Tranquillité ? Vraiment ? Non, je ne crois pas.

Cloé, c'était pas vraiment je genre de nana à "laisser les gens tranquilles". Au contraire, elle avait une fâcheuse tendance à les chercher dans toutes les circonstances possibles et imaginables. Je ne vous raconte pas comment elle est lorsque l'on ne la remarque pas. Vous connaissez Cloé maintenant et son petit côté narcissique pense qu'il est absolument inacceptable de passer à côté d'elle sans au moins la remarquer. Surtout lorsqu'elle est la seule dans une pièce, une plume à la main à écrire lentement une longue lettre.

Les vacances de Pacques s'annonçaient ensoleillées en Grande-Bretagne, mais ce n'était pas encore tout à fait le cas puisque le vent restait froid et le temps un peu brumeux. Elle avait tellement hâte que le temps se lève sur Londres qu'elle avait décidé de passer en Écosse voir si elle n'aurait pas mieux fait de rester à Poudlard. Fausse idée, la pluie tombait doucement sur les écossais qui conservaient leurs grosses capes sur eux. Elle qui ne portait qu'une petite cape d'intérieur, elle frissonna, elle aurait dû prévoir avant de transplaner comme ça. Elle n'avait même pas pensé à aller prévenir Cassie. Quoi que ça, c'était pas si grave, puisque sa jumelle était habituée à ses absences intempestives et qu'elle pouvait communiquer avec elle via leur émeraude sur leurs bracelets. Cloé couru se réfugier sous le premier porche venu. Elle passa une main dans ses cheveux devenus humides et sourit. Elle allait profiter de ce temps avec elle même pour faire ce qu'elle rêvait de faire depuis de longues semaines.

Cloé jeta un coup d'œil vers la vitrine sale et à demi-cachée qu'elle avait à sa droite. Elle reconnu sans mal la tête de sanglier. Ce bar était une horreur mais au moins, il n'y aurait personne et elle pourrait sûrement réclamer la salle à l'étage histoire d'en être sure. La patron avait d'ailleurs accepté sans la moindre hésitation en reconnaissant l'une des héritières Wicked, oui, les Wicked étaient connu dans ce monde. Un peu trop connu même. Et Cloé en profitait sans état d'âme. Elle n'avait rien commandé, pas folle, mais elle avait déposé un gallion avant de monter à l'étage et de se poser sur l'une des tables, dans un fauteuil capitonné. Cela faisait presque deux heures qu'elle écrivait sans relâche et elle signait justement lorsqu'une silhouette entra. Elle roula la lettre qu'elle adressait à son mentor, Luke, et la plaça dans une des larges poche de sa cape. Elle regarda le nouveau venu s'assoir de profil dans un des fauteuil près du feu. Son visage lui étant familier, elle fronça le nez. Aucun nom ne lui venait à l'esprit. Elle passa une main dans ses cheveux et voulu parler. Elle se coupa elle même puisqu'elle entendit des pas dans l'escalier. Le Barman ramenait une bouteille suintante et un verre poussiéreux sur un plateau qui sous la crasse, devait être d'argent. Elle attendit que l'homme soit partit et se leva.

- C'est téméraire que de boire quelque-chose ici.

Fit elle en s'asseyant dans le fauteuil en face du jeune homme. De près, son visage lui était encore plus familier. Un nom.. un nom.. Rien. Toujours rien. La jeune blondinette avança pourtant, sure d'elle :

- On se connait.

Mon brave ? Qu'avaient tout les adultes à s'appeler mon brave entre eux ? Même quand ils ne se connaissaient pas. Surtout quand il ne se connaissaient pas ? Et puis, franchement, avouez que le barman de la tête de sanglier n'avait absolument rien d'un brave. Cloé n'hésita pas à arquer un sourcil pour marquer son incompréhension. Remarque.. Ce n'était pas vraiment un adulte. Enfin si, mais un jeune adulte. Il devait avoir une grosse vingtaine. Vingt-six ans peut être ? Il avait encore une tête de gamin, et il n'était pas bien imposant quoi que plutôt bien fait. En tout cas il n'avait rien d'un père de famille façon rond de cuir comme l'était son propre père. On aurait plutôt dit un adulte qui refusait de grandir, un vieil ado. La jeune verte et argent attendit que le Barman soit partit. Elle n'eut pas le temps de surenchérir que sans même la regarder, le jeune homme avança qu'ils ne se connaissaient pas. Elle la coupa avec indifférence :

- Si.

Sa voix claqua comme un fouet. Oh, c'était un peu sec mais pas bien méchant, Cloé savait évaluer les gens et le comportement à adopter avec eux. Là, elle avait employé un ton qui n'admettait aucune réplique, a vrai dire, c'était un de ses ton préférés. La blondinette croisa enfin le regard du beau brun. ah, enfin il faisait attention à elle. Après dix minutes c'était pas trop tôt. Il la tutoyait.. ils étaient donc familiés sans vraiment savoir pourquoi ce qui avait un petit effet agaçant, surtout lorsqu'il exprima que son nom ne lui revenait pas. Comment pouvait-on oublier l'héritière Wicked.. Peut être qu'elle se trompait et qu'il connaissait sa sœur. Elle répondit vivement :

- Voila qui est vexant.

A vrai dire, il en fallait peu pour vexer la jeune Wicked. Pour la toucher, il en fallait beaucoup plus. Sans savoir pourquoi elle voyait un visage plus vieux qui lui ressemblait. Les mêmes yeux, le même menton légèrement en avant. Cloé passa une main dans sa tignasse de boucles blondes et croisa les jambes de façon à dire qu'il ne se débarrasserait pas d'elle comme ça même si visiblement il en mourrait d'envie. Désireuse d'entamer les présentation elle ordonna d'un ton impérieux :

- Identifiez-vous.

Jeune fille de bonne école, elle avait employé le vouvoiement mais s'il persistait à la tutoyer elle en ferait de même. En quoi était-il supérieur à elle ?

Pour Cloé, ce n'était pas de l'insolence. C'était le ton qu'elle employée lorsqu'elle était contrariée. Et là, elle était très contrariée parce qu'elle savait qu'elle connaissait cet homme. Et qu'il la connaissait en retour. C'était agaçant de chercher alors que rien ne venait, c'était tellement stupide ces impressions de déjà vu si l'on arrivait pas à les interpréter. La jeune fille était assise dans le fauteuil et ne se gênait guère pour dévisager son vis-à-vis qui était d'ailleurs très bel homme. Il avait un visage fin mit en valeur par une coiffure mi-longue et ébouriffée. D'une certaine façon, il lui ressemblait. Ils avaient la même position de visage, le menton haut et fier, toujours en position que l'on pourrait qualifier de défensive. Cloé voyait là comme son double masculin, avec quelques années en plus.

Il voulait donc de la politesse ? Oh, elle pouvait lui sortir le petit air minaudant qu'elle prenait lorsqu'elle était avec son père chez des "amis" de la famille. Enfin, plutôt des collègues d'idéologie de son père si vous voyez ce que je veux dire. Dans ces moments là, les femmes servent juste à faire le décor par leur beauté et leur élégance. Cloé aurait également aimé d'être un garçon, mais elle endossait ce rôle avec plaisir puisqu'il lui donnait un air inoffensif qu'il était important qu'elle conserve auprès des grand partisans du Lord Noir. Mais pourquoi voulait il de la politesse lui qui l'avait tutoyée dès le début ? Il était bien stupide de réclamer de la politesse alors que l'on prenait tant d'air de familiarité si vite. Loin d'être impressionnée la jeune fille répondit :

- C'est une étrange requête venue de quelqu'un qui tutoie les inconnus.

Elle avait tout de même allégé le ton, histoire de ne pas paraître si hostile. Par la suite, il obéit et se présenta pompeusement. Cloé esquissa un sourire. Elle même sang pur, elle n'en avait rien à faire du statut de sang des autre mais il fallait avouer que c'était un plus parce qu'elle se faisait accepter facilement par ce genre de personne. Cependant, s'il pensait qu'il se mettait dans ses bonnes grâces en avançant son statut et pire, son appartenance aux mangemorts, il se fourrait le doigt dans l'œil. Jusqu'à l'épaule. L'image du l'homme mur qu'elle voyait tantôt devint plus net. Eliot. Un ami de son père. Un proche du Lord encore. Et voici son fils. Mhm. Ils avaient donc tout les deux le statut d'héritier, bien qu'il soit déjà mangemort apparemment. Elle, ne l'était pas encore. Et ne le serait sûrement jamais d'ailleurs. La jeune fille connaissait ce nom puisqu'elle avait entendu son père parler de la mort de la femme d'Eliot, donc la mère de Sharon. Elle répondit :

- Ce n'est pas très fin de se présenter de façon si détaillée, pour un mangemort tu accordes ta confiance bien facilement.

Songeuse, la jeune fille ajouta :

- Je pense ne pas me tromper si je te présente mes condoléances pour ta mère.

Cloé n'était pas courageuse, encore moins téméraire. Mais elle n'en demeurait pas une trouillarde non plus. Elle était plutôt du genre prudente et ne se jetait dans dans la gueule du loup sans y réfléchir un peu auparavant. Même si dans ses paroles la jeune blonde est du genre impulsive, et même dans certains de ses gestes, il était bien rare qu'elle ne se trouve en difficulté puisqu'elle ne cherchait jamais noise avec quelqu'un qu'elle ne pourrait pas vaincre. Là, il était quasiment impossible que la jeune cinquième année batte en duel le mangemort, mais n'empêche qu'elle était largement protégée par une sorte de statut-quo. Vous imaginez si Matthew Wicked apprenait que son héritière était tuée ou même simplement blessée par le fils d'un de ses amis. Un mangemort ne pouvait nuire à un mangemort et Matthew serait furieux, Essaï serait châtié et Cloé bien que morte.. enfin bref, cela n'arrivera pas parce que tout comme elle il sentait le statut quo puisqu'il ne l'envoyait pas valser. Cloé savait que certains sorciers sentaient si les gens étaient de sang pur ou pas. Essai était il l'un d'eux ? Peut être mais il n'était pas dur de reconnaitre en Cloé du sang noble. Elle avait le menton aristocrate de son père, un port de tête hautain et une façon de parler qui ne trompait personne. Ceci dit, elle n'était pas toujours comme ça et tout ceci n'était qu'un leurre qu'elle utilisait face aux partisans. En réalité elle détestait être associée à eux.

Ainsi, lorsque le McSharon se leva et s'approcha d'elle, la jeune fille ne cilla pas. Il s'accroupit afin de mettre son visage à sa hauteur et de l'approcher si près qu'elle aurait pu l'embrasser. Elle ne cligna pas des yeux et ne fit aucun mouvement pour se défaire de cette emprise. Il avait des yeux si foncés qu'on distinguait difficilement la pupille de l'iris. Apparemment, la jeune fille avait touché un point faible en parlant de sa défunte mère. Elle ne montra pas quelconque signe de satisfaction mais écouta le mangemort lui avancer qu'il ne donnait pas sa confiance à n'importe qui, lui demandant si elle était sang pur. Il la délaissa et fit mine de partir. La jeune fille, railleuse, ne pu s'empêcher de lâcher :

- Un merci pour les condoléances aurait suffit, inutile de m'embrasser.

Il ne partait pas enfaite, il commanda une autre bierraubeurre. Il n'y avait pourtant pas d'alcool dans la bierreaubeure et il était largement en droit de prendre un bon hydromel. La jeune fille ne chercha pas plus longtemps sur ce point et finalement décida de répondre à la question du mangemort :

- En effet, je suis sang pur. Mais c'était avant qu'il aurait fallut me poser la question.

Elle eut un sourire en coin et ajouta :

- Et puis même, j'aurais pu être une traitre à mon sang.