Joyeux Noë...Euh non, pas encore ! [Pv Alix]

Il était près de seize heures et certains sorciers venaient de finir leur travail avec contentement. En ces moments de vacances, la plupart s’occupaient des tâches des autres et se retrouvaient rapidement exténués à la fin de la journée. Ce fut d’ailleurs le cas pour notre merveilleuse Amanda qui acheva le dernier dossier à compléter pour le rendre à la vieille pie d’Ombrage. Lorsque sa montre indiqua l’heure de son arrêt de travail pour aujourd’hui, elle s’empressa de se lever de sa chaise et se vêtir de sa veste en cuir qui lui tenait si chaud. Puis, par habitude, elle se plaça devant un de ses miroirs qui trônaient les murs de son bureau et remit en place quelques mèches rebelles qui commençaient à partir en sucettes. S’assurant d’avoir mit une couche suffisante de rouge à lèvres, elle contempla son visage et fut satisfaite de savoir que ses cernes avaient disparus. En effet, cette nuit-là, elle n’avait pas beaucoup dormi à cause d’un appel urgent de la part du directeur adjoint de son département. Apparemment, il manquait tellement de personnel en ce moment qu’elle avait été chargée de s’occuper de certaines choses assez compliquées. Mais maintenant, c’était terminé et elle pouvait profiter du restant de sa journée de la façon dont elle le souhaitait. Durant tout le midi, elle avait préparé son planning du jour et il fallait absolument qu’elle aille à Pré-Au-Lard. Toutefois, il fallait d’abord qu’elle récupère quelques trucs très importants. Une clé argenté à la main, elle se dirigea vers l’une des plus grandes armoires de la pièce et enfonça l’objet dans la serrure. Un déclic se fit entendre et la porte s’entrouvrit. La jeune femme mit la main sur la petite poignée et la tira brusquement.

A ce moment-là, plusieurs paquets tombèrent au sol sous sa plus grande surprise. C’est à l’aide de sa baguette en bois de pommier qu’elle fit léviter tous les paquets au dessus d’elle. Puis, elle prit son sac à main et lui jeta un sortilège d’Extension indétectable afin d’y mettre tout ce dont elle avait besoin. L’avantage de ce sortilège était qu’il ne modifiait pas du tout l’apparence physique de l’objet cible. Elle plaça en vitesse tous les paquets cadeaux dedans et quitta son bureau. Quelques instants plus tard, elle finit par pénétrer à l’intérieur du fidèle ascenseur qu’utilisaient tous les employés pour se rendre d’un étage à l’autre. Il semblait remarcher de nouveau ; l’autre fois, il était tombé en panne et avait provoqué le retard de plusieurs salariés. Une fois à l’étage zéro, Amanda se rendit jusqu’à l’atrium et emprunta les voies d’une cheminée pour se téléporter jusqu’aux extérieurs du ministère. Une fois qu’elle se sentit à l’air libre, elle prit soin de ne pas se faire apercevoir par un moldu passant par-là et transplana dans un ploc !sonore. Sa destination était bien précise et lorsqu’elle remit pied au sol, elle regarda autour d’elle pour mieux se mettre à l’aise dans son nouvel environnement. Sa montre indiquait quatre heures dix et le lieu de rendez vous était à quinze. Plus que cinq minutes mais elle savait qu’elle ne serait pas en retard. Elle devait voir sa sœur Alix aux trois balais afin de reprendre le contact avec elle depuis des semaines.

Sa grande sœur étant à Poudlard, celle-ci ne dormait plus dans le même appartement qu’Amanda donc elle ne se voyait plus souvent et cela attristait vraiment la cadette qui se sentait un peu comme la seule « jeune » du ministère. Là-bas, il y avait beaucoup de vieux et cela ne rendait pas l’atmosphère très pétillante. Enfin, il y avait toujours Johan mais pour le moment elle n’avait pas autant d’affinité avec lui qu’avec sa frangine. Les mains dans les poches pour ne pas se les geler sous la neige, la belle s’avança d’un pas décidé vers le bar fréquenté par beaucoup de sorciers. Il était bien plus sur que la tête de sanglier qui n’était pas un endroit réputé pour sa propreté. La demoiselle poussa la lourde porte de verre du bar et analysa le nombre de tables libres. Aujourd’hui, il n’y avait pas grand monde…et tant mieux d’ailleurs. Au moins, les deux Carter pourraient parler sans se plaindre du vacarme habituel des sorciers en état d’ivresse. La blondine trouva une table contre le mur et s’y installa sans attendre une seule seconde. Son côté maniaque la força à vérifier l’état de la table ; certains auraient très bien pu commander de la nourriture et en mettre partout sur le mobilier. Une fois qu’elle constata que tout avait été bien nettoyé et essuyé, elle y posa son sac à main et attendit l’arrivée de son invitée. Noel approchait et il fallait qu’elle donne tous les présents à Alix pour la simple raison que Poudlard proposerait sûrement à l’Auror de passer Noel au château. Et connaissant son aînée qui se donnait toujours à 100% dans son travail, il y’avait de grandes chances qu’elle n’accepte la proposition de ce collège. Deux minutes plus tard, notre héroïne aperçut une splendide femme qui lui ressemblait étrangement...cela ne pouvait être qu'elle.

« - Alix, Alix, Alix ! Viens donc t’installer ! J’ai tellement de choses à te dire… »

Totalement heureuse de revoir sa soeur adorée, elle ne put conserver son sérieux trop longtemps. Cela étonna fortement le barman qui avait toujours connu Amanda sous les traits d'une employée du Ministère très assidue et sérieuse.

— JOUEUR / JOUEUSE —

Alix s'était dépêche toute la matinée mais malgré tout, elle était en retard. Amanda devait déjà être en train de l'attendre ...
Le début de journée avait été terrible. Depuis l'accident de la fête, Alix n'était plus sure de rien. Finirait-elle son année au château ? Rien n'était moins sure. La directrice l'avait prévenu : elles devraient parler sérieusement dans son bureau. L'auror cherchait désespérément des arguments qu'elle n'avait pas, elle le savait parfaitement. Elle avait cédé quand Cloé avait insisté et n'aurait pas du. Point à la ligne. En attendant la rendez-vous, la jeune femme se tenait à carreau. Elle surveillait, reprenait à l'ordre les écoliers dans les couloirs, faisait son boulot, quoi. Un boulot ennuyant, mais il était hors de question de se faire avoir à faire une bêtise une nouvelle fois. Ce matin, elle avait entendu parler d'une vague rumeur de duel entre élèves de deuxième année. Rien de grave, elle avait simplement expliqué aux jeunes gens qu'il serai plus prudent d'éviter. Rien de plus, rien à signaler. Le déjeuné c'était déroulé tranquillement et Alix se préparait maintenant à aller à Pré au lard.

Amanda. Depuis combien de temps n'avait-elle pas vu sa jeune sœur ? Elle avait deux ans de moins qu'elle, une curiosité sans limites qui donnait la sensation que la demoiselle était montée sur ressort. Dynamique, Amanda était assez différente d'Alix. Plus ouverte, plus tête brulée. Les deux sœurs s'adoraient malgré tout. Elle travaillait également au Ministère, au département de la justice magique. Attachée à son poste, Amanda avait du batailler pour se faire un nom. Elle y avait cependant réussi et était maintenant reconnu comme une femme pleine de ressources qui maitrisait parfaitement son domaine. Alix était ravie du succès de sa sœur.

Alix mis le paquet qu'elle avait posé sur son bureau dans son sac. Trouver un cadeau pour sa sœur s'était avéré difficile mais elle était tout de même parvenu à trouver quelque chose. Alix s'emmitoufla dans sa belle cape grise, attrapa son bonnet et fila hors de son bureau. Elle salua Aëlys Spencer qu'elle croisa dans le hall d'entrée et parti en direction de Pré au Lard. Dehors, il neigeait. Comme souvent, le parc semblait endormis sous un manteau de blanc. Superbe. Alix se secoua. Elle était en retard, inutile de rester à dormir debout devant la beauté du château en plus de ça. Elle marcha jusqu'à la grille avant de transplaner direction Les Trois Balais.

Fait exceptionnel, il n'y avait que peu de monde au pub. Le froid peut être ? Alix n'y croyait pas. C'était surtout les retenus qui pleuvaient - et qui empêchait les jeunes de venir au village. Depuis la fête, beaucoup étaient en effet punis, et les sanctions avaient été fortes. Alix commanda une bierreaubeurre et alla rejoindre sa sœur qui s'agitait sur sa chaise. Un grand sourire sur le visage, Alix posa son sac et sa cape avant de la serrer dans ses bras.

- Amanda !

Elle observa un instant sa jeune sœur. Elle semblait en pleine forme.

- Tu vas bien ?

Que Alix était bien habillée aujourd’hui ; elle avait enfilée une tenue qu’Amanda n’avait jamais vu dans la garde robe de sa frangine. En effet, cette phrase insinue parfaitement que notre héroïne coquine avait eut un jour, l’audace de fouiller les affaires de sa colocataire d’appartements. Cela arrive souvent entre deux membres de la même famille. La fille aux cheveux châtains clairs connaissaient donc la plupart des vêtements que portaient son aînée et celle d’aujourd’hui lui paraissait totalement inconnue. Elle se souvint de la fois où elle lui avait volé un collier sans le lui dire. Oui, vraiment…en fait, c’était il y avait dix ans. Alix avait trouvé un admirable collier dans une petite boutique de bijoux et alors qu’Amanda avait demandé à la vendeuse de lui vendre le même cependant, elle était en rupture de stock. La jalousie était alors montée en notre protagoniste qui, une semaine plus tard, avait dérobé le bijou de sa sœur en le cachant sous son lit, derrière toutes sortes de manuels de Poudlard. Mais bon, ces périodes de gamine capricieuse étaient terminées depuis bien longtemps et chacun se mêlait de ses propres affaires. Amanda se leva de sa chaise pour aller accueillir sa tendre Alix dans ses bras ; cela faisait si longtemps… elle ne se rappelait même plus de l’odeur du parfum préférée de sa frangine, ni de la couleur de ses cheveux… enfin si, il ne faut pas exagérer non plus. Celle-ci lui demanda si elle allait bien. Mais bien sur que tout allait, quelle question ! Elle était si heureuse de la revoir et était impatiente de lui raconter toutes les anecdotes qu’elle avait pu dénicher auprès des autres.

La cadette, de par sa position au ministère, avait beaucoup de contacts prêts à lui dévoiler tout ce qu’elle souhaitait entendre. La belle prit son sac à main et fouilla à l’intérieur à la recherche de tous ses nombreux paquets. Le sortilège d’extension était vraiment surprenant puisqu’on avait l’impression que la jeune femme plongeait la main dans la table alors qu’en fait, elle ne faisait que fouiller le fond de celui-ci. Que la magie était incroyablement utile et fantastique. On entendit un bruit de porcelaine suivi d’un frottement de plastique. Enfin, elle sourit en posant sur la table de nombreux paquets cadeaux merveilleusement bien emballés. Sur le papier, il y avait un peu de tout en motifs ; des fleurs, du houx, des pères noel déguisés qui volaient sur des balais, des animations d’images etc. Cet emballage, l’employée du ministère avait du le payer pour un gallion, ce qui était un prix raisonnable pour toute cette dizaine de cadeaux. Elle ignorait si sa soeurette adorée en avait fait de même pour elle mais avec tout le travail qu’elle avait Poudlard, elle ne lui en aurait pas voulu de toute façon si jamais elle n’avait rien en échange. Beaucoup de rumeurs ont circulé à propos de cette école, jusqu’au département de la justice magique. Apparemment, les surveillants avaient beaucoup de travail avec tous ces élèves rebelles qui se croyaient tout permis.

A ce qui parait, une fête avait été organisée dans la cabane hurlante et tous les participants avaient été sévèrement punis. Quelle idée…surtout dans une maison aussi crasseuse et apeurante que celle-ci. Les jeunes de nos jours… ils se prenaient tous pour des indépendants, de puissants sorciers alors qu’ils ignoraient totalement le niveau de dangerosité qui se tramait partout et en permanence. Beaucoup de sorciers mourraient de la main de ces mangemorts et ce n’était pas une centaine d’élèves qui auraient pu les empêcher de commettre d’autres meurtres, bien au contraire. Il est vrai que si Amanda avait était élève à ce moment-là, elle n’aurait pu contenir son envie de faire une fiesta mais maintenant qu’elle était une jeune adulte, elle se rendait compte d’énormément de choses qui pouvaient faire la différence dans tant de situations. Sourire aux lèvres, elle répondit à son interlocutrice :

« - Tout va très bien. Tiens, avant de commencer à se faire savoir les différentes nouvelles de notre communauté, j’aimerais te donner tous ces paquets. Je pense qu’ils te plairont puisque je connais très bien tes goûts. Et… voilà ceci, en plus. ».

Amanda tendit un cadre photo en la direction d'Alix et la laissa contempler son contenu.

Spoiler:

— JOUEUR / JOUEUSE —

La jeune femme fut surprise de voir Amanda pousser tant de paquets dans sa direction. Elle savait que sa sœur était une inconditionnelle des courses de Noël et qu'elle avait toujours eu un gout certain pour les cadeaux. Alix n'avait jamais été déçue par les présents de sa sœur. Mais autant ? Elle n'y aurait pas pensé. Alix n'avait pris que deux petites choses pour Amanda. Trouver des cadeaux de Noël ici n'avait pas été une mince affaire, mais elle était vraiment contente de ce qu'elle avait déniché. "Enfin, il se pourrait bien qu'au final j'aurai pu faire mes achats sur Londres, cette année encore ..." Alix haussa les épaules. Tant pis, elle avait trouvé des choses sympa et c'était tant mieux.

Elle fut étonné lorsqu'Amanda poussa un cadre vers elle. Des photos ? Amanda n'en avait jamais été une grande fan - ou alors, Alix l'ignorait. Mais elle eut un petit sourire devant le cadre. Si elle voyait le portrait de sa sœur pour la première fois, elle connaissait bien la photo qui la représentait. Sa mère l'avait prise quand Alix avait fini - et réussi - sa formation d'Auror. Elle était âgée de 20 ans et se sentait extrêmement fière du chemin qu'elle avait parcouru. Fierté qui s'effondra net quand elle repensa à l'entretien qu'elle avait eu avec la directrice. Alix reposa le cadre d'une main tremblante et repoussa les cadeaux qu'avaient apporté Amanda vers elle. Quant elle pris la parole, ce fut d'une petite voix étranglée.

- Je crois que tu peux garder tes paquets, Amanda. Il se pourrait bien que je sois à l'appart pour Noël, en fin de compte.

Elle offrit un pâle sourire à sa sœur, un sourire qui signifiait "Sa va, t'en fais pas !", le sourire que l'on faisait justement quand ça n'allais pas fort. Non, ça n'allait pas fort, bien sur que non. Mais qu'est ce qui l'attendait si elle était renvoyé ? Retourner vivre à Londres avec sa sœur ? Cela ne la dérangeait nullement, au contraire. Elles s'était si peu vu, ces dernières semaines ... Alix chassa ses idées noires de sa tête et bu une gorgé de bierreaubeurre avant de se tourner vers sa sœur qui l'observait, un air interdit sur le visage.

- Sa va, je te dis ! marmonna Alix avant de changer de sujet. J'ai comme l'impression que tu as une tonne de choses à me dire ! Je t'écoutes !

Amanda avait toujours été une incorrigible bavarde. Alix, nettement moins, toujours à se retrouver face à des situations dans les quelle elle ne savait que dire. Mais quand Amanda parlait, Alix adorait l'écouter. C'était comme ça ! Aujourd'hui, cependant, l'esprit d'Alix vagabondait ailleurs. La fête, le renvoi qui menaçait ... C'était un peu trop d'un seul coup. Sans compter que tout ceci ne lui assurait pas de retrouver son poste d'Auror au Ministère. Elle espérait qu'ils ne feraient pas d'histoire mais Alix n'était pas bête. Même en admettant qu'elle puisse retourner bosser comme bon lui semblait, sa réputation auprès de ses collègues serait entachée. Elle espérerait que Johan se montrerai plus cool envers elle - mais bon, il n'y avait pas trop de risques à ce niveau là. Quant à Amanda, Alix ne s'inquiétait pas : elle savait que sa petite sœur ne la jugerai pas. Du moins, pas trop sévèrement.

Alix semblait contente du cadre que venait de lui montrer sa petite sœur. Cela remontait à quelques années et c’était l’une des meilleures photos où l’on percevait vraiment les similitudes physiques des deux frangines. Mais le sourire d’Amanda s’effaça lorsqu’elle vit l’Auror repousser ses cadeaux. Comment ? Elle n’en voulait pas ? Ou alors, se sentait-elle trop émue… ou pensait-elle ne pas mériter tant d’attentions ? Ces questions devaient avoir une réponse et la jeune femme, dont la curiosité était sans limite, jeta un regard surpris à son interlocutrice simplement pour lui signaler qu’elle lui devait des explications. Son aînée prit une petite voix étranglée en lui disant qu’elle pouvait garder les paquets pour le moment puisqu’il y avait des chances qu’elle ne passe Noel en sa compagnie. Notre héroïne se sentit tellement heureuse à ce moment ; c’était carrément superbe qu’elle n’aie pas à passer Noel toute seule avec Johan.. enfin quoi que… la présence de cet homme l’apaisait bien. Toutefois, le plus important était surtout que sa sœur la rejoigne dans son appartement ce jour-là.

Ce n’était pas une fête sans importance et elle se devait d’être célébrée avec tous les gens que l’on appréciait énormément. Quand elles étaient petites, elles passaient souvent le vingt quatre décembre chez les oncles et les tantes mais elles s’ennuyaient terriblement là-bas en raison de la différence d’âge entre les soeurettes et les adultes. Ces derniers racontaient des histoires bien trop compliquées pour que les gamines ne comprennent et personne ne jouait avec elles. Heureusement que les cadeaux avaient toujours rattrapé cet ennui et donc, les deux jolies filles pouvaient s’amuser avec les balais magiques qui s’élevaient à deux mètres du sol. C’était d’ailleurs grâce à ces modèles que notre Amanda nationale avait commencé à aimer le Quidditch. Oh oui, elle se souvenait parfaitement de ses années collège où elle avait été prise en tant que Gardienne puis Poursuiveuse de Gryffondor. Cependant, Alix ne partageait pas la même activité qu’elle et avait finit par devenir préfète puis préfète en chef, des titres de gloire qui la poursuivraient jusqu’à la fin de son existence. De toute façon, on ne pouvait pas être sportif et extrêmement intelligent à la fois.. oh non, chacun avait ses faiblesses ainsi que ses points forts.

« - C’est génial ! En plus, il y aura Johan avec nous et je suis sûre que l’amusement et la bonne humeur seront parmi nous le 24 et le 25 ! »

Soudain, elle se rendit compte que quelque chose ne collait pas. Son esprit enquêteur lui informa que le ton sur lequel venait de lui parler sa sœur n’était pas si joyeux que cela. Quelque chose n’allait pas et turlupinait Alix. Et cela, cette dernière ne pouvait pas se permettre de le cacher à sa cadette qui depuis longtemps l’aidait dans ses problèmes.

« - Hum…tout va bien à Poudlard ? Je veux juste savoir, Alix. »

Ce pâle sourire n’était même pas convainquant. Si son aînée souhaitait la convaincre que tout allait bien, il fallait qu’elle prenne des cours de comédie parce que là, cela ne la réussissait pas du tout mais alors, pas du tout ! De plus, changer de sujet si directement amplifiait la curiosité d’Amanda.

« - Oui, j’ai une tonne de choses à te dire mais éventuellement à te demander. Et je ne souhaite pas te raconter toutes ces choses avant de savoir ce qui ne va pas chez toi. Tu peux tout me dire, Alix, je ne vois pas l’inconvénient qu’il y aurait à dévoiler ce qui te fend l’esprit. Tu as des problèmes dans ton travail d’Auror, c’est bien ça ? »

— JOUEUR / JOUEUSE —

La joie d'Amanda fit plaisir à Alix. Au moins, il y aurait une personne qui serait contente si la jeune femme ne travaillerait plus a Poudlard. En effet, Amanda semblait ravie de pouvoir passer les fêtes avec sa sœur, qui savait parfaitement qu'elle n'appréciait pas tellement la solitude. Vivre seule ne devait pas être marrant, pour elle. Alix fut quelque peu surprise qu'Amanda cite Johan, mais elle ne releva pas. Après tout, la cadette des Carter savait parfaitement qu'il était un très bon ami d'Alix. Elle s'efforça de faire bonne figure.

- Oui, ça va être chouette. J'ai hâte !

Pas de chances, Amanda ne marcha pas. Elle interrogea directement sa sœur ainée. Que se passait-il à Poudlard ? La question était risible. Il y avait fort à parier qu'elle avait déjà entendu parler de l'affaire.
Alix soupira. Était-elle si mauvaise comédienne que ça ? Il fallait croire que oui. Ce n'était pas une nouveauté, mais l'Auror avait espéré une petite amélioration ... Apparemment, il n'y en avait pas. Elle se passa la main dans les cheveux avant de s'affaler contre le dossier de sa chaise. Elle attrapa sa bierraubeurre et en bu une gorgé. Alix savait parfaitement qu'elle ne pouvait ignorer la question de sa sœur. Expliquer depuis le début ? Aller droit au but ? Elle préféra la dernière option.

- Je risque d'être viré, Amanda. Incessamment sous peu.

Elle tenta une petite pique d'ironie, manière de montrer qu'après tout, ce n'était pas si grave.

- Tu imagines ? Je ne pourrai même pas aller au bal, à tous les coups ...

Oui, c'était dommage. Alix devait s'y rendre avec Johan - elle se faisait toute une joie de le revoir ... Elle ne l'avait pas encore prévenu que c'était quelque peu compromis. Bah. Il y aurait d'autres occasions pour le voir. Du moins, elle espérait.
Chassant Johan de ses pensées, elle se tourna vers sa petite sœur. La curiosité de cette dernière avait allumé une petite étincelle dans ses yeux - une étincelle qui demandais à Alix de lui donner les raisons de ce renvoi potentiel. Elle n'avait pas tellement envie de s'attarder sur le sujet et le fit savoir à Amanda.

- Tu n'en saura pas plus pour le moment. Je n'ai pas spécialement envie d'en parler - et puis tu sera au courant bien assez tôt, alors ...Par contre, j'ai hâte d'entendre ce que tu as à m'apprendre ! Que se passe-t-il ? Tu as parlé de choses à me demander ?

C'était ce qui intriguait le plus Alix. Qu'est ce qu'Amanda pourrai bien vouloir lui demander ? Elle avait beau se creuser la tête, elle ne voyait pas. C'était étrange - Alix n'avait pas le souvenir d'Amanda lui demander quelque chose, sauf peut être son avis sur une fringue ou un mec, Amanda s'intéressant facilement aux hommes - plus facilement qu'Alix, du moins. Il fallait du temps pour que cette dernière s'attache à quelqu'un et quand elle le faisait, c'était pour de bon. Alix posa un regard attentif sur sa sœur, attendant sa réponse.

Alix, virée ?! Non mais le monde ne tournait pas rond, ce n’était pas possible. Cette femme était bien connue pour son travail toujours accompli avec sérieux. Poudlard avait du se tromper, un autre surveillant avait forcément commit une faute mais pas Alix ! Amanda eut du mal à le croire puisqu’elle savait que son aînée avait encore plus d’assiduité qu’elle-même au ministère. Et ben, c’était devenu plus sévère dans cette école mais bon, quand on sait qu’il y a des partisans de Vous-Savez-Qui dans ce collège, on ne s’imagine pas que ce château était le recueil des bisounours. Peut être que la blondine avait un rapport avec cette fête organisée à la cabane hurlante ? Non, ce n’était pas possible puisque c’était une fête d’élève. Vous me dites ce qu’une pionne de vingt cinq ans ferait à une fête de gamins ? Bon, alors on va dire qu’Alix a dû être trop tolérante envers un élève qui avait accompli un méfait bien grave et qui allait à l’encontre de nombreuses règles prescrites dans le règlement de l’école. Le bal de Noël… Oh mais de toute façon, un bal n’est qu’un bal et rien ne valait un bon dîner entre membres d’une même famille.

« - Je suis désolée pour toi. Et pour le bal…je me souviens de ceux de notre époque et je sais que tu aurais bien voulu y aller mais, ce ne serait pas mal de passer la fête dans le studio. » dit-elle avec un petit sourire désolé.

Voyant que sa frangine n’en dirait pas plus sur le sujet de Poudlard, notre héroïne dut commencer à raconter les nouvelles qui n’avaient pas encore été mentionné dans la Gazette du Sorcier. Par quoi commencer ? Il y ‘avait beaucoup de choses à dire et qui étaient plus ou moins bonnes ou mauvaises. Toutefois, prenons un verre de bièraubeurre avant. Elle appela le serveur du bar et lui commanda un verre de cette boisson si délicieuse. C’était Héléna, une ancienne amie de l’école qui lui avait donné le goût de boire cette substance qu’elle trouvait au début, totalement horrible. Maintenant, Amanda était devenu une véritable alcoolique malgré que sa sœur tentait vraiment de contrôler le nombre de bouteilles que la cadette apportait à son lieu de travail. Et puis voilà, l’alcool cela ne tuait que les moldus au volant et à sa connaissance, Amanda ne se déplaçait pas en voitures ou en bus donc il n’y avait aucun souci pour elle. Et puis, elle travaillait seule dans son propre bureau donc il n’y avait personne pour la voir entrain de boire. Enfin voilà, toutes ces préventions sur le cognac qui peut tuer et le blabla national, non merci. La belle prit donc une gorgée de cette bièraubeurre et profita de son goût si agréable avant de se lancer dans ses histoires.

« - Tout d’abord, il y a eu la disparition de Mary Torns, tu sais celle qui te donnait des biscuits gratuits sur le chemin de traverse ? Et bien, on ne la plus revu depuis un certain temps et même sa famille n’a plus de nouvelles d’elle. »

D’un côté, tant mieux puisque cette Mary ne donnait jamais des biscuits à notre cadette morte de jalousie à chaque fois qu’elle voyait sa sœur avec un gâteau à la bouche. Elle prit une petite inspiration et reprit la conversation.

« - Ensuite, nous avons la mort d’un sorcier très âgé du nom de Philius Melkins qui vivait seul chez lui. Mort naturelle mais je tenais tout de même à ce que tu le saches puisque tu l’avais un jour aidé à remonter ses commissions jusqu’à sa maison. »

Et on finit en douceur, avec une ou deux bonnes nouvelles ?

« - Pour terminer, nous avons le mariage de tante Alice et l’allemand qu’elle a rencontré il n’y a pas longtemps et dont je ne retiens jamais le nom. »

C'est vrai quoi, il avait un nom vraiment compliqué et allemand !

— JOUEUR / JOUEUSE —

Alix hocha la tête. Bien sur, sa sœur avait parfaitement raison. Se retrouver au studio, en famille, cela ne pourrai que faire du bien à Alix. Elle connaissait sa sœur : la fête serai sympa - quelques amis, un bon repas, quelques bouteilles. Une fois de plus, Alix s'efforcerait de cacher par moment le verre de sa cadette - la tradition. Et comme chaque année, elles enverraient un carton aux parents - qui ne viendraient surement pas sous prétexte qu'ils aimaient mieux les laisser avec leurs amis. Petit à petit, les relations qu'entretenaient les deux sœurs avec leurs parents étaient plus lointaines : ils restaient proches mais ne se voyaient que peu. Dommage ? Peut être. Alix n'aurai pas su le dire. De toute manière, elle avait toujours été distante avec eux. Bref, la fête serait surement sympa - Alix ne pouvait pas se plaindre, au final. Rentrer à Londres n'était-il pas ce qu'elle désirait ?

Amanda enchaina sur les nouvelles du monde sorcier. Très vite, Alix comprit qu'il s'agissait de nouvelles toutes fraiches - rien de ce qu'elle allait apprendre n'était paru dans les journaux et on ne l'avait pas mis au courant par hiboux - trop risqué, bien sur. Elle vérifia un instant qu'aucune oreille indiscrète ne trainait. de toute façon, Amanda savait être discrète.
La première nouvelle attrista quelque peu Alix. Elle ne connaissais pas particulièrement bien Mary Torns mais bon ... Cette femme faisait presque parti du décors - elle était là, voilà tout. Disparition ? Enlèvement ? C'était étrange. Cette femme ne représentait pas grand chose ... Fugue, peut être ? Alix savait parfaitement ce qu'on devait penser au ministère : le seigneur noir était derrière tout ça. Mais quel intérêt aurait-il à l'enlever ? La jeune femme ne voyait pas. Elle se promis d'y repenser. Ensuite, Philius Melkins. Mort naturelle ? Rien de bien surprenant.

- Il était déjà si faible le jour où je l'avais aidé ...

Alix ne le connaissait pas plus que ça, mais la nouvelle la peinait un petit peu. Enfin ... lui n'avait pas été pris par les forces noires, c'était déjà ça.

L'annonce du mariage de leur tante mis Alix dans tous ses états. La jeune femme adorait les mariages - c'était chouette, elle revoyait toute la famille, il y avait le bal - sans compter que les deux sœurs finissaient toujours plus ou moins éméchées. C'était extrêmement rare dans le cas d'Alix, mais une fois de temps en temps, ça ne la dérangeais pas. Elle eut un petit rire. Leur futur oncle n'avait pas un nom des plus simples, certes, mais tout de même ...

- Il s'appelle George Der Vorname. Ce n'est pas si compliqué que ça, tout de même ! Tache de t'en souvenir, Alice ne sera pas contente si tu finis par l'appeler Alice truc ! En tout cas, c'est une chouette nouvelle. Je suis contente pour eux !

En tout cas, une chose était sure : Amanda avait plus de nouvelles de leur monde qu'elle. Et Alix se doutait bien que ce n'était qu'un début. Elle but une gorgé de bierraubeurre avant de se pencher vers sa soeur.

- Tu as l'air d'être plus au courant que moi en tout cas ! Et au ministère, quelles nouvelles ? demanda-t-elle en baissant la voix.

Inutile qu'on ne les entendent. Alix était curieuse, en effet. Quand elle avait vu Johan quelques jours plus tôt, il ne lui avait pas donné de nouvelles de leur lieux de travail. Pourtant, il y en avait - elle en était sure. Pas de nouvelles du Ministère de la magie ? Impossible. Alix était tellement déconnecté du monde qu'il lui semblait ne rien savoir. Elle avait été mise au courant avant le début de sa mission : elle serai isolé. Il y avait plusieurs raisons à cela : dans un premier temps, il ne fallait pas prendre de risques. Si quelqu'un d'autre qu'elle n'apprenait la nouvelle qui lui était destiné, ça pouvait être catastrophique. Les hiboux n'étaient pas fiables. De plus, si une personne mal intentionnée s'apercevait qu'elle était en relation avec le ministère, cela pourrait s'avérer dangereux pour elle - Alix avait une couverture à tenir ! Bref, elle avit accepté d'aller à Poudlard en sachant qu'elle ne saurait au courant de rien, pour ainsi dire. Mais maintenant, la situation lui pesait et elle voulait savoir. Tout. Les choses capitales comme le dernier ragot de sa cadette.

Et oui, la vie était courte… vraiment courte. Ce pauvre vieillard aurait au moins profité de sa jeunesse, c’était déjà ça. Maintenant, il rejoindrait le monde des morts sans trop de remords ? Bah, cessons de parler d’eux, ce n’était pas très sain d’évoquer une présence désormais inexistante dans ce monde. En ce qui concernait cette Mary Torns, on ne savait rien sur elle et il était vrai qu’elle n’était pas une femme suffisamment importante pour être enlevée par les mangemorts. Elle n’était qu’une simple vendeuse de biscuit vivant dans un appartement de troisième classe. Enfin voilà, qui aurait voulu d’une vieille bique avec une verrue sur le nez ? De toute façon, autant ne pas se mêler des oignons des autres. Amanda devait s’occuper seulement de son propre cas et quand on sait pour qui elle travaillait, il valait, en effet, mieux se mêler de ce qui nous regardait. Ombrage ne donnait presque plus de pauses en ce moment et c’était sûrement à cause des vacances. Mystérieusement, elle semblait être de plus en plus absente et donnait d’avantages de travail à notre pauvre employée en manque de temps libre. Plus tard, elle serait secrétaire d’état et lui en ferait baver deux fois plus que ce qu’elle n’a eu en étant membre du département de la justice magique. Mais c’était toujours mieux que d’être Auror, il fallait l’avouer.

Désolée mais parcourir les danger aux quatre coin de Londres, non merci. Et si c’était pour finir virée d’une école pour une raison stupide, cela ne servait à rien non plus. Le mieux était de travailler derrière un bureau, tranquille avec son café sur la table et des papiers qui ne demandaient seulement qu’à être signés, complétés, tamponnés… bref, un travail semblable à celui d’une secrétaire ou d’une assistante quoi. Le ministre, quant à lui, n’en parlons point ; il devait indubitablement se la couler douce pendant que les autres bossaient comme des petits fours ! Puis le mariage qui sembla surprendre Alix ; ben oui, un mariage ! Cela signifiait donc qu’il fallait aider les jeunes mariés dans les préparatifs et tout le tralal… Comme si qu’Amanda n’avait pas assez de travail au ministère comme ça. Elle en avait raz le bol. Bon, elle laisserait Alix s’en occuper puisqu’elle avait l’air de bien aimer cela. C’était bien son truc d’aider la famille même si les parents n’étaient plus proches d’elles depuis bien longtemps. Avant, ils ne cessaient de chouchouter leurs gosses mais maintenant, ils avaient accepté avec joie de les laisser s’envoler de leurs propres ailes. Vous appelez ça de l’amour finalement ? Ou alors, ils devaient cacher une raison bien importante et trop secrète pour être dite de voix haute. Amanda quitta ses pensées en entendant son aînée laisser échapper un petit rire à cause de l’oubli du nom de l’allemand. En même temps, George Der Vorname, ce n’est pas un nom qu’on entend tous les jours et puis c’était vraiment moche.

Non, Alice Der Vorname…Quelle horreur quoi ! Pourquoi avait-il fallu qu’elle tombe amoureuse de ce brun à l’accent qui laissait vraiment à désirer. Si elle devait prendre un homme comme époux, pour notre héroïne, ce serait un bel anglais brun et qui devait posséder beaucoup de charme. Pas trop renfermé parce que cela était en contraste avec ses traits de fille ouverte à tous. Les yeux parcourant les extérieurs du bar, son attention fut concentrée sur une sorcière promenant son bébé en lui montrant la neige qui tombait petit à petit du ciel. C’était si bien de se sentir en famille… On avait l’impression de ne pas être seul et qu’il y avait toujours quelqu’un pour nous soutenir. La solitude était une des pires choses que l’on puisse ressentir et cela pouvait développer une personnalité froide et distante et en ces temps si noirs, il était préférable de conserver un peu de joie et de bonheur en nous. Les deux sœurs n’avaient jamais été seules lorsqu’elles étaient petites ; nées d’une famille normale et honnête, elles étaient toujours parvenues à se faire apprécier par leur entourage et les enfants de Poudlard même si Alix avait rencontré quelques problèmes sociaux. Cela remontait à si longtemps et pourtant, on n’oubliait jamais ces souvenirs heureux. C’est en repensant aux meilleurs moments que l’on ait capable de repousser les ombres inquiétantes qui nous surveillent en permanence. Toutefois, si l’on se place dans un autre point de vue, on peut affirmer que la lumière ne peut vivre sans une trace de ténèbres. Ces deux opposés ne devaient donc jamais disparaître entièrement si le monde souhaitait vivre en liberté.

« - Pour tout te dire Alix, j’ai vraiment beaucoup de choses à faire que de retenir un nom étranger que je ne prononcerai qu’une seule fois dans ma vie. »

Il n’y avait pas que les parents qu’elle ne voyait jamais mais également les autres membres de la famille Carter. Depuis des années, elle se séparait en petit groupe même si les évènements importants finissaient toujours par les regrouper en masse. Les familles comme cela pouvait d’abord signifier qu’elle ne se soutenait pas très souvent mais cela pouvait être un avantage de ne pas avoir tout le monde dans le dos ; au moins, on se sentait plus indépendante et libre de nos actions. Les mains sur la table, elle frôla la surface de marbre avec ses ongles vernis de rose et frôla un papier. Intriguée par cette matière qu’elle ne semblait pas avoir aperçu toute à l’heure, Amanda baissa le regard et grand fut son étonnement lorsqu’elle découvrit le tout nouveau numéro de la Gazette du Sorcier. Le barman avait du le déposer ici lorsqu’elle était occupée à observer la mère et son enfant. Que disait le journal ? Sûrement des informations sur le monde que la belle connaissait déjà depuis un certain temps. Et puis, ce journal n’était pas très fiable car certaines choses étaient parfois modifiées ou supprimées. Même les rumeurs semblaient être plus proches de la vérité.

On ne savait plus qui croire en ce moment et ni à qui accorder sa confiance. D’ailleurs, qui pouvait prouver que la femme assise en face de la cadette était bien Alix Carter et non un imposteur. Cela pourrait parfaitement coller du fait qu’elle n’avait pas voulu lui en dire d’avantage sur sa situation à Poudlard. M’enfin bon…il n’y avait aucun intérêt à jouer le rôle d’Alix dans un simple rendez-vous entre sœurs, c’était risible et pathétique. La première page indiquait des mesures de protection en cas d’attaques tandis que la deuxième évoquait un témoignage complet d’un écrivain de biographie. Inintéressant, en somme. Néanmoins, il était bon de le lire car peut être qu’un article totalement faux pourrait la faire rire un peu.

« - Au ministère, Ombrage commence à prendre ses vacances et elle devient assez lourde à supporter même si nous nous entendons plus ou moins bien. Johan va bien, juste un peu trop colérique en ce moment. Je m’occupe vraiment bien avec les vieux employers… Super. »

— JOUEUR / JOUEUSE —

Elle ne changerait jamais ! Forcément, Alice, elle l'appellerait minimum une fois Madame Der Vorname. Vu comme ça ... Alix aimait bien sa tante. Elle devait être la personne de sa famille avec qui elle avait le plus de contact - après sa sœur, bien sur. Non pas que les filles s'étaient brouillées avec leurs parents, loin de là. Mais en grandissant, elles s'en étaient éloignées. La maison familiale maintenant, c'était leur studio. De leur coté, leurs parents n'avaient rien fait pour les retenir. Mais Alix était un petit peu nostalgique et l'idée de passer une journée avec sa famille lui fit plaisir.

- Tu sais si la date du mariage est fixée ?

Elle savait bien qu'Amanda ne partageait pas son enthousiasme. Pour elle, les fêtes de famille ... C'était bof. Alix pensait qu'Amanda en voulait à leurs parents de ne pas prendre plus souvent contact, de les avoir laissé partir aussi facilement - l'Auror ne pouvait cependant être sure de rien et elle ne tenait pas à interroger sa cadette. Ça ne regardait qu'Amanda. Si elle voulait en parler, alors Alix serait prête à l'écouter. Sa cadette le savait - ça avait toujours été comme ça, entre elle. L'une pour écouter l'autre. Toujours, ou presque. Les deux sœurs étaient très proches.

Amanda se perdit quelques minutes dans ses réflexions. Alix, qui avait vu le journal sur la table voisine, l'attrapa. C'était l'édition du jour - rien d'intéressant. Parmi les gros titres, les éternelles recommandations bidons pour se protéger d'éventuels mages noirs. Alix ne prit pas la peine d'ouvrir le journal. La jeune femme savait de toute façon parfaitement qu'il ne tarderai pas à disparaitre. Aucune information réellement intéressante ne pouvait être diffusée - trop dangereux pour les journalistes. En effet, c'était la meilleure façon de s'attirer les foudres des mangemorts, chose que toute personne censée évitait. Le simple fait de mettre ces quelques recommandations inutile était un excellent moyen de les faire venir. Le pays n'aurait bientôt plus de source d'information fiable. C'était le risque à courir, dans ces périodes de désolation.

Chassant ses idées, Alix repoussa le journal vers sa sœur qui l'attrapa quelques instants plus tard. Elle le feuilleta rapidement avant de répondre à Alix.

Johan, énervé ? Non. La jeune femme le savait, l'Auror était débordé. Sa mission avec un collègue qu'il ne supportait que difficilement était complexe et il avait besoin de repos. C'était évident. Et un Auror fatigué donne facilement l'impression d'être énervé. Alix eu un petit sourire. Sa soirée avec son ami s'était très bien passé - elle était ravie.
Ce n'était pas vraiment surprenant qu'Amanda l'ai croisé. Ils travaillaient tous deux au Ministère - ils devaient forcément s'y voir régulièrement, même par hasard. Alix ne voulait pas se l'avouer, mais le fait que sa cadette voit Johan plus qu'elle l'embêtait un peu. C'était idiot - elle le savait bien. Mais c'était comme ça.

Ombrage. Combien de fois Alix s'était dit qu'Amanda était une super woman pour pouvoir la supporter ? Elle avait cessé de compter. Selon l'auror, cette bonne femme était juste ingoble. Elle se gardait bien de le dire au Ministère - s'opposer à Ombrage pouvait être dangereux - mais moins elle la voyait, mieux Alix se portait. Elle eu un petit sourire.

- Je ne sais vraiment pas comment tu fais pour supporter cette vieille chouette. Non, vraiment, je t'admire.

Elle perçut comme un gout d'amertume dans la voix d'Amanda. Être dans un bureau avec uniquement des quadragénaires bedonnants, forcément, ce n'était pas l'extase. Déjà rester assise derrière un bureau, Alix ne comprenait pas, mais alors si en plus elle n'avait personne avec qui papoter ... Elle ne savait pas trop quoi dire pour lui remonter le moral - à supposer que sa petite sœur était vraiment triste.

- De mon côté, je n'ai pas grand chose à te dire ... C'est morne, je m'ennuie. Tu ... tu es sure que tout va bien, Amanda ? Tu fais toute triste ...

Alix n'était pas sure d'avoir une réponse, mais elle pouvait toujours essayer. Elle s'inquiétait un peu pour sa sœur - son humeur semblait avoir changé du tout au tout en peu de temps. Elle semblait si joyeuse au début de leur entretien et là ... Mais Amanda ne dirai rien si elle le décidai.

Un mariage unie deux personnes en émoi, prêtes à se faire confiance pour le meilleur et pour le pire et à s’aimer en permanence. Cela devait devenir barbant de rester avec la même personne durant de longues années mais à ce qu’il parait, l’amour peut être si fort que l’on ne s’en pas directement compte. La date de mariage de ce George et de cette Alice était fixée en février. On ne connaissait pas le jour précis puisqu’ils étaient encore indécis à ce sujet. Décidément, ils avaient du mal à s’organiser. C’était la même chose pour le gâteau ; l’un en voulait un comme cela, l’autre en voulait un plus mou…c’était pour ces raisons d’imprécisions et d’indécisions que notre blondine refusait de les aider et préférait laisser son aînée gérer la situation. Elle saurait quoi faire.

« - C’est en février, c’est tout ce que je sais. Ils nous enverront un hibou pour nous informer, je pense. ».

Ils avaient plutôt intérêt, oui ! Si Amanda ne recevait aucune lettre de leur part, elle serait capable de faire n’importe quoi pour se venger. La vengeance… ce n’était pas quelque chose de bien et cela pouvait sombrer n’importe qui dans le cercle de la haine. Pourtant, on se sentait si bien lorsqu’une vengeance s’accomplissait. On ressentait un petit air de supériorité et de puissance qui nous propulserait encore plus loin dans la vie. La Vengeance a toujours existera et ne cessera jamais d’exister. Il n’y a pas de vie sans la moindre haine et cette haine apporte avec elle tout ce qui concerne les intentions malveillantes. Néanmoins, nous pouvons toujours apporter la paix pour absorber le chaos. Cette paix ne pourrait pas faire disparaître complètement les ténèbres bien évidemment mais ces ténèbres seront moins nombreuses et donc, moins nuisibles à la communauté magique. Alix attira de nouveau son attention en lui demandant comment elle pouvait supporter Ombrage. Et bien, c’était assez simple ; quand on est jeune et maligne, on pouvait se permettre de certaines choses et même de gros privilèges que les vieux n’ont pas. Cela lui rappelait d’ailleurs la fois où la jeune femme était à la cafétaria vers le midi. Ombrage s’était jointe à sa table avec le sourire aux lèvres, et au plus grand malheur de la petite Carter. Elle s’était bien demandée ce que le crapaud lui voulait puisqu’elle avait finit tout le travail qu’elle lui devait et elle lui avait arrangé ses cheveux (oui, Amanda devient parfois la coiffeuse de sa patronne). Mais cette fois-ci, le crapaud lui avait demandé quelques tenues sexy ! Agée de 54 ans ou plus, notre héroïne n’aurait jamais cru entendre cela et elle s’était mise à penser qu’elle préparait un Show en plein ministère. Alors, elle lui avait prêtté des vêtements assez vulgaires juste pour se faire bien voir par cette vieille peau. Et deux jours plus tard, elle avait apprit que des Hommes étaient en plein Béguin pour cette sous-secrétaire d’état.

« - Il faut parfois faire la fayotte et après, ça passe niquel. ».

Mais parler du ministère lui rappelait une drôle de scène… qui n’allait pas forcément rendre Alix très heureuse quand elle l’entendrait. Amanda hésitait à lui dévoiler ceci mais elle craignait le courroux de son aînée. Bon tant pis ; tôt ou tard, la vérité serait révélée et elle se ferait encore plus grondée. Et puis bon, ils ne sortaient pas encore ensemble alors elle n’avait rien à dire.

« - Et bien… j’ai couché avec Johan… dans l’ascenseur. »

— JOUEUR / JOUEUSE —

En février. Ça laissait peu de temps. Alix fut surprise - ce n'était pas le genre de leur tante qui voulait d'ordinaire tout préparer bien à l'avance. enfin, elle n'allait pas s'en faire. La jeune femme serait ravie de leur donner un coup de main si il le fallait mais pour le moment, elle avait plus important en tête.
Faire le fayotte. Alix eut un petit rire. Oui, elle imaginait assez bien sa cadette dans ce rôle, ne serait-ce que pour s'attirer les bonnes grâces de cette vieille pie d'Ombrage. Les deux femmes n'étaient pas non plus des amies proches, mais Alix savait qu'Amanda s'entendait à peu près bien avec sa supérieure. Et bah ...
Le supérieur d'Alix était un homme efficace et direct. Plusieurs fois, la jeune femme s'était demandé si il avait un cœur - probablement que non. Alix avait à faire régulièrement à lui, bien sur. Trop régulièrement. Il est vrai que parmi ses collègues, elle ne s'entendait pas avec grand monde. Les côtoyer ne lui posait aucun soucis - mais il ne fallait pas lui demander de faire amie amie avec eux pour autant.

Plongée dans ses pensées, Alix s'attendait à tout sauf à la bombe que lui envoya Amanda en pleine figure. Elle avait quoi ? Que pouvait faire Alix ? Tempêter et hurler ? Même si, tout au fond d'elle, elle voulait réagir comme cela, elle n'en avait pas le droit. Et puis en plein bar, c'était limite ... Elle savait parfaitement que sa cadette était ... plus directe qu'elle avec les hommes. Mais là ...
Alix avait pâli. Elle s'était laissé allé contre le dossier de sa chaise et n'avait rien dit. La voix de sa sœur résonnait encore dans sa tête. « J’ai couché avec Johan… dans l’ascenseur. » Johan lui plaisait beaucoup. Dire que la nouvelle l'avait choqué restait mince. Elle jeta un coup d'œil à sa sœur qui semblait impassible. Chercha quelque chose à dire. Juste deux petits mots sortirent.

- Ah bon.

L'air de dire "Je m'en fou." mais le ton n'y était pas vraiment. Un sentiment qu'Alix n'avait que peu éprouvé dans sa vie commençait à pointer en elle : la jalousie.

Une aide extérieure lui fut cependant vite accordée. En effet, un hiboux était passé porter une lettre. Un hiboux de Poudlard. ho-ho. Le nom d'Alix Carter était noté en noir - sobre, discret. L'écriture de la directrice, qui lui avait dis qu'elle lui ferait part de sa décision concernant son renvoi au plus vite. Bon. Tout cela ne disait rien qui vaille à la jeune femme. Avec la révélation d'Amanda en plus ... "Génial" songea ironiquement Alix. Elle n'avait même plus envie d'être là. La jeune femme ouvrit rapidement la lettre - inutile de faire trainer l'affaire.
Le mot était bref - virée, elle était virée. Bon. Pas de château. Il lui restait bien le studio, mais dans l'immédiat, Alix n'avait pas spécialement envie de voir sa cadette. Cadette qui la regardait d'un air interrogateur. Alix lui exposa brièvement la chose.

- Virée.

Elle accompagna ce mot d'un haussement d'épaule - tant pis.

Spoiler:

La vérité blesse mais elle est toujours plus pure que le mensonge qui dissimule le monde derrière un masque. Il est parfois bon de libérer le poids lourd qui nous pèse avant qu’il ne soit trop tard. C’est à ce moment là que l’on se sentait plus légère mais il y avait toujours de la culpabilité en nous pour ne pas nous envoler. Amanda aurait bien voulu se fondre dans la masse après cette révélation mais elle savait qu’elle devait le faire avant qu’Alix ne ressente des sentiments pour Johan. Ces deux-là se connaissaient depuis bien longtemps et un tel secret n’aurait pas tenu bien longtemps. C’était soit la cadette qui lui révélerait ou soit cet Auror. Dans les deux cas, Amanda pensait qu’il y aurait moins d’impact si c’était elle qui lui dirait la vérité. Mais bon… cela ne gâcherait aucun lien d’amitié entre les deux Aurors. Ce qui s’était passé était juste une erreur… la cause en était sûrement la solitude, entre autre. Beaucoup de personnes mondaines ne pouvaient supporter de passer du temps seul. En effet, ils aimaient beaucoup l’activité, le dynamisme ainsi que la compagnie. Lorsqu’il se retrouvait sans tout cela, ils ne se contrôlaient plus et commettaient des choses pas très super.

La jeune Carter baissa les yeux en évitant de penser à son aînée qui devait être bien surprise à ce moment-là. Seulement, deux mots en sortirent et surprirent notre héroïne qui s’attendait à ce qu’Alix ne se déchaîne. Enfin, ce n’était pas dans son genre de s’énerver mais parfois, les émotions pouvaient nous mettre hors de nous que nous soyons de nature calme ou non. Un bruit animalier fit relever la tête d’Amanda et elle se demanda bien ce qu’un hibou pouvait faire ici. Une lettre était accrochée à l’une de ses pattes et le regard de la noble bête se riva vers la jeune Alix. C’était très intriguant et la curiosité de la plus jeune des sœurs s’éveilla de nouveau. Sa frangine ouvrit rapidement la lettre et quelques instants plus tard, lui avoua qu’elle était virée. La pauvre… elle venait de connaître deux mauvaises nouvelles et la cadette eut une envie de se réfugier ailleurs pour laisser sa sœur respirer un bon coup.

« - Je suis désolée pour la lettre. Sinon, je tiens à me justifier. Je n’aime pas Johan, il n’y a rien de bien sincère entre nous deux. C’était juste que.. enfin, tu sais que je suis boulimique quand je suis en plein stress. Ce jour-là, l’ascenseur ne fonctionnait pas et cela m’a effrayée. Je n’avais plus de bonbons sur moi alors…J’ai commise cette erreur. Je m’en excuse. Je désirais simplement être rassurée… drôle de méthode, je le sais. »

Elle afficha un sourire triste et baissa de nouveau les yeux sur la Gazette du Sorcier. Ne sachant pas quoi faire en attendant la réponse de l’autre blondinette, elle le feuilleta à la recherche d’une page intéressante à bouquiner. Fortement gênée, elle voulut tout recommencer à zéro… remonter le temps avec une machine et refaire tout de façon parfaite. Finalement, le mieux était de partir non ? D’habitude, elle ne fuyait pas les situations compliquées mais cette fois-ci, elle se doutait que cette journée serait la pire pour sa sœur et que le mieux, c’était de la laisser digérer cela toute seule.

« - Je dois y aller. On se verra au Ministère. » Dit-elle d’une petite voix.

Elle remit ses paquets dans son sac en vitesse et se leva de sa chaise lentement pour gagner la sortie.

— JOUEUR / JOUEUSE —

Alix se senti soudainement un peu dépassé par les évènements. Elle était viré, sa sœur avait couché à Johan, ça faisait un peu trop d'un coup. Marrant de voir qu'elle était capable d'en supporter bien d'avantage en mission. Mais quand les choses vous touchent directement, vous devenez tout de suite nettement plus sensible. C'était très précisément l'expérience qu'était en train de vivre Alix. Elle écouta vaguement sa sœur lui expliquer qu'elle ne ressentait rien pour Johan. Plus de bonbons. L'argument, un peu faible mais véridique, tira un mince sourire à Alix. Oui, c'était du Amanda tout craché de réagir de cette façon quand elle était en manque de bonbons.

Alix aurait peut être du dire quelque chose. Mais très franchement, elle ne savait pas trop comment réagir. Dans sa tête, milles idées se bousculaient. Déjà, il fallait qu'elle rassemble ses affaires, qu'elle se prépare à quitter Poudlard d'ici la fin de la journée. Ce serait rapide, bien sur, mais surement difficile. Le retour au studio ne serait peut être pas des plus agréables non plus. L'ambiance serait surement un petit peu étrange dans un premier temps - rien de trop grave, les deux frangines savaient parfaitement que tout redeviendrait à la normal rapidement. Et puis le retour au Ministère ... Ça, ça ferai mal. Très mal. Alix risquait de se prendre le savon du siècle. C'était rare que ça barde, chez les Aurors, mais là ... Elle avait bien cherché. Il faudrait aussi qu'elle envoi une lettre à Johan comme quoi le bal tomberait à l'eau ...
La jeune femme leva les yeux vers sa sœur qui semblait particulièrement préoccupée par la relecture d'un journal vide d'intérêts. Elle chercha une chose à lui dire, une chose autre que le pitoyable "Ce n'est rien." parce que bon, même si ce n'était pas une catastrophe, ce n'était pas non plus rien pour Alix. Elle ouvrit la bouche, tacha de trouver un petit mot banal. Comme rien ne venait, elle haussa les épaules. Quand sa sœur lui dit qu'elle devait y aller, elle hocha la tête.

- A toute à l'heure, surement.

Elle regarda Amanda quitter le pub, songea un instant à aller la chercher, à rentrer avec elle. Alix renonça vite à cette idée. Si elle n'avait pas trouvé quelque chose à lui dire ici, elle ne trouverai pas plus dehors. Elle regarda la porte se refermer derrière Amanda avant de soupirer.

HRP : Désolée pour cette réponse tardive :s Du coup je pense qu'on arrête le RP là ?