, elle faisait sans doute référence aussi à sa jambe qui avait était entièrement brûlée quelques semaines plus tôt. Un peu de repos s’il vous plait? Un temps mort?