Insomnie matinale [LIBRE]

— JOUEUR / JOUEUSE —

C’est toujours pareil. Comme une p’tite vieille, les extrêmes températures, sa l’a tue. L’hiver, c’est horrible à cause du froid et de l’air sec. L’été, c’est l’humidité et la chaleur qui l’assomme. Pas possible d’avoir une santé si fragile et horrible. Elle ne se plaignait pas, mais elle avait maudit son corps des centaines de milliers de fois. Au moins, cette nuit-là, ce n’était pas une éternelle crise de toux et un épuisement intense. Non, c’était simplement un inconfort certain dans son corps. Elle dormait sans couvertures, qu’un pyjama short et un chandail à fines bretelles.

Elle tourna son regard vers le cadran sur sa table de chevet, autour de quelques livres, elle pouvait voir 1h03. Elle soupira en passant une main sur son front humide. Sa devait faire une heure, une heure trente qu’elle tournait dans son lit en regardant l’heure toutes les 5 minutes. Elle entendait parfois son frère jouer avec ces nouveaux joujoux informatiques de l’autre côté du mur et entendait le moindre ronflement de son père au bout du couloir. Elle soupira de nouveau alors qu’elle se redressait dans son lit pour s’approche de sa fenêtre ouverte. Elle ne sentit pas la moindre brise fraiche, rien. C’était bien différent cet endroit. Londres lui manquait, et l’école aussi de surcroit. Meliane avait passé une bonne partie de son été la tête dans les livres, à voir de la famille et rarement des amis.

La Serdaigle resta à peine quelques minutes près de la fenêtre alors qu’elle pivotait d’un geste brusque, comme une envie soudaine, une illumination même. Elle attrapa un élastique pour ses cheveux et les attacha en une queue de cheval simple. En regardant rapidement dans son miroir, elle ne manqua pas de voir son teint pâle malgré le chaud soleil de juillet et les cernes sous ses yeux. Elle eut un autre soupire en se dégageant de cette vue pour prendre la cape la plus légère qu’elle avait, des chaussures ballerines simples pour simplement y glisser les pieds et ne prévint personne lorsque soudainement elle se transplana sur l’autre continent.

Meliane atterrit près d’un des lochs. C’était bel et bien l’endroit où elle voulait être. Ici il devait être entre 7h et 9h du matin. Le matin était donc déjà là. Elle ne sut dire l’heure exacte, mais au moins, il faisait un peu plus frais près d’une aussi grande étendue d’eau. Elle avait déjà fait du camping ici et elle était bien contente de voir que l’endroit était désert. Elle était dans la forêt et elle pouvait voir, pas trop loin, le lac. Elle avait sa cape sur les épaules et déjà, elle sentait son corps se détendre, ses poumons se remplir davantage de bon air frais. Meliane s’approcha du bord de l’eau et chercha de son regard bleuâtre la roche familière qu’elle avait vue il y a quelques années déjà.

Elle fut satisfaite de voir que la grosse pierre était encore là. Elle s’en approcha et alla s’y installer. Elle ramena ses jambes contre elle, s’attardant un instant sur la blancheur de sa peau. Elle fronça les sourcils, puis observa les eaux. Des images, des pensées vinrent tourmenter son insomnie. Son anniversaire approchait bientôt et elle ne put que lever les yeux au ciel en pensant aux oncles et aux tantes qui pousseront un soupir de soulagement en voyant qu’elle avait un anniversaire de plus. Elle posa son menton contre son genou, fatiguée de ce comportement de crétin. Et de son corps de crétin. Elle allait devoir se pencher encore plus pour pouvoir trouver une solution. Si les médicaments ne fonctionnaient pas, sans doute qu’il y avait d’autres moyens...

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Cela faisant longtemps que Nagayth n’avait pas voyagé. En fait, son dernier périple remontait à avant le décès de sa mère, il y avait de cela plusieurs années. Cette fois-ci, son père ne l’avait pas amené sur un autre continent. Hergé avait préféré organiser un voyage pas trop loin de l’Angleterre, où il avait établi domicile, certainement à cause des temps relativement sombres qui couraient mais surtout à cause qu’il était relativement fatigué de son travail – il était infirmier. La destination du paternel et de son fils était l’Écosse. Ils profiteraient de leur séjour là-bas pour admirer les lochs. Hergé avait employé le moyen le plus rapide pour s’y rendre : le transplanage. Même si cette technique était la plus coûteuse en énergie, c’était la plus rapide ; il ne l’utiliserait que sur le chemin de retour, car ils avaient trouvé un sympathique auberge non loin des grandes étendues d’eau.

Le matin se levait tranquillement sur le pays dans une flamboyante explosion de couleur. Le soleil était voilé par quelques nuages déchiquetés dans le ciel, à l’est. Par la fenêtre de la chambre que son père avait louée, Nagayth observait le ciel d’un air vague. Derrière lui, son père ronflait. Il dormait encore. Le garçon eut soudain le goût de marcher un peu à l’extérieur. Quittant l’auberge sans se presser, il respira l’air pure à pleins poumons une fois rendu à l’extérieur. Il se mit lentement à faire le tour du loch qui était le plus proche. Autour de lui, tout était calme. Une légère fraîcheur émanait de l’étendue d’eau, mais elle était agréable.

Tout à coup, le jeune homme entendit une quinte de toux provenant du bord de l’onde. Il remarqua alors qu’un individu y était installé. En regardant mieux, il constate qu’il agissait plutôt d’«une» individu. Sa taille était assez grêle. Nagayth irait même jusqu’à dire qu’elle était dans un état cachectique. Mais il ne fallait pas exagérer. Il existait en ce monde de nombreuses personnes beaucoup plus maigres que cette demoiselle. Elle paraissait être une jeune adulte.

Plus par curiosité que par réel intérêt, le sorcier s’en approcha un peu. Or, vu qu’il ne regardait pas où il mettait les pieds, il dérapa sur un caillou qui se révéla se retrouver sous son pied à ce malheureux moment, et il s’affala à plat ventre de tout son long tout près du bord de l’eau, en dehors du chemin qu’il empruntait jusqu’alors, tout près de la fille au regard rivé vers l’onde. Il faillit tomber dans le loch. La jeune femme sembla s’apercevoir de présence. Le garçon se releva prestement. Il marmonna :

- Je... je suis désolé de t'avoir dérangée, mais j’ai perdu pied et je suis tombé.

Il s’apprêtait à partir avec hâte, mais son regard se porte alors sur le visage de la demoiselle. Ses traits lui rappelaient vaguement quelque chose.

- Hé ! Mais je t’ai déjà aperçue à Poudlard, toi ! se rappela-t-il alors. Je t'ai même parlé quelquefois. Les potions, non ?

Peut-être allait-il paraît malpoli de déranger ainsi la détente de cette fille un peu plus âgée que lui, mais il était plutôt rare qu’il réfléchît beaucoup avant de parler. Il discerna des cernes sous ses yeux. Elle semblait fatiguée.

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Même si elle n’arrivait pas à dormir, il faut dire que parfois l’épuisement fait qu’on s’endort, c’est logique. Et la chaleur que lui avaient offerte les dernières nuits estivales n’avait pas aidé à ce qu’elle puisse se reposer convenablement. Alors, assis là, le menton reposer contre les jambes, elle sentit ses yeux se fermer doucement. L’air était plus frais ici, sans dire qu’il faisait froid bien sûr. La Serdaigle se sentait partir doucement vers le sommeil et ne put pas vraiment empêcher cela...du moins, pas volontairement. Cependant, quelque chose vint la troubler.

Une quinte de toux. He oui, typiquement elle ça. Mais elle ne fut pas longue, simple même. Elle retint un soupir tout en évaluant sa respiration. Tout allait bien. Tant mieux. Elle se remit donc à contempler l’eau calme. Après tout, l’envie de dormir venait bien de passer et son corps allait devoir se détendre encore avant de retomber dans une sorte d’épuisement! Puis il eut un bruit et un moment, elle pensait qu’elle allait bien mourir d’un arrêt cardiaque tant la surprise fut forte. Premièrement, elle se croyait seule. Deuxièmement, c’était un bruit à tout casser dans se silence presque parfait. Troisièmement, c’était vraiment tout près d’elle! Elle eut comme réflexe de se relever sur le champ, sa main venant prendre possession de sa baguette qu’elle avait pris soin de glisser dans sa cape. Mais Meliane ne pointa pas la personne.

-Je... je suis désolé de t'avoir dérangé, mais j’ai perdu pied et je suis tombé.

Oui visiblement! Elle ne répondit pas, autant parce qu’elle analysait cette voix qu’elle connaissait, elle en était sûre. En plus, à voir son visage, elle le reconnut presque tout de suite. Troublant vous trouvez? Elle va être en terminal, elle connait tous les étudiants de sa maison ou presque alors...rien d’étonnant.

-Hé ! Mais je t’ai déjà aperçue à Poudlard, toi ! Je t'ai même parlé quelquefois. Les potions, non ?

Elle sembla se calmer un peu, surtout son cœur qui reprenait un rythme normal. Elle garda son regard bleuâtre, d’un bleu plus glacé, mais à la fois particulièrement brillant, sur lui. Elle acquiesça d’un léger mouvement de tête avant de répondre.

«-Oui, je t’ai aidé pour un truc en potion durant l’année. Je suis Meliane et je pense qu’on a déjà discuté potions quelquefois. Elle laissa un petit temps avant qu’elle reprenne, fronçant un peu les sourcils, bien qu’elle le reconnut, son nom n’était pas certain dans sa tête, alors elle demanda. Yfenn, c’est ça?»

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La fille sursauta tout d’abord, se relevant sur le coup. S’apercevant qu’elle ne faisait pas face à un danger potentiel, elle sembla lentement reprendre son calme. Ses yeux d’azur jetaient sur lui un regard froid, mais un éclat en émanait toutefois. Elle dit :

- Oui, je t’ai aidé pour un truc en potion durant l’année. Je suis Meliane et je pense qu’on a déjà discuté potions quelquefois.

Elle fronça légèrement les sourcils.

- Yfenn, c’est ça ?

Le garçon hocha la tête pour approuver.

- Nagayth

l'informa-t-il.

Il chassa une mèche de cheveux rebelle qui lui tombait devant les yeux.

- Que fais-tu ici ?

demanda-t-il.

Tu habites dans le coin ? Je ne connais pas beaucoup d’élèves de Poudlard qui vivent à cet endroit.

Il laissa la jeune femme répondre, avant de dire :

- Non, je n’habite pas ici non plus, mon père nous a simplement amenés ici pour qu’on prenne des vacances. En fait, c’est surtout lui qui en avait besoin, mais ça me fera certainement du bien aussi.

Il se rendit alors compte que ses paroles n’intéressaient probablement pas son interlocutrice.

- Ah, je m’excuse encore pour t’avoir dérangée… Tu dormais, non ? Tu sembles avoir besoin de sommeil…

Il ne voulait paraître impoli, mais les cernes sous les yeux de Meliane, ces derniers fussent-ils brillants, étaient clairement visibles.

— JOUEUR / JOUEUSE —

Le jeune homme devant elle approuva d’un hochement de tête, ce que Meliane fit par la suite. Rapidement, il reprit. Meliane croisa les bras, resserrant la cape qu’elle portait, après tout, elle avait son pyjama en dessous et sa pourrait paraître étrange de sortir comme ça...bien qu’au fond, elle s’en fichait un peu.

-Que fais-tu ici ? Tu habites dans le coin ? Je ne connais pas beaucoup d’élèves de Poudlard qui vivent à cet endroit.

«-Non, je suis au Canada...J’avais besoin de prendre un peu d’air européen, elle ne fit qu’un mince sourire avant de poursuivre sur un ton poli, et toi, tu es du coin?»

-Non, je n’habite pas ici non plus, mon père nous a simplement amenés ici pour qu’on prenne des vacances. En fait, c’est surtout lui qui en avait besoin, mais ça me fera certainement du bien aussi.

Elle hocha d’un mouvement de tête, acquiesçant à ses paroles par se geste silencieux. Les vacances c’est toujours bien...même si Mel avait toujours trouvé les vacances d’été un peu trop longue. Ce qui ressemblait à de la folie pour certaine personne, mais elle adorait les murs de Poudlard, et surtout la bibliothèque...

-Ah, je m’excuse encore pour t’avoir dérangée… Tu dormais, non ? Tu sembles avoir besoin de sommeil…

Elle hocha un peu la tête, elle était un peu tombée dans ses pensées à ses paroles. Ce qui n’aidait en rien à lui donner un air un peu plus réveillé...Elle força un léger sourire en passant une main sur son visage blême et fatigué.

«-Non, je ne dormais pas...disons que je suis partie assez tard du Canada. Là-bas, c’est au beau milieu de la nuit, du moins où nous sommes, et je n’ai pas fermé l’œil encore.»

Elle dit cela avec ce même petit sourire. Oui bon...ça pouvait paraître étrange, mais c’était la vérité! Elle semblait plus fatiguée que lasse. Sans doute pourquoi elle faisait quelques efforts pour être aimable. Il ne l’avait pas dérangée au fond, c’était simplement la surprise qui l’avait...surpris quoi.

— JOUEUR / JOUEUSE —

Meliane esquissa un sourire.

- Non, je ne dormais pas...disons que je suis partie assez tard du Canada. Là-bas, c’est au beau milieu de la nuit, du moins où nous sommes, et je n’ai pas fermé l’œil encore.

Iözynn hocha la tête. Il se tourna vers le loch. Le pâle reflet du soleil matinal s’y reflétait. L’onde était calme. Aucune ride ne venait rompre l’uniformité de sa surface. C’était comme un immense miroir…

Le garçon s’apprêtait à quitter la jeune femme, lorsqu’il aperçut des petites vaguelettes circulaires se former sur l’eau, près du rivage. Vinrent ensuite de petites bulles. Sans crier gare, un tentacule émergea soudainement de l’onde, agrippant la cheville du jeune homme. Le contact gluant lui fit pousser un cri de surprise. Le doigt fin et long était vert pâle, presque turquoise. Il se mit à le tirer vers le loch. Le sorcier tomba à l’en renverse et vit entraîner malgré lui vers le loch.

Il hurla :

- Un strangulot !

Cette créature n'était pourtant pas reconnue pour vivre dans les lochs. Quoi qu'il en soit, elle avait probablement pour but de le noyer. Nagayth attrapa sa baguette qu’il traînait toujours sur lui en essayant de formuler un sortilège pour se défendre, mais il l’échappa malencontreusement. Le bâton était hors de sa portée. Alors que le strangulot était sur le point de le submerger entièrement – seule sa tête était au-dessus de l’eau – il jeta un regard suppliant à Meliane.

[Un peu court, désolé. :/]