01. Prélude — L’Alliance [PV]

— MAÎTRE DU JEU —

Froid. Lugubre. Sinistre. Trois adjectifs qui définissaient bien ce qu’était devenu le Manoir des Malefoy depuis que les Mangemorts s’y étaient réinstallés. Les couleurs elles-mêmes semblaient avoir quittées les lieux … l’âtre de la cheminée était vide. Quoi de plus normal, nous direz-vous, en plein mois d’aout … Une immense table en ébène prônait au centre de la pièce, et à son bout se tenait l’un des hommes les plus rechercher et probablement le plus craint de toute l’île britannique. Ses doigts jouaient avec une longue baguette en bois d’if, tandis qu’à ses pieds un gigantesque serpent sifflait, rampait. Le silence de mort qui régnait jusqu’à présent fut rompu par le long grincement d’une porte, celle de l’entrée, annonçant implacablement l’arrivée de visiteurs. Debout devant une fenêtre, Lucius Malefoy et sa femme, Narcissa, se tenaient immobiles, les yeux fixés sur le sol, évitant ainsi les regards que pouvaient porter les autres sûr eux. Après avoir gravis l’escalier, les deux nouveaux arrivants apparurent à l’entrée de la pièce, et découvrirent non sans appréhension l’atmosphère qui y régnait. Des visages se tournèrent vers eux, et instantanément les têtes des deux partisans du Lord Noir se baissèrent, le cœur emplis de peur. Voldemort sembla leur adresser, l’espace de quelques secondes, un semblant d’intérêt …

A reculons, les deux hommes s’approchèrent du Mage Noir, les mains légèrement tremblantes. Tous attendaient leur rapport, rapport qu’ils ne souhaitaient pas donner, étant pertinemment conscient de ce que cela leur rapporterait. Mais ils n’avaient pas le choix.

— Maître … pardonnez-nous … il n’y a aucune trace de lui, ni aucun signe qui pourrait nous mener à des pistes ...

Pendant une fraction de seconde, tous cessèrent de respirer. Les mains du Mage Noir se crispèrent, Nagini siffla. Puis, la sentence de Voldemort tomba, rompant l’insupportable silence.

— JE VEUX CET HOMME, PAS DES EXCUSES !

Vociféra Voldemort. La voix du Seigneur des Ténèbres raisonna dans la pièce, et les deux Mangemorts émirent un gémissement. Personne n’osa parler, ni même prononcer le moindre mot. Le Mage Noir se redressa sur son fauteuil, posa brutalement sa baguette sur la table.

— Yaxley ! Que dit le Ministère ? A-t-il d’autres informations ?

Un homme aux cheveux long blond et au visage dur sursauta légèrement, avant de s’avancer vers le Seigneur des Ténèbres tout en s’inclinant légèrement.

— Rien de plus, Monseigneur … il semblerait que Luthor ai … laissé de côté cette affaire. Il espère que vous vous entre-tuerez, Monseigneur.

De nouveau, un silence s’abattit sur la pièce. Voldemort finit par se lever, récupérant au passage sa baguette. Le Lord Noir vint s’arrêter devant une des nombreuses autres fenêtres de la pièce, pensif. Au loin, dehors, un orage menaçait, tandis que déjà des nuages bleutés, gorgés de pluie, s’accumulait non loin de la demeure des Malefoy. Au final, un léger sourire carnassier se dessina sur le visage de Voldemort.

— Laissons-le compter là-dessus …

— ADMINISTRATRICE —

Miki passait l'après-midi chez elle avec ses enfants et Kraven. Ce dernier était passé à l'improviste juste après que Naoki et Lee soient tombés dans les bras de Morphée, sieste oblige. Comme toujours Séléna s'était précipitée dans la bibliothèque pour y attraper un livre laissant à sa mère et au professeur de potions le loisir de passer un peu de temps seuls tous les deux. Installés confortablement dans le canapé, dans les bras l'un de l'autre, ils profitaient paresseusement de cet après midi d'aout et de son calme inhabituel.
Cependant, alors qu'elle commençait à se relaxer, l'esprit de Miki se mit à vagabonder et à penser à toute sorte de choses, gambergeant rapidement au sujet de l'ordre et ses pensées s'assombrirent. Ces derniers temps avaient été durs pour ses membres qui disparaissaient tous les uns après les autres. Elle savait à quoi cela était dû, Essaï tuait chaque personne qui osait se dresser devant lui, quelque soit son camp, membre de l'ordre, mangemort ou même ceux qui travaillaient pour le ministère. Sa soif de vengeance n'avait plus aucune limite, et personne ne semblait en mesure de l'arrêter. Le ministre même avait décidé de stopper les frais et de le laisser lui et Voldemort s'entretuer. Mais dans le fond Miki savait que ce dernier n'était pas plus capable que Luthor de cesser les agissements du mage noir qui montait en puissance.

Akira et elle en avait parlé la dernière fois que celui-ci était passé la voir. Leurs avis concordant sur le sujet. À la différence que son ainé avait un point de vue plus extérieur sur la situation, il n'était pas en Angleterre depuis aussi longtemps que sa sœur, et surtout sa vision des choses avait toujours été beaucoup plus pragmatique. Il n'hésitait pas à envisager des solutions que d'autres répugnaient à formuler. Mais pour une fois, Miki se demandait si il ne s'agissait pas, cette fois ci, de la seule façon réellement efficace pour abattre Essaï. Une telle alliance ne serait certainement pas prévue, par personne, c'était une certitude.

Se levant, Miki embrassa Kraven tendrement.

« Ça te dérangerait de garder les enfants un moment ? J'ai une course à faire, j'avais totalement oublié. »

Légèrement étonné, le lycan accepta néanmoins avec plaisir.

« Je vais demander à Séléna de te surveiller. » se moqua t-elle gentiment avant d'aller embrasser sa petite puce en lui disant de bien faire attention que les garçons ne fassent pas de bêtises.

Puis elle fila en ville et se dirigea dans une ruelle déserte, et inspira un grand coup.

« Voldemort. »

Le reste ne se fie pas attendre, et rapidement plusieurs mangemorts arrivèrent.

— JOUEUR / JOUEUSE —

Un nuage de fumée noir encercla bientôt la directrice de Poudlard, et l’instant d’après apparu autour d’elle un groupe de Mangemorts, la baguette à la main, le visage pour la plupart caché derrière un masque aussi sombre que leurs capes. Cependant, certains étaient reconnaissables : Dolohov, Mulciber … Bellatrix. Lorsque Lestrange reconnu Miki Mihyana, la nouvelle directrice de Poudlard, la Mangemort laissa échapper un petit rire, semblable à un gloussement. Elle s’approcha lentement, tournant autour de la jeune femme.

— Oh, mais regardez qui va là … la remplaçante du vieux barbu !

Un rire général s’éleva dans l’assemblée, tandis que la Mangemort ne cessait de tourner autour de sa proie. Mais il y avait quelque chose qu’elle ne comprenait pas … pourquoi cette femme avait-elle fait cela ? Jusqu’à présent, elle ne l’avait jamais fait – elle n’avait jamais prononcé le nom du Seigneur des Ténèbres – pourquoi le faisait-elle aujourd’hui ? Excès de témérité, ou piège finement préparé ?

Lestrange savait parfaitement qu’elle et les autres Mangemorts n’avaient le droit de toucher à Bathory et sa précieuse famille, ordre du Seigneur des Ténèbres … mais devaient-ils considérer la japonaise comme membre cette famille sacrée ? Bellatrix ne tenait pas à tenter l’expérience, au risque de devoir subir le terrible courroux de son Maître. Lestrange était peut être un peu impulsive, mais elle n’était pas totalement stupide, et savait que Mihyana ne l’était pas non plus. De toute évidence, elle voulait les faire venir, eux ... mais pourquoi ?

— Qu’est ce que tu veux, Mihyana ?

Finit-elle par demander, en jetant des regards ça et là afin de s’assurer qu’elle était aussi seule qu’elle voulait bien le paraître.

— ADMINISTRATRICE —

Miki ne s'était pas trompée, les mangemorts avait rappliqué à l'annonce du nom de leur maitre, et parmi eux quelqu'un capable de réflexion. Certes, Bellatrix était aussi connue pour sa folie que pour sa fidélité à son maitre, mais elle n'était pas la dernière des idiotes, sans quoi elle n'aurait jamais acquis autant la confiance du lord noir. Sans être totalement ravie de la voir, la jeune directrice était contente de la voir. Au moins elle ne tenterait pas de l'abattre tout de suite, certes elles ne pouvaient pas se supporter, mais il était possible de discuter avec elle, plus ou moins en bonne intelligence. Bien qu'elle n'aimait pas vraiment la façon dont ses collègues tournaient autour d'elle, tels des vautours guettant la mort imminente de leur proie.

"Je voudrais voir ton maitre, Lestrange."

Déclara t-elle d'une voix claire et calme, nullement effrayée par l'assemblée autour d'elle. Créant de ce fait un élan de surprise chez les mangemorts. Elle ne s'était pas attendue à autre chose de leur part, et cette requête avait de quoi étonner quant on savait que l'actuelle dirigeante de l'ordre avait toujours essayé de rester en retrait.

"Je voudrais lui proposer quelque chose qu'il devrait ... apprécier."

Continua t-elle pour tenter de ramener la conversation sur le sujet principal.

— JOUEUR / JOUEUSE —

Il y eu un instant de silence et de total hésitation pendant quelques secondes, puis Bellatrix jeta un regard vers ses compatriotes Mangemorts, un sourire aux lèvres. Un rire général s’empara alors de l’assemblée, et Lestrange elle-même ne s’empêcha pas de ricaner. La japonaise était-elle sérieuse ? La plaisanterie était de taille, elle devait l’avouer, et elle devait même reconnaître que l’espace de quelque secondes, elle avait vraiment cru que sa demande était réelle. Mais le visage de la jeune femme restait impassible, et face à cette réaction le sourire de Bella disparu soudainement, et les rires s’étouffèrent. Mihyana était sérieuse. Une légère colère s’empara de Bellatrix.

— Le Seigneur des Ténèbres n’est pas quelqu’un que l’on peut convoquer tel un vulgaire serviteur !

Rugit-t-elle. Pourquoi voulait-elle voir le Seigneur des Ténèbres ? Que lui voulait-elle ? Qu’avait-elle à lui dire ? Et qu’était-ce cette chose qu’elle voulait lui proposer ? C’était impossible, tout simplement impossible. C’était un piège, voilà ce que c’était, rien de plus. A l’instant même où le Seigneur des Ténèbres poserait le pied dans cette rue, une brigade d’aurors et de traitres à leur sang (ne parlons même pas des Sang-De-Bourbes) se pointeraient et attaqueraient sans autres forme de procès, tel des lâches sans aucun courage. Bien sûr, Bellatrix savait que son maître parviendrait à tous les repousser, mais elle ne voulait pas être le bouc émissaire de cette affaire.

— Ton piège était bien pensé ma belle, mais nous ne sommes pas aussi stupide que ça.

Répliqua finalement Bellatrix, fière d’avoir devancé la jeune femme.

— Tu as de la chance de bénéficier de l’immunité de Bathory. Sans cela, je t’aurai tué.

Affirma-t-elle, en ne dissimulant pas son désir de voir mourir la femme pour ce qu’elle avait tenté de faire.

— ADMINISTRATRICE —

Miki était plus chanceuse qu'elle ne l'avait pensé ... Bellatrix pensait que l'immunité dont bénéficiait Lyzandra s'étendait à elle aussi. Mieux valait ne pas l'en détromper pour l'instant, il s'agissait surement de sa seule chance de sortir vivante de cette idée qu'elle avait eu.

"Ce n'est pas un piège. Je suis venue seule, et tu le sais, sans quoi tu m'aurais déjà amenée ailleurs, juste pour t'en assurer."

Inutile de prétendre qu'elle ne savait pas comment fonctionnait Lestrange.

"Mais libre à toi de ne pas me croire et que ton maitre apprenne de façon détournée que tu as refusé de me conduire à lui alors qu'il a cruellement besoin de ce que j'aimerais lui dire. Car tu es bien placée pour savoir que tout ce sait."

Elle laissa sa phrase en suspend.

"Et tu me connais, tu sais que ce n'est pas mon genre de me jeter dans la gueule du loup si je n'ai pas une excellente raison de le faire, mais tu as raison ... laissons Essaï décimer nos rangs respectifs en priant chacune pour que l'autre soit la prochaine victime."

Inutile également de prétendre qu'elles pourraient un jour s'entendre, Bellatrix n'y croirait pas, et jouer la carte de la franchise était ce que Miki avait de mieux à faire compte tenu des circonstances. De plus, elle ne voulait pas étendre sa discussion avec la mangemort, mieux valait parler à dieu le père qu'à ses saints disait-on, avec justesse.

"Alors ? Ta décision ?"

— JOUEUR / JOUEUSE —

Essaï ? Elle avait dit le mot « Essaï » ? Ce qu’elle avait à dire était-il en rapport avec cette ordure ? Bellatrix douta soudainement. La japonaise avait raison : si le Seigneur des Ténèbres apprenait qu’elle lui avait empêché d’apprendre des choses sur ce traître, Lestrange ne donnait pas cher de sa peau. A présent, les Mangemorts restaient silencieux, bien heureux de ne pas avoir à prendre de décisions. Lestrange savait à quel point son Maître (et donc par extension eux) souhaitait la peau de McSharon. Elle avait l’impression de revivre ce temps où ils traquaient Harry Potter …

Le regard noir de Bellatrix se figea soudainement dans celui de Mihyana. Elle aurait pu sonder son esprit, mais elle ne s’y risqua pas. La Mangemort sembla hésiter une dernière fois.

— Si tu m’as mentis, Mihyana, tu le regretteras.

Finit-elle par déclarer, plus menaçante et plus sérieuse que jamais. Tous savaient ce que Lestrange était capable de faire en de telles occasions … Puis, les Mangemorts disparurent, aussi brusquement qu’ils étaient arrivés, et à nouveau Miki fut entourée par un nuage de fumé noir qui s’évapora dans le ciel. Quelques minutes après, le Seigneur des Ténèbres apparut devant elle.

— ADMINISTRATEUR —

Le nuage noir typique des Mangemorts apparut devant la directrice, nuage qui laissa bientôt sa place au Mage Noir en personne. Debout devant la jeune femme, solennellement droit, il tenait dans sa main sa baguette en bois d’if qui lui avait permis de transplaner. Lorsqu’il reconnu Miki, un léger sourire se dessina sur le visage de Voldemort. Contrairement à Bellatrix, le Mage Noir savait que Miki ne mentait pas. Quel avantage avait-elle à le faire ? Depuis son accord avec Lyzandra, lui et ses Mangemorts n’avaient pas mis une seule fois les pieds à Poudlard, ni fait quoi que se soit à l’encontre de l’école. De plus, la directrice devait certainement savoir qu’un rien maintenait l’école dans le pseudo calme dans lequel elle était depuis presque 1 an, et qu’à la moindre hostilité de la part de l’Ordre il n’hésiterait pas à s’attaquer à Poudlard, et ce malgré la présence de Lyzandra au sein du corps professoral. Mihyana avait tout intérêt à ne pas jouer avec lui.

Bellatrix lui avait rapidement expliqué ce qu’elle savait, à savoir quasiment rien, mais que c’était la mention du nom de McSharon qui l’avait décidé. Essaï était devenu le nouvel Harry Potter, l’homme à abattre, l’ennemi n°1. Le désir de Voldemort était de le voir mourir, et mieux encore, de le tuer lui-même. Si Mihyana avait des informations le concernant, le Mage Noir était plus qu’ouvert à la conversation.

— Je t’écoute.

L’informa-t-il simplement, non sans une certaine froideur dans sa voix. Le ciel était couvert de nuages qui menaçaient de déverser sur la capitale un crachin si propre à Londres.

— ADMINISTRATRICE —

Direct ... de toute façon Miki ne s'était pas attendu à autre chose de la part de Voldemort. Il n'était guère connu pour sa grande patience. De plus, elle préférait en finir au plus vite avec cette histoire. Très peu dans l'ordre comprendrait son geste, et encore moins l'approuverait, mais dans le fond peu lui importait.

"Bien, je ne tournerai pas autour du pot, nous avons toi et moi beaucoup mieux à faire en cet bel après midi."

Commença t-elle.

Elle n'avait pas voulu le vouvoyer, cela aurait induit un respect qu'elle n'éprouvait pas et dont il ne faisait pas réellement preuve à son égard non plus. Alors, ils joueraient à armes égales.

"Toi et moi avons un ennemi commun qui devient par trop gênant. Mes équipes n'arrivent pas à le tuer, tu ne peux pas le localiser. Je crois que nous pourrions nous entendre à ce sujet, je veux dire, toi et moi sommes assez intelligent pour mettre de côté nos différents sur certains points pour nous concentrer sur l'essentiel : neutraliser Essaï."

Le lord noir semblait maintenant sincèrement intéressé par l'offre de son interlocutrice.

"Je sais, de source sure, que le ministre n'agira pas, préférant regarder les morts le temps que toi et ton ancien disciple vous entretuiez, et personnellement l'idée de voir des innocents périr à cause de sa paresse ne m'enchante pas outre mesure. Et je sais qu'il est une gêne pour tes plans."

Elle fit une courte pause, laissant le temps au mangemort de saisir pleinement le sens de ses paroles.

"Et je sais où Essaï se cache."

Finit-elle.

— ADMINISTRATEUR —

Voldemort resta un moment silencieux, un peu surpris par ce qu’il venait d’entendre. S’il avait un jour imaginé cela possible ? Certainement pas. L’Ordre n’avait jamais été un allié, bien au contraire, et la proposition de Mihyana laissa le Mage Noir perplexe.

— Tu es consciente bien sûr que, là, maintenant, je pourrais arracher de ton esprit ce qui m’intéresse, et te tuer, achevant ainsi l’Ordre … Poudlard serait alors à ma merci, et plus personne ne serait là pour protéger vos pauvres petits Sang-De-Bourbe, et ne parlons même pas des Moldus …

S’il cherchait à l’effrayer ? Peut être, un peu, mais Voldemort savait que Mihyana n’était pas de ces personnes qui s’effrayaient facilement, bien au contraire. Mais ce qu’il avait dû mal à comprendre, c’était cette mentalité qu’avaient les membres de l’Ordre : parce qu’ils avaient un « point commun », ils pensaient qu’une alliance était possible … aux yeux de Voldemort, cela ne l'était pas. S’allier à des Traîtres à leur Sang était inimaginable, encore moins s’ils étaient ses ennemis …

Sauf que les choses n’étaient pas aussi simples. Il y avait un petit problème, ce fameux « point commun » qui, d’après Mihyana, était susceptible d’unir ces deux groupes si radicalement différents : Essaï McSharon, l’homme que Voldemort avait le plus envie de tuer. Le Mage Noir voulait sa tête, quelque en pouvait être le prix.

— Ta proposition est forte alléchante, Mihyana, mais … qui me dit que ce n’est pas un piège que vous voulez me tendre, toi et Luthor … après tout, c’est lui qui t’as mis là où tu es aujourd’hui …

Elle ne pouvait le nier : c’était bel et bien grâce à Luthor que Miki était aujourd’hui directrice de Poudlard, et Voldemort était en droit de craindre une alliance entre les deux partis.

— Et même si Luthor n’a rien avoir avec ça … qui me dit qu’une fois que McSharon sera mort, toi et tes petits copains vous ne retournerez pas vos vestes …

Fit-il remarquer. Il connaissait suffisamment Mihyana pour savoir qu’elle allait très certainement lui retourner la question, et leur inquiétude était fondée. Voldemort savait que ses Mangemorts n’accepteraient jamais une telle alliance à moins d’y être contraint, et qu’à la moindre étincelle leur petit accord sauterait, pareil à de la poudre à canon, d'autant plus que certains membres de l'Ordre lui en voulait sacrément.

— ADMINISTRATRICE —

Pragmatique, on ne pouvait nier que le lord l'était.

"Tu sais aussi bien que moi que ça n'est pas si simple. Tu as trop peu d'hommes pour attaquer et espérer gagner à coup sur, alors je ne vois pas en quoi l'information te servirait. Je sais aussi que pour le moment Poudlard ne t'intéresse pas réellement. Et si jamais c'est le cas, crois moi rien qu'une semaine de paperasses te fera t'en lasser."

Dit-elle d'une voix égale, nullement impressionnée par les insinuations de Voldemort.

"Quant à l'ordre, il existait avant moi et continuera après moi ... tu ne penses pas ?"

Après tout, l'ordre du phénix n'était qu'un titre plus ou moins pompeux qui désignait ceux qui se battaient contre les idéaux du mage noir, quel qu’en soit le prix, et ceux prêts à se battre n'étaient pas aussi peu nombreux qu'on pouvait l'imaginer au premier abord.

"Au moins avec moi tu peux parler."

Analysa t-elle calmement.

Elle ne s'imaginait pas amie avec lui, il ne fallait pas rêver, mais il fallait parfois savoir mettre ses grands principes de conduite de côté pour le bien commun.
La mention du ministre la fit lever un sourcil.

"Laisse Luthor où il est, c'est à dire probablement caché dans son bureau. Il m'a peut être mise à mon poste, mais penses tu qu'il l'aurait fait si je ne le lui avais pas demander ? Je voulais récupérer Poudlard pour que les élèves puissent toujours y venir, y trouver un lieu de calme où ils pourraient s'instruire. Mon but était là, et Luthor m'a facilité les choses en se montrant si ... avenant, à me laisser le poste sans trop de contre partie. Malheureusement passé le côté bureaucratique, tu sais comme moi qu'on ne peut rien en attendre, ou tout du moins pas autant qu'on serait en droit de l'espérer de la part d'un ministre. La preuve, il passe la journée à trouver des excuses pour ne pas te chasser, toi ou tes mangemorts. On a déjà à faire avec certains incompétents au sein de l'ordre, alors si en plus je dois faire avec lui ... "

Elle resta volontairement dans le vague au sujet de ce qu'il lui en avait couté, préférant garder la longueur d'avance qu'elle avait acquise à ce sujet. Miki était très dure quand elle parlait du ministre du pays, mais son ton et ses paroles reflétaient sa pensée. Luthor n'avait pas la carrure pour un tel poste dans de telles situations. Au moins avec un de chance cela ferait sourire son interlocuteur.

"Quant à ce qui est de retourner notre veste ... pour cela il aurait fallu que tu nous crois enclin à devenir amis, faire des piques niques, se mettre des petites pâquerettes dans les cheveux. Il est clair que jamais nous ne pourrons nous entendre sur le long terme, nous sommes comme l'huile et l'eau, incapables de se mélanger. Et je sais que dès l'instant où Essaï sera mort les choses redeviendront comme avant. La seule chose que je pense réalisable c'est un pacte de non agression, entre nos forces, et ce pour toute la durée de notre mission commune, et ... pour plus de tranquillité, je dirais même quelques jours après notre retour à Londres, que chacun est le temps de panser ses plaies. Mais je pense qu'au delà il ne faudra se faire aucune illusion, les choses entre nous reprendront leur cours habituel."

— ADMINISTRATEUR —

La mâchoire de Voldemort se crispa quelque peu, tandis qu’il sentait lentement sa patience s’échapper.

— Ne joue pas avec moi, Mihyana.

Prévint-il, soudainement légèrement à cran. Il avait articulé chaque mot, chaque syllabe, comme un avertissement.

— Tu sembles oublier qui je suis, ce que j’ai fais, et ce que je suis capable de faire …

Continua Voldemort tout en restant immobile. Le Mage Noir n’était pas connu pour sa patience, et il en avait assez de perdre son temps en parlementant avec la japonaise, pour au final n’arriver à rien.

— Tu sous-estime mes forces, Mihyana. Tu penses que, parce que McSharon parvient sans cesse à m’échapper, et qu’il veut ma mort et ma destruction, tu es en mesure de te croire en position de force, mais tu te trompes. Tu as peut être des informations à son sujet, mais un jour où l’autre, avec ou sans ton aide, je le trouverai, et le tuerai. J’obtiens toujours ce que je veux (Il fit une légère pause, comme pour laisser à la jeune femme le temps de bien assimiler ce qu’il venait de dire) Et tu sais ce qui te fait peur, Mihyana ? Ce sont les moyens que je pourrais utiliser pour parvenir à mes fins. Tu sais que si McSharon ne meurt pas très vite, des gens continueront de mourir, et qu’au final c’est vous qui en pâtirez le plus. Alors, s’il te plait, ne soit pas ingrate. C’est la crainte qui t’a mené jusqu’à moi, rien de plus.

Expliqua le Mage Noir. Il savait très bien que la jeune femme était loin d’être stupide, et qu’elle était consciente qu’aucun de ses dires ne tenaient la route. Après tout, c’était eux qui se dressaient contre lui, eux qui faisant obstacle à ses plans. Voldemort resta un moment silencieux, tentant de se calmer, avant de revenir à leur affaire.

— Ce sera ta parole contre la mienne. Si l’Ordre n’attaque pas, mes Mangemorts se tiendront tranquille. J’exige qu’il en soit de même de ton côté. C’est ma condition.

Affirma le Mage Noir. Il savait cette mission trop dangereuse pour se permettre de laisser courir le moindre risque.

— Ah, et … c’est moi qui tuerai McSharon.

Voldemort tenait particulièrement à ce point, peut être même plus que l’autre. Il devait faire payer à cette ordure l’injure qu’il lui avait faite et souhaitait lui rendre personnellement la monnaie de sa pièce.